En 2016, l’espérance de vie à la naissance dans les pays de l’OCDE atteignait en moyenne 80.6 ans, soit une progression de plus de dix ans par rapport à 1970 ( 7.1). L’espérance de vie à la naissance dépasse désormais 80 ans dans les deux tiers des pays de l’OCDE, l’Espagne, le Japon et la Suisse occupant le haut du classement. L’Amérique latine, les États-Unis et plusieurs pays d’Europe centrale et orientale affichent une espérance de vie comprise entre 75 et 80 ans. Dans la zone OCDE, c’est en Lettonie et en Lituanie que l’espérance de vie est la plus faible, avec un peu moins de 75 ans.
Un certain nombre de facteurs peuvent expliquer ces gains de longévité, notamment une amélioration des modes de vie, de meilleures conditions de travail, des niveaux de formation plus élevés et les progrès dans le secteur des soins de santé. Les pays partenaires de l’OCDE, comme le Brésil, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, l’Inde et l’Indonésie, ont aussi enregistré d’importants gains de longévité ces dernières décennies, l’espérance de vie dans ces pays s’étant rapprochée rapidement de la moyenne de l’OCDE. Les progrès dans ce domaine ont été beaucoup moins marqués en Afrique du Sud (du fait surtout de l’épidémie de VIH/SIDA) et dans la Fédération de Russie (sous l’effet principalement de la transition économique des années 90 et de l’augmentation des comportements à risque chez les hommes).
Ces deux dernières années, un certain nombre de pays de l’OCDE ont connu un léger recul de l’espérance de vie. Il semble que les raisons qui expliquent cette tendance inquiétante soient diverses. En Amérique du Nord, la diminution récente de l’espérance de vie à la naissance est liée à la hausse de la mortalité par surdose d’opioïdes, ainsi qu’au tassement de la baisse de la mortalité due aux maladies cardiaques (NCHS, 2018). Au Royaume-Uni et dans d’autres pays européens, ce fléchissement de l’espérance de vie s’explique en partie par des pics de décès chez les personnes âgées pendant les mois d’hiver (l’impact de la grippe hivernale), ainsi que par le ralentissement du recul des décès dus aux maladies cardiaques (Public Health England, 2018).
L’espérance de vie à la naissance varie selon le sexe, celle-ci s’établissant à 83.3 ans pour les femmes et à 77.9 ans pour les hommes en 2016 en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE ( 7.1). Cet écart atteint 5.4 ans en moyenne. En 2016, l’espérance de vie des femmes dans les pays de l’OCDE s’échelonnait de moins de 80 ans en Hongrie, en Lettonie et au Mexique, à plus de 85 ans en Corée, en Espagne, en France, en Italie, au Japon, au Luxembourg et en Suisse. Pour les hommes, elle allait de moins de 75 ans en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie, au Mexique et en République slovaque à plus de 80 ans en Australie, en Espagne, en Islande, en Israël, en Italie, au Japon, au Luxembourg, en Norvège, en Suède et en Suisse.
L’espérance de vie dépend aussi du profil socio-économique, mesuré, par exemple, par le niveau de formation ( 7.2). Non seulement un niveau de formation plus élevé permet d’améliorer les conditions de vie et de travail sur le plan socioéconomique, mais il peut aussi favoriser l’adoption d’un mode de vie plus sain et faciliter l’accès à des soins de santé appropriés. En moyenne, dans 25 pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données, à l’âge de 30 ans, les femmes et les hommes ayant un niveau de formation très élevé peuvent espérer vivre quatre à sept ans de plus que leurs homologues ayant un niveau de formation très faible. Ces différences d’espérance de vie en fonction du niveau de formation sont particulièrement prononcées chez les hommes, l’écart atteignant sept ans en moyenne. Elles sont particulièrement importantes dans les pays d’Europe centrale et orientale (Hongrie, Lettonie, Pologne, République slovaque et République tchèque), avec plus de dix ans d’écart. Les écarts sont moins prononcés au Canada, en Suède et en Turquie.
Des dépenses de santé plus élevées par habitant sont généralement associées à une espérance de vie plus longue à la naissance, même si cette corrélation positive a tendance à se stabiliser dans les pays où les dépenses par habitant sont les plus importantes ( 7.3). La Corée, l’Espagne et le Japon se distinguent par une espérance de vie relativement longue, et les États-Unis et la Fédération de Russie par une espérance de vie relativement courte, compte tenu du niveau de leurs dépenses de santé.