L’intérêt pour la politique est un facteur important de cohésion sociale. Un enjeu essentiel pour les responsables publics consiste à mobiliser les citoyens de manière à ce qu’ils participent activement à la vie politique de la société.
Les taux de participation électorale varient considérablement d’un pays à l’autre dans l’OCDE. Un taux de participation électorale élevé est synonyme d’un fort degré d’implication dans le système politique d’un pays. Les taux de participation aux élections législatives sont supérieurs à 80 % en Belgique, au Danemark, en Turquie et en Suède, mais inférieurs à 50 % au Chili, au Luxembourg et en Suisse ( 8.10). Un faible taux de participation électorale est signe d’une mobilisation restreinte des électeurs inscrits, mais aussi d’un taux d’inscription insuffisant des électeurs potentiels. La participation électorale est en repli depuis trente ans dans la plupart des pays de l’OCDE. Entre le début des années 90 et la fin des années 2010, le taux de participation aux élections législatives est passé de 75 % à 65 % en moyenne dans l’OCDE.
Un jeune sur quatre dit ne pas s’intéresser du tout à la politique dans l’OCDE, contre une personne sur cinq toutes tranches d’âges confondues ( 8.11). Ce désintérêt chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans atteint son plus haut niveau en Hongrie, en Lituanie et en République tchèque, où ils sont 50 % ou plus à se dire totalement indifférents à la politique, alors que ce taux est inférieur à 10 % dans les pays nordiques et en Allemagne. Le Chili, l’Italie et le Mexique affichent les plus hauts niveaux de désintérêt pour la politique parmi la population totale, le Japon enregistrant en revanche, avec les pays nordiques et l’Allemagne, l’un des plus bas.
Trois quarts des immigrés naturalisés ont participé aux dernières élections nationales ( 8.12). Cette moyenne pour l’OCDE est légèrement inférieure à celle des personnes nées dans le pays (74 % et 80 % respectivement). Même quand l’âge et le niveau d’instruction sont pris en considération, l’écart de participation demeure constant. La participation électorale des immigrés est inférieure à celle des personnes nées dans le pays dans la plupart des pays de l’OCDE, à l’exception de l’Estonie, de la Hongrie, d’Israël, de la Lituanie et de la Pologne.
En termes absolus, la participation électorale des immigrés enregistre ses taux les plus élevés (aux alentours de 90 %) au Danemark et en Belgique (deux pays où le vote est obligatoire pour tous les citoyens), et les plus faibles en République tchèque, en Suisse et en Irlande (légèrement inférieurs à 60 %). Le classement concernant la participation des personnes nées dans le pays est assez similaire. Les écarts les plus prononcés, compris entre 12 et 20 points, sont observés dans les pays nordiques, en Europe du Sud, en Irlande, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Suisse.