Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) reste un enjeu majeur de santé publique, avec approximativement 37 millions de personnes séropositives dans le monde en 2017, dont 27 millions en Afrique, d’après l’OMS. Pour les 28 pays européens de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, près de 32 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2016, ce qui correspond à 6.4 nouveaux cas d’infection par le VIH pour 100 000 habitants ( 7.7). La Lettonie et l’Estonie affichaient les taux les plus élevés de nouveaux cas de VIH (17-18 pour 100 000 habitants), suivies de l’Irlande, du Portugal et du Luxembourg (10-11 pour 100 000 habitants). La Hongrie et la République slovaque présentaient quant à elles les taux les plus faibles, avec environ deux cas pour 100 000 habitants. Les taux annuels moyens de nouveaux cas d’infection par le VIH sont restés plutôt stables dans les pays européens de l’OCDE ces dix dernières années, mais ces moyennes cachent des tendances divergentes entre les pays. En Estonie et au Portugal, les taux d’infection ont diminué rapidement même s’ils restent élevés, tandis qu’ils ont doublé en Islande et en Lituanie, quoiqu’à partir de niveaux initiaux plutôt bas. Les hommes représentent les trois quarts des nouveaux diagnostics de séropositivité.
Le VIH se transmet principalement par les rapports sexuels entre personnes de même sexe (40 % ; dont 99.7 % concernent les relations sexuelles entre hommes), suivis des rapports hétérosexuels (32 %). La consommation de drogue par injection est un autre mode courant de transmission du VIH (ECDC et Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 2017).
L’infection par le VIH entraîne l’apparition du SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise), qui se manifeste par le biais de nombreuses pathologies différentes, comme la pneumonie et la tuberculose, étant donné que le système immunitaire n’est plus capable de défendre le corps et que cette immunodépression expose le malade au risque de contracter diverses infections et tumeurs. L’infection par le VIH, le diagnostic du SIDA et le décès sont trois étapes qui interviennent à des intervalles de temps pouvant atteindre plusieurs années selon le traitement administré.
Le taux de déclaration de nouveaux cas de SIDA dans les pays de l’OCDE en 2016 était de 1.5 pour 100 000 habitants ( 7.8). Les premiers cas de SIDA ayant été déclarés au début des années 80, leur nombre a ensuite explosé pour atteindre près de quatre nouveaux cas pour 100 000 habitants en moyenne dans les pays de l’OCDE au plus fort de la pandémie au milieu des années 90. Des campagnes de sensibilisation ont contribué faire reculer de façon constante les nouveaux cas de VIH/SIDA durant la seconde moitié des années 90. La mise au point et la disponibilité accrue des médicaments antirétroviraux, qui réduisent ou ralentissent le développement de la maladie, ont également entraîné une forte baisse des nouveaux cas à compter du milieu des années 90. Le Mexique affichait en 2016 le taux le plus élevé de cas déclarés de SIDA parmi les pays de l’OCDE (avec 11 nouveaux cas pour 100 000 habitants), suivi du Chili, de la Lettonie et des États-Unis (avec environ six nouveaux cas pour 100 000 personnes). Les faibles taux enregistrés dans quelques pays pourraient s’expliquer par des lacunes dans les déclarations.
Le taux de décès dus au VIH/SIDA a également baissé en moyenne dans les pays de l’OCDE ces vingt dernières années. Pourtant, les individus continuent de mourir du VIH/SIDA. En 2015, 18 000 vies ont été fauchées par le VIH/SIDA dans les pays de l’OCDE, ce qui correspond à un taux de décès moyen de 1.2 pour 100 000 habitants ( 7.9). Parmi les pays de l’OCDE, les taux de décès dus au VIH/SIDA sont les plus élevés en Lettonie et au Mexique, avec quatre à six décès pour 100 000 habitants. Les taux étaient légèrement supérieurs au Brésil, en Colombie et dans la Fédération de Russie, et beaucoup plus élevés en Afrique du Sud où le VIH/SIDA a causé plus de 50 décès pour 100 000 habitants.