En 2017, 9 600 nouveaux immigrés ont obtenu un permis de résident de plus de 12 mois en Lituanie (hors ressortissants de l’UE), soit 65.2 % de plus qu’en 2016. Ce chiffre comprend 77.9 % de travailleurs immigrés, 9.4 % de membres de la famille (y compris les accompagnants), 6.1 % d’immigrés venus pour leurs études et 6.5 % d’autres migrants.
Environ 400 permis de courte durée ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale et 100 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 2 300 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 12 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
L’Ukraine, le Bélarus et la Russie comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte hausse (+2 800) et la Russie la plus forte baisse (-200) de leurs flux d’entrées en Lituanie par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale a diminué de 26 %, pour s’établir à 400 environ. Les groupes de demandeurs les plus importants viennent du Tadjikistan (100), de la Russie (50) et de l’Iraq (35). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants du Tadjikistan (70) et le recul le plus marqué les ressortissants de la Syrie (‑200). Sur les 300 décisions prises en 2018, la moitié était positive.
L’émigration des ressortissants lituaniens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 13.7 % pour s’établir à 32 000 personnes. Environ 31.3 % d’entre elles ont émigré en Allemagne, 24.6 % au Royaume-Uni et 8,4 % en Norvège.
En septembre 2017, le Seimas, qui est le parlement de la République de Lituanie, a approuvé la Stratégie en matière de démographie, d’immigration et d’intégration pour 2018-2030, qui a été adoptée le 20 septembre 2018. Elle vise principalement à instaurer une évolution positive de la population et à mettre en place une structure d’âges équilibrée. Elle définit trois objectifs concernant la création d’un environnement favorable à la famille, la gestion des flux migratoires et l’intégration des ressortissants âgés à la vie publique. Elle prévoit des mesures facilitant l’immigration de retour, ainsi que l’arrivée équilibrée des ressortissants étrangers, grâce à une politique d’ouverture et des actions destinées à attirer les migrants et faciliter leur admission et leur intégration. Elle prévoit également la mise en place d’une véritable politique à l’égard de la diaspora.
Les conditions concernant les entrepreneurs étrangers se sont assouplies depuis janvier 2018. En conséquence, l’obligation de créer des emplois a été révisée à la baisse, passant de trois à deux employés.
En 2018, pour accélérer les procédures d’immigration, le département des migrations a établi une liste des entreprises (parrains) qui remplissaient un certain nombre de critères. Leur agrément est valable pendant trois ans et renouvelable. Une entreprise agréée peut embaucher des étrangers sans déposer un permis de travail au département des migrations, fournir une copie du contrat de travail ou prouver qu’elle dispose des fonds suffisants (les étrangers doivent néanmoins toujours détenir un permis de travail).
Depuis mars 2019, d’importants changements ont été apportés aux règles encadrant les permis de travail. Les travailleurs qui arrivent dans le pays pour occuper un emploi sans qualification élevée ne sont plus tenus d’attester de leurs compétences ou de leur expérience récente de l’emploi concerné auprès du département des migrations ; c’est désormais à l’employeur de s’en charger. Pour les postes figurant sur la liste des professions en situation de pénurie, l’employeur doit s’assurer que le travailleur immigré embauché possède des documents prouvant ses compétences (diplôme, certificat, etc.) et qu’il a travaillé au moins un an dans le domaine concerné au cours des deux dernières années.
Les demandeurs d’emploi au titre de la Carte bleue européenne continueront toutefois à apporter la preuve de leurs qualifications au département des migrations.
Les travailleurs qui changent d’employeur ou de poste ne sont plus obligés de demander un nouveau permis de travail. Il n’est plus non plus nécessaire d’enregistrer le contrat de travail auprès du bureau local du Service de l’emploi.
En juillet 2018, le gouvernement a élargi la liste des professions en situation de pénurie pour les emplois hautement qualifiés, qui sont passées de 27 à 49. Les professions du secteur des TI y occupent une place importante, de même que celles du commerce de produits manufacturiers. La liste facilite les procédures de traitement et permet d’abaisser le seuil de rémunération – 1.5 fois le salaire moyen au lieu de 3 fois.
La Lituanie a mis en place une période de recherche d’emploi de 12 mois pour les nouveaux diplômés. À la fin de leurs études, les étudiants disposent de trois mois pour demander un permis de résident leur permettant de chercher un emploi.
En 2018, le pays a commencé à développer un système de gestion en ligne des procédures de migration, appelé E-MIGRIS, pour couvrir la plupart des demandes. Les documents devront être présentés uniquement lorsque les demandes auront été approuvées et que les demandeurs viendront chercher leur visa ou leur permis.
Enfin, de nouvelles mesures destinées à favoriser le retour des émigrés lituaniens ont été adoptées en 2018. Elles comprennent le soutien aux Centres d’information et la gratuité des appels téléphoniques depuis la Norvège et l’Irlande, un soutien psychologique, des actions destinées à apporter une aide personnalisée aux enfants des Lituaniens qui reviennent dans leur pays et le remboursement des frais engagés pour obtenir les documents nécessaires au retour.
Pour de plus amples informations :
www.migracija.lt
www.stat.gov.lt/en
http://emn.lt/