En 2017, l’Estonie a accueilli 4 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (citoyens de l’UE non compris), soit 4.6 % de plus qu’en 2016. Ce chiffre comprend 36,8 % de travailleurs immigrés, 29,3 % de membres de la famille (y compris les accompagnants), 25,6 % d’étudiants et 8.3 % d’autres catégories d’immigrés.
Environ 200 permis temporaires ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 69 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 3 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une baisse de de 19 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement sous contrat à durée déterminée.
La Russie, l’Ukraine et la Finlande comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Lettonie a enregistré la plus forte hausse (+400) et l’Ukraine la plus forte baisse (-54) de leurs flux d’entrées en Estonie par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale en Estonie a diminué de 50 %, pour s’établir à 90 environ. La majorité des demandeurs viennent de l’Ukraine (15), de la Russie (10) et du Pakistan (10). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants du Pakistan (+10) et le recul le plus marqué les ressortissants de la Syrie (-75). Sur les 75 décisions prises en 2018, 26.7 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants estoniens vers les pays de l’OCDE a diminué de 14 % pour s’établir à 5 600 personnes. Leur principal pays de destination était la Finlande (38.5 %), suivie de l’Allemagne (14.3 %) et de la Suède (7.3 %).
Plusieurs amendements à la loi sur les étrangers sont entrés en vigueur en 2017-18. Les permis de séjour temporaire sont maintenant accordés pour cinq ans et peuvent être prolongés de 10 ans. Au bout de cinq ans de résidence, la prolongation du permis de séjour temporaire ou la délivrance d’un nouveau permis de séjour temporaire pour motifs de travail exigent un niveau d’estonien débutant (A2).
La directive européenne 2016/801/UE – la refonte de la directive sur les étudiants et les chercheurs – a également été transposée dans la législation nationale. Les établissements estoniens ont désormais l’obligation de parrainer les étudiants dont le visa d’études ou le permis a été délivré par un autre État membre de l’UE. La demande de permis de séjour pour études a été modifiée, de même que pour les emplois au pair.
En ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires, la période d’emploi à durée déterminée a été portée de 270 jours par an à 365 jours sur une période de 455 jours.
L’Estonie fixe des quotas annuels de nouveaux titres de séjour pour emploi, bien que de nombreuses catégories de demandeurs n’y soient pas soumis. En 2018, le quota a été fixé à 1 315 titres de séjour et a été épuisé. Le même nombre de titres de séjours sera délivré en 2019. Le 15 juillet 2018, une loi sur les étrangers a fait l’objet d’un amendement, qui permet à d’autres catégories de spécialistes de haut niveau d’être exemptés du quota. Afin de lutter plus efficacement contre l’emploi illégal, la législation a fait l’objet de plusieurs autres amendements, notamment l’augmentation des amendes, la modification de la réglementation des emplois de courte durée et des restrictions concernant certaines activités économiques.
Dans le cadre de l’initiative « Travailler en Estonie », le gouvernement a alloué quatre millions d’euros à Entreprise Estonia pour octroyer une prime de 2 000 EUR aux entreprises qui embauchent des spécialistes étrangers des TIC. Cette prime à l’embauche de travailleurs étrangers est entrée en vigueur en mai 2018 et a été portée à 3 000 EUR en mars 2019, date à laquelle les professions concernées ont été étendues aux spécialistes en sciences et en ingénierie. Les entreprises peuvent prétendre à cette prime à l’embauche à partir du moment où la personne qu’elles ont recrutée – qui ne doit pas avoir travaillé en Estonie au cours des trois années précédentes – a été salariée pendant cinq mois avec un salaire d’au moins 2 000 EUR. La prime est destinée à couvrir les frais de recrutement.
Depuis 2019, un amendement à la loi sur la citoyenneté prévoit des cours d’estonien gratuits pour les adultes ayant demandé la nationalité estonienne, qui résident légalement en Estonie depuis au moins cinq ans et sont éligibles à la nationalité estonienne. Les cours de langue peuvent impliquer un congé de formation rémunéré. L’examen de langue ne s’applique pas aux personnes qui ont étudié en Estonie. Les demandeurs de plus de 65 ans ont uniquement un test à passer à l’oral.
Depuis septembre 2017, le Fonds estonien d’assurance chômage propose un service appelé « Mon premier emploi en Estonie », qui s’adresse aux bénéficiaires d’une protection internationale et aux demandeurs d’asile dont la demande est toujours en suspens au bout de six mois. Les employeurs perçoivent des subventions salariales pour l’embauche de ces travailleurs. Certains frais sont pris en charge (traduction, cours d’estonien, formation professionnelle). Une récompense au titre du mentorat a été instaurée début 2018. En septembre 2017, un centre d’aide relevant du Conseil estonien pour les réfugiés, qui est situé à Tartu, a ouvert une antenne dans le centre-ville de Tallinn.
Pour de plus amples informations :
www.politsei.ee/en
www.stat.ee/en
http://www.siseministeerium.ee/enwww.workinestonia.com
www.tootukassa.ee/eng