En 2017, la Suède a accueilli 132 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit -14.7 % par rapport à 2016. Ce chiffre comprend 24.3 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 9.9 % de travailleurs immigrés, 38.1 % de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 27.6 % de migrants humanitaires.
Environ 11 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 6 600 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers, et stagiaires (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 44 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
La Syrie, l’Afghanistan et l’Iraq comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Afghanistan a enregistré la plus forte hausse (7 200) et la Syrie la plus forte baisse (-28 000) de leurs flux d’entrées en Suède par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale a diminué de 18.5 %, pour s’établir à 18 000 environ. La majorité des demandeurs viennent de la Syrie (2 600), de l’Iran (1 100) et de l’Iraq (1 100). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants de l’Ouzbékistan (400) et le recul le plus marqué, les ressortissants de la Syrie (-2 600). Sur les 31 000 décisions prises en 2018, 33.9 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants suédois vers les pays de l’OCDE n’a pas beaucoup évolué par rapport à l’année précédente, s’établissant à 17 000 personnes. Environ 15.2 % d’entre elles ont émigré en Allemagne, 13.3 % en Espagne et 12.7 % en Norvège.
En 2017-18, le système d’asile de la Suède était régi par la Loi temporaire adoptée en juillet 2016, qui a durci pour les trois années suivantes les conditions d’obtention d’un permis de séjour et du regroupement familial. Les contrôles aux frontières intérieures, appliqués depuis 2015, ont par ailleurs été une nouvelle fois reconduits.
Plusieurs mesures ont été mises en place en 2017-18 pour accroître le nombre de retours. Des modifications législatives et réglementaires entrées en vigueur en novembre 2017 contribueront à harmoniser la coopération entre les autorités compétentes en matière de retour volontaire (l’Agence de l’immigration) et ceux en charge du retour forcé (la police) et à clarifier leurs fonctions et responsabilités respectives. Les modifications législatives adoptées en juillet 2018 ont renforcé les pouvoirs conférés à la police pour mener des contrôles sur les lieux de travail au titre de l’évaluation des risques, afin de s’assurer que les employeurs n’emploient pas des personnes qui n’ont pas le droit de séjourner en Suède.
Pour répondre à l’arrivée massive des demandeurs d’asile survenue récemment, la Suède a augmenté en 2017-18 les fonds accordés aux municipalités et aux conseils de comté qui accueillent le plus grand nombre de demandeurs d’asiles et de nouveaux immigrants. Elle a aussi révisé à la hausse les ressources dont disposent les partenaires sociaux pour effectuer un traitement accéléré des demandes des réfugiés ayant suivi des études ou une formation ou possédant une expérience professionnelle dans des secteurs manquant de main-d’œuvre.
Un nouveau cadre réglementaire pour le programme d’accueil est entré en vigueur le 1er janvier 2018. Il vise à améliorer les résultats en diminuant les procédures administratives et en renforçant la flexibilité du système. Il comprend désormais une obligation d’éducation et de formation pour les nouveaux immigrants. Il peut être demandé à tous les nouveaux immigrants, qui sont concernés par les mesures d’accueil du Service de l’emploi public et considérés comme ayant besoin de recevoir un enseignement ou une formation pour trouver un emploi, de solliciter et de suivre un programme d’éducation et de formation.
La Suède a lancé plusieurs initiatives pour accroître le nombre de professeurs de suédois pour les immigrants. Ils peuvent par exemple percevoir 80 % de leur salaire s’ils prennent un congé de formation pour acquérir les compétences pour enseigner le suédois comme deuxième langue.
Une décision de 2015 de la cour d’appel des migrations avait débouté les demandes de prolongation de permis de travail en raison de divergences mineures par rapport aux conditions requises pendant les périodes de permis précédentes. Ces divergences, qui résultaient souvent d’erreurs commises par les employeurs des travailleurs immigrés, avaient suscité l’attention du grand public. La cour d’appel des migrations a indiqué en 2017 qu’il convenait d’effectuer une évaluation globale pour décider si les conditions d’emploi étaient conformes aux obligations légales. Cette décision a entraîné une forte augmentation des prolongations des permis de travail en 2018.
Elle a conclu un accord de vacanciers actifs en 2017 avec Hong Kong (Chine) et l’Argentine, et en 2018 avec l’Uruguay.
En 2018, la Suède a transposé dans sa législation les directives européennes sur les transferts intra-entreprise et le travail saisonnier.
Pour de plus amples informations :
https://www.migrationsverket.se
https://www.scb.se/en/
https://sweden.se/migration/