Quels sont les événements que les populations des pays de l’OCDE appréhendent le plus ? Le rapport de l’OCDE Des risques qui comptent apporte des informations essentielles quant aux risques sociaux et économiques auxquelles elles craignent d’être confrontées, à court terme (dans les deux années à venir) comme à long terme (au-delà de la prochaine décennie).
À court terme, partout dans le monde, les gens redoutent de tomber malades et de ne pas parvenir à joindre les deux bouts. Globalement, dans les 21 pays où l’enquête a été menée, un peu plus de la moitié des répondants cite « une maladie ou un handicap » parmi les trois principaux risques sociaux ou économiques auxquels eux-mêmes ou leur famille proche feront face au cours des deux prochaines années ( 3.1). C’est le risque le plus couramment évoqué dans 14 des 21 pays, y compris dans des pays dotés d’un système de protection sociale très développé, comme la Belgique, la Finlande et la France (OCDE, 2019).
Naturellement, plus on vieillit, plus on appréhende la maladie et le handicap. Ce risque est souvent la préoccupation dominante, à court terme, des répondants âgés. Les jeunes, en revanche, craignent souvent de ne pouvoir obtenir un logement abordable (ibid.).
La pauvreté s’inscrit au deuxième rang des préoccupations (à court terme) dans de nombreux pays, de 40 % à 50 % des répondants craignant de ne pouvoir assurer les dépenses quotidiennes alors même qu’ils travaillent. Cette crainte est particulièrement fréquente chez les personnes à faible revenu et dans les pays qui ont été le plus durement frappés par la crise financière mondiale. Elle a recueilli les taux de réponse les plus élevés en Grèce (70.5 %), en Italie (55.9 %), et au Mexique (60 %). Dans certains pays, le Mexique notamment, la sécurité personnelle figure aussi parmi les principales préoccupations (ibid.).
À plus long terme, les pensions et les ressources financières à la vieillesse sont les principaux motifs de préoccupation. Globalement, sur l’ensemble des pays, 72 % des répondants environ citent ce facteur parmi les sources majeures d’inquiétude à long terme pour eux-mêmes ou leur famille, ce taux dépassant 80 % en Estonie, en Lituanie et en Slovénie ( 3.2). Là encore, les répondants âgés sont à l’évidence les plus susceptibles de choisir cette réponse, mais de nombreux jeunes sont également inquiets pour leur retraite.
La mobilité intergénérationnelle est un motif central d’inquiétude pour de nombreux répondants. Dans les pays où l’enquête a été menée, 60 % des parents (ceux dont le ménage compte un enfant) en moyenne évoquent parmi leurs trois principaux sujets de préoccupation à long terme le risque que leurs enfants n’atteignent pas le statut économique et le niveau de confort dont eux-mêmes bénéficient. C’est la crainte la plus couramment évoquée par les parents, après leur propre sécurité financière à la vieillesse (73 %) (OECD, 2019). En raison des difficultés auxquelles de nombreux jeunes sont confrontés sur le marché actuel de l’emploi, les jeunes répondants sont plus susceptibles que d’autres d’exprimer de fortes inquiétudes quant à leurs perspectives d’avenir. Sur les 21 pays de l’enquête, le pourcentage des répondants âgés de 19 à 29 ans qui évoquent la crainte de ne pas atteindre un statut économique et un niveau de confort équivalents à ceux de leurs parents parmi leurs trois préoccupations principales à long terme est nettement supérieur à 50 % (ibid.).