L’emploi est un déterminant essentiel de l’autonomie. En moyenne dans la zone OCDE, sept adultes d’âge actif sur dix occupent un emploi ( 5.1). En Islande et en Suisse, plus de huit sur dix occupent un emploi, contre environ cinq sur dix en Grèce et en Turquie. Les niveaux d’emploi sont généralement supérieurs à la moyenne de l’OCDE dans les pays nordiques et anglophones, et inférieurs à la moyenne de l’OCDE dans les pays méditerranéens, sud-américains et non membres, à l’exception de la Chine.
Dans tous les pays, les hommes sont généralement plus nombreux que les femmes à occuper un emploi rémunéré. C’est dans plusieurs pays nordiques européens, en Lettonie et en Lituanie que l’écart entre le taux d’emploi des hommes et celui des femmes est le plus faible (moins de 5 points de pourcentage). À l’inverse, c’est au Mexique et en Turquie qu’il est le plus élevé (plus de 30 points), tandis qu’il demeure relativement élevé au Chili et en Corée (de l’ordre de 20 points).
D’une manière générale, le marché du travail continue de se rétablir des suites de la crise économique mondiale de 2008 09. En 2017, le taux d’emploi moyen dans la zone OCDE était supérieur de près de 2 points de pourcentage au niveau constaté avant la crise en 2007. Si les niveaux d’emploi ont particulièrement augmenté en Hongrie et en Pologne (de 10 points de pourcentage environ en l’espace de 10 ans), ils restent inférieurs à ce qu’ils étaient avant la crise dans les pays les plus durement touchés (Espagne, Grèce et Irlande).
L’incidence des formes d’emploi atypiques n’est pas sans importance. En 2017, 16 % en moyenne de tous les travailleurs dans la zone OCDE étaient des travailleurs indépendants, tandis que 13 % des salariés occupaient un emploi temporaire ( 5.2). Le travail indépendant est la forme de travail atypique la plus répandue en Grèce et en Turquie. L’emploi temporaire représente plus de 25 % de l’emploi salarié au Chili, en Espagne et en Pologne. Le travail atypique peut servir de tremplin vers une forme d’emploi plus stable, mais de nombreux travailleurs qui occupent ce type d’emplois sont moins bien lotis que les autres au regard de nombreuses dimensions de la qualité de l’emploi, comme le revenu d’activité, la sécurité de l’emploi, la protection sociale ou l’accès à la formation.
La montée en puissance du numérique réduit la demande de tâches répétitives et manuelles, tandis qu’elle augmente la demande de tâches peu et hautement qualifiées, de compétences en résolution de problèmes et de qualités relationnelles. De récents résultats tirés de l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC) de l’OCDE montrent que 14 % des emplois sont exposés à un risque élevé d’automatisation en moyenne dans la zone OCDE ( 5.3). Cette proportion varie d’un pays à l’autre et s’inscrit dans une fourchette comprise entre 6 % en Norvège et 34 % en République slovaque. 32 % supplémentaires des emplois sont peu susceptibles d’être entièrement automatisés mais comportent une part importante de tâches automatisables. Ces emplois ne seront donc pas totalement automatisés mais une grande partie de leur contenu pourrait l’être, avec à la clé une restructuration en profondeur.