En 2017, la Suisse a accueilli 118 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit -5.3 % par rapport à 2016. Ce chiffre comprend 72.6 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 1.6 % de travailleurs immigrés, 17.4 % de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 5.8 % de migrants humanitaires.
Environ 11 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 74 400 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers, et stagiaires. En outre, 105 700 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 1.3 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
L’Allemagne, l’Italie et la France comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Érythrée a enregistré la plus forte hausse (300) et l’Italie la plus forte baisse (-2 700) de leurs flux d’entrées en Suisse par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale a diminué de 18.8 %, pour s’établir à 14 000 environ. Les groupes de demandeurs les plus importants viennent de l’Érythrée (2 500), de la Syrie (1 200) et de l’Afghanistan (1 100). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants de l’Algérie (200) et le recul le plus marqué les ressortissants de l’Érythrée (-700). Sur les 17 000 décisions prises en 2018, 89.4 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants suisses vers les pays de l’OCDE a augmenté de 3.7 % pour s’établir à 11 000 personnes. Environ deux sur cinq (39.9 %) ont émigré en Allemagne, 14.1 % en Espagne et 6.8 % en Autriche.
La politique relative à l’intégration a été récemment modifiée, avec notamment le lancement en 2018 de l’Agenda Intégration Suisse. Dans le cadre des programmes d’intégration des cantons, il définit un processus d’intégration des réfugiés et des personnes admises temporairement à l’échelle nationale qui comprend la dispense d’une formation initiale, une gestion continue des dossiers, une évaluation du potentiel et des mesures favorisant l’intégration linguistique et professionnelle, et fixe cinq objectifs d’efficacité. À partir de mai 2019, le Conseil fédéral triplera le budget alloué aux cantons pour leurs actions d’intégration, qui passera alors de 66 à 200 millions CHF par an (de 6 000 à 18 000 CHF par personne).
La Suisse a également mis en place un nouveau programme fédéral de formation préprofessionnelle pour les réfugiés et les personnes admises temporairement, d’une durée de quatre ans et pouvant prendre en charge un maximum de 3 600 personnes. Des accords ont été conclus avec 18 cantons courant 2018 et les premières formations préprofessionnelles ont commencé en août 2018.
Le Conseil fédéral a également approuvé en août 2018 plusieurs modifications des obligations en matière d’intégration et d’apprentissage de la langue (concernant la première langue du lieu de résidence) que doivent respecter les ressortissants étrangers demandant un permis de séjour.
Une nouvelle Loi sur la nationalité est entrée en vigueur le 15 février 2018, qui facilite la naturalisation des jeunes immigrés (âgés entre 9 et 25 ans) de la troisième génération, c’est-à-dire les individus dont la famille vit donc en Suisse depuis plusieurs générations. Elle permet ainsi aux étrangers bien intégrés de demander la nationalité suisse selon une procédure simplifiée.
La Loi fédérale sur les étrangers a été rebaptisée Loi fédérale sur les étrangers et l’intégration le 1er janvier 2019. Les modifications apportées prévoient un accès facilité au marché de l’emploi pour les réfugiés et les personnes admises temporairement, qui peuvent désormais accepter un emploi après en avoir simplement notifié les autorités du marché du travail. Une autre mesure concerne la possibilité d’associer la délivrance du permis de séjour à la signature d’une convention d’intégration. Celle-ci a caractère obligatoire et les migrants sont passibles d’une sanction (rétrogradation du permis) s’ils ne la respectent pas.
Le 1er mars 2019, des procédures d’asile accélérées et la possibilité de bénéficier d’une assistance juridique gratuite ont été mises en place dans l’ensemble du pays. La majorité des procédures seront effectuées dans les centres d’asile fédéraux et une procédure d’asile ne devra pas dépasser 140 jours.
Lors de sa réunion du 18 avril 2018, le Conseil fédéral a décidé de prolonger d’une année la restriction de libre circulation des travailleurs immigrés bulgares et roumains. Quelques mois plus tard, la Suisse a prolongé la période de transition concernant la libre circulation avec la Croatie jusque fin 2021.
En novembre 2018, le Conseil fédéral a évalué la première phase de la nouvelle stratégie intégrée de gestion des frontières, appliquée de 2014 à 2017. Afin d’assurer un suivi, il a chargé l’Office fédéral de l’immigration de définir une nouvelle stratégie en collaboration avec les cantons à horizon 2027. Elle reprendra les principaux axes de la stratégie précédente, à savoir lutter contre l’immigration clandestine, le trafic de migrants, la criminalité transfrontalière et faciliter l’entrée légitime dans le pays. Elle prévoit une coopération avec les États de l’espace Schengen et des pays tiers, l’utilisation des technologies modernes, des analyses de risques, des mécanismes de contrôle qualité et une participation aux mécanismes de solidarité internationaux.
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