Pour la deuxième année consécutive, le nombre d’arrivées a sensiblement diminué en 2017. Au total, 1.55 million d’arrivées (séjours temporaires compris) et 1.13 million de départs ont été enregistrés en 2017, soit une immigration nette d’environ 416 000 personnes (-84 000 par rapport à 2016). Le déclin de l’immigration en Allemagne est essentiellement imputable à la diminution du nombre de migrants humanitaires.
En 2017, l’Allemagne a accueilli 860 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit -18.3 % par rapport à 2016. Ce chiffre comprend 48 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 7.2 % de travailleurs immigrés, 13.4% de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 30.7 % de migrants humanitaires.
Environ 40 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 27 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers, et stagiaires (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 427 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une baisse de 3 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
La Roumanie, la Pologne et la Bulgarie comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Roumanie a enregistré la plus forte hausse (+8 300) et la Syrie la plus forte baisse (-103 000) de leurs flux d’entrées en Allemagne par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale en Allemagne a diminué de 18.3 %, pour s’établir à 162 000 environ. La majorité des demandeurs viennent de la Syrie (44 000), de l’Iraq (16 000) et de l’Iran (11 000). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants du Nigéria (+2 400) et le recul le plus marqué les ressortissants de l’Afghanistan (-6 500). Sur les 179 000 décisions prises en 2018, 42.4 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants allemands vers les pays de l’OCDE a progressé de 3.3 %, pour s’établir à 112 000 personnes. Environ 16.3 % ont émigré en Suisse, 13.5 % en Autriche et 10.0 % au Royaume-Uni.
En mars 2018, le gouvernement allemand a adopté son accord de coalition, qui fixe les priorités et les objectifs jusqu’en 2021 et comprend un certain nombre d’engagements en matière d’immigration et d’intégration. Cet accord vise à améliorer la qualité des cours de langue (appelés « cours d’intégration ») par un meilleur ciblage, tout en rééquilibrant le recours aux mesures d’incitation et aux sanctions. En outre, les dispositions du règlement « 3+2 » sont censées être harmonisées au niveau des régions allemandes. Ce règlement, qui n’a pas été appliqué de manière homogène dans tout le pays, permet aux personnes « tolérées », c’est-à-dire dont l’expulsion est suspendue temporairement, de suivre une formation professionnelle (3 ans) et de travailler en Allemagne (2 ans) à l’issue de leur formation.
Le gouvernement prévoit également de mettre en place des centres d’accueil pour les demandeurs d’asile. Ces centres seront chargés du traitement des demandes, de la prise de décision et du retour. Les demandeurs d’asile devront vivre dans ces centres pendant toute la durée de la procédure, qui ne devrait pas dépasser 18 mois. Fin 2018, seule la Bavière était pourvue de tels centres d’accueil. L’accord de coalition prévoit également une application plus rigoureuse des arrêtés d’expulsion et envisage de désigner comme étant des pays d’origine sûrs l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et d’autres pays dont le taux de reconnaissance est inférieur à 5 %. Le regroupement familial a été réduit en ce qui concerne les migrants humanitaires bénéficiant d’un statut de protection subsidiaire, 1 000 personnes maximum par mois (plus les cas difficiles) étant désormais autorisées à rejoindre leur famille.
En décembre 2018, le gouvernement allemand a adopté un projet de loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés. Dans le cadre de ce projet de loi, qui inclut également les professions moyennement qualifiées et techniques dans le cadre de l’immigration des travailleurs qualifiés, il propose une refonte du système allemand des migrations de travail. L’immigration de travailleurs qualifiés ayant fait des études supérieures ou ayant suivi une formation professionnelle sera facilitée. Les immigrés possédant ces qualifications auront accès au marché du travail allemand s’ils ont une offre d’emploi. Les restrictions antérieures qui limitaient l’immigration de travail aux professions en pénurie de main d’œuvre seront supprimées. Les immigrés ayant des qualifications professionnelles ou ayant fait des études supérieures et disposant de connaissances en allemand seront autorisés à se rendre en Allemagne avec un visa de recherche d’emploi. Cette mesure sera testée pendant cinq ans, le gouvernement pouvant instaurer par décret des restrictions à l’égard de certaines catégories professionnelles. Dans le cadre de ce projet de loi, le gouvernement propose, en outre, d’accélérer les procédures de reconnaissance des qualifications étrangères et, d’une manière générale, d’accroître l’efficacité et la transparence des procédures administratives. Le gouvernement propose également une stratégie ciblée de recrutement de travailleurs qualifiés originaires de pays tiers et de développement de la formation linguistique en Allemagne et à l’étranger. Ce projet de loi doit encore être adopté par le Parlement ; s’il est adopté, il entrera en vigueur début 2020.
En janvier 2019, le gouvernement allemand a annoncé la création officielle d’une commission fédérale d’experts chargée d’évaluer comment et sous quelles conditions, l’intégration peut être renforcée.
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www.bmi.bund.de
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