L’Action 6 du projet BEPS mentionne l’utilisation abusive des conventions fiscales et, en particulier, le chalandage fiscal, les juridictions ont convenu d’adopter, comme standard minimum, des mesures de lutte contre cette pratique et de soumettre leurs efforts à un examen annuel par les pairs. En 2018, le premier examen par les pairs a révélé que, même si peu des conventions examinées étaient conformes au standard minimum, de nombreuses juridictions avaient commencé à lutter contre ce problème, notamment en signant l’Instrument multilatéral (IM)1.
Ce second examen par les pairs révèle qu’au 30 juin 2019, 91 membres du Cadre inclusif avaient commencé à actualiser leur réseau de conventions fiscales bilatérales et mettaient en œuvre le standard minimum. Les données compilées pour cet examen par les pairs montrent que l’IM a été l'outil utilisé par la grande majorité des juridictions qui ont commencé à mettre en œuvre le standard minimum. Au 30 juin 2019, l’IM avait déjà modifié environ 60 conventions bilatérales2 et son impact devait augmenter rapidement avec sa ratification par les juridictions, ce nombre étant passé à 180 au 1er janvier 2020. Par ailleurs, la couverture de l’IM devrait également être étendue dans la mesure ou d’autres juridictions dotées d'un large réseau de conventions fiscales envisagent d'y adhérer3.
Le succès de l’IM comme outil de mise en œuvre du standard minimum de l'Action 6 ne fait aucun doute : au 1er janvier 2020, 93 juridictions avaient signé cet instrument, 38 l’avaient ratifié, et 180 conventions fiscales bilatérales avaient déjà été modifiées. Une fois que tous les signataires l’auront ratifié, environ 65% de toutes les conventions entre membres du Cadre inclusif seront modifiées par l’IM afin d’inclure le standard minimum (ainsi que d’autres clauses conventionnelles relatives au BEPS). D’autres juridictions se sont déclarées intéressées par la signature de l’IM et, si toutes les conventions « en attente » devaient être couvertes par l’IM, ce pourcentage pourrait atteindre 85 %4.
À la lumière des enseignements tirés de la réalisation des examens par les pairs, la méthodologie relative à l’examen par les pairs sera réexaminée en 2020.