En 2017, l’Autriche a accueilli 99 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 6.7 % de moins qu’en 2016. Ce chiffre comprend 58.8 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 5.1 % de travailleurs immigrés, 9.7% de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 26 % de migrants humanitaires.
Environ 4 100 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 7 200 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 141 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 17 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
La Roumanie, l’Allemagne et la Hongrie comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Roumanie a enregistré la plus forte hausse (+1 200) et l’Afghanistan la plus forte baisse (-9 600) de leurs flux d’entrées en Autriche par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale en Autriche a diminué de 48.3 %, pour s’établir à 11 600 environ. La majorité des demandeurs étaient originaires de la Syrie (4 000), de l’Afghanistan (1 800) et de l’Iran (1 000). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants de l’Iran (+100) et le recul le plus marqué, les ressortissants de la Syrie (-4 000). Sur les 35 000 décisions prises en 2018, 43.5 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants autrichiens vers les pays de l’OCDE a diminué de 2.5 %, pour s’établir à 19 000 personnes. Plus de la moitié (50.3 %) d’entre elles ont émigré en Allemagne, 13.9 % en Suisse et 7.3 % en Turquie.
Élu en 2017, le gouvernement de coalition a modifié en 2018 le système à points Red-White-Red (RWR) destiné aux travailleurs qualifiés afin de réduire la bureaucratie et, compte tenu des pénuries dans les provinces, de faire passer de 27 à 45 le nombre de professions en pénurie de main-d’œuvre. Les critères d’admissibilité des travailleurs clés ont été modifiés au début de l’année 2019 ; ainsi, davantage de points sont désormais attribués en cas d’expérience professionnelle appropriée et de compétences linguistiques pertinentes, moins de points sont attribués aux jeunes travailleurs, et le nombre total de points requis est plus élevé. Les modifications annoncées en février 2019 suppriment l’obligation de justifier d’un logement au moment de la demande et abaissent de 500 EUR (au moins jusqu’en 2022) le salaire minimum requis pour les « salariés clés ». Les jeunes demandeurs ayant une expérience professionnelle limitée ont moins de chances d’être admissibles en vertu des nouvelles règles, à moins que leurs compétences en langues soient excellentes. En 2018, l’Autriche a étendu son programme de vacanciers actifs en concluant des accords avec Israël, le Canada, le Chili et l’Australie.
Depuis 2019, le montant des allocations familiales est devenu proportionnel au pouvoir d’achat dans le pays d’origine pour les citoyens de l’UE travaillant en Autriche. Cette indexation se traduit dans la plupart des cas par une réduction des allocations versées aux familles dont les enfants vivent à l’étranger.
En mars 2019, un projet de loi visant à réformer le système de revenu minimum sous condition de ressources a été présenté. Le Mindestsicherung/Sozialhilfe, fixé à 885 EUR pour un demandeur célibataire dans chaque région, est une prestation sociale dont bénéficient les demandeurs qui ne disposent pas d’une sécurité financière suffisante par le biais d’autres moyens (revenus, prestations d’assurance sociale, entretien, etc.) ou actifs. Le montant peut être inférieur d’environ 300 EUR pour certains demandeurs : ceux qui n’ont ni un niveau d’allemand intermédiaire (B1) ni un niveau d’anglais avancé (C1) et qui n’ont pas rempli leurs obligations en matière d’intégration ; ceux qui n’ont pas terminé leur formation obligatoire en allemand. La réforme prévoit des prestations pour les parents isolés et les personnes handicapées ainsi qu’un ajustement des prestations accordées par enfant, en réduisant dans la plupart des cas les prestations à partir du deuxième enfant.
La loi est entrée en vigueur en juin 2019, et les provinces ont sept mois pour la mettre en œuvre.
Depuis septembre 2018, la loi portant modification de la loi de 2018 sur les étrangers (Fremdenrechtsänderungsgesetz) renforce les procédures de demande d’asile. Ainsi, les autorités peuvent désormais demander 840 EUR en espèces aux demandeurs d’asile à titre de contribution à leurs frais de subsistance et peuvent contrôler leurs supports de stockage (les téléphones portables, par exemple) afin d’établir leur identité ou de connaître leur itinéraire de voyage. Les réfugiés qui retournent volontairement dans leur pays d’origine peuvent perdre leur statut dans le cadre d’une procédure accélérée, de même que les jeunes réfugiés qui ont été condamnés pour délinquance juvénile. Le délai minimal d’obtention de la nationalité autrichienne pour les réfugiés statutaires a été étendu de six à dix ans.
En 2018, le gouvernement a réduit les dépenses fédérales consacrées aux mesures d’intégration, telles que les cours de langue dispensés aux demandeurs d’asile et l’aide pour participer aux programmes d’insertion sur le marché du travail dans le cadre de la loi de 2017 sur l’intégration. L’Autriche a modifié sa politique à l’égard des demandeurs d’asile en apprentissage ; auparavant autorisés à suivre une formation en apprentissage sous certaines conditions, ils ne peuvent désormais commencer leur apprentissage qu’après avoir reçu une décision positive. Par ailleurs, le titre de séjour portant la mention « élève » permet désormais à son titulaire de demander une autorisation de séjour aux fins d’apprentissage.
Pour de plus amples informations :
www.migration.gv.at
www.bmeia.gv.at
www.bmi.gv.at
www.sozialministerium.at
http://statistik.gv.at