En 2017, la France a accueilli 259 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), comme en 2016. Ce chiffre comprend 30.4 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 11.6 % de travailleurs immigrés, 37.8% de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 12.6 % de migrants humanitaires.
Environ 78 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 21 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers, et stagiaires (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 241 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 15.9 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
L’Algérie, le Maroc et l’Italie comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Afghanistan a enregistré la plus forte hausse (+3 200) et le Portugal la plus forte baisse (-4 100) de leurs flux d’entrées en France par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale en France a augmenté de 21.1 %, pour s’établir à 111 000 environ. La majorité des demandeurs viennent de l’Afghanistan (10 300), de l’Albanie (8 300) et de la Géorgie (6 800). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants de la Géorgie (+4 900) et le recul le plus marqué, les ressortissants de l’Albanie (-3 100). Sur les 115 000 décisions prises en 2018, 28.4 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants français vers les pays de l’OCDE a progressé de 6.3 % pour s’établir à 118 000 personnes. Environ 12.6 % ont émigré en Allemagne, 11.9 % en Suisse et 11.9 % au Royaume-Uni.
Après une réforme du droit des étrangers en 2016, la France a poursuivi en 2017 la mise en application des dispositions relatives notamment à la migration économique (généralisation des titres de séjour pluriannuels, nouveaux titres de séjour destinés aux talents, etc.) avec la publication de nombreux décrets d’application de la loi du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers. Elle a également poursuivi le travail de transposition de la Directive 2016/801/UE du 11 mai 2016 à des fins de recherche, d’études, de formation, de volontariat et de programmes d’échanges d’élèves et de jeunes au pair. En 2017, le dispositif « French Tech Visa » destiné à attirer les entreprises innovantes, les startups et les investisseurs étrangers a été lancé. Le portail France-Visas a été mis en ligne en octobre 2017 pour faciliter les demandes de visas en ligne.
En matière d’intégration des étrangers primo-arrivants, 2017 a été l’année de la pleine mise en œuvre du contrat d’intégration républicaine (CIR) entré en vigueur le 1er juillet 2016. Pour les étrangers primo-arrivants, la signature du CIR marque leur entrée dans le parcours d’intégration républicaine et la possibilité de bénéficier de formations civique et linguistique et d’une orientation vers les services de proximité adaptés à leurs besoins. En juin 2018, le Premier ministre à travers le comité interministériel à l’intégration (C2I) a dessiné une importante réforme de la politique d’intégration pilotée par le ministère de l’intérieur. À partir de mars 2019, cette réforme vise à renforcer le parcours personnalisé d’intégration et son CIR, à travers notamment le doublement des heures de formation linguistique et de formation civique, un parcours linguistique spécifique à destination des non lecteurs/non scripteurs, et un volet insertion professionnelle renforcé. Le C2I a également validé l’octroi de crédits supplémentaires pour renforcer considérablement la politique d’intégration des primo-arrivants en particulier au niveau des territoires.
Dans le cadre de la lutte contre le travail illégal, la France a poursuivi la mise en place de mesures destinées à lutter contre le travail illégal et les fraudes au détachement de travailleurs en renforçant notamment les obligations des maitres d’ouvrage et des donneurs d’ordre.
En 2017, la France a procédé à une hausse significative des capacités d’hébergement pour les demandeurs d’asile. L’objectif principal était de renforcer la lisibilité, l’efficacité et la fluidité des dispositifs de prise en charge des demandeurs d’asile et de créer de nouvelles places. Le 12 juillet 2017, le Gouvernement a présenté un plan visant à améliorer l’efficacité du système d’asile, à renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière, à améliorer la politique d’intégration et à accroitre l’attractivité de la France pour les talents étrangers. Ce plan d’action permettra l’élaboration d’une nouvelle loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie (promulguée le 10 septembre 2018).
En novembre 2018, le Premier Ministre a présenté la stratégie nationale pour attirer les étudiants en mobilité internationale. L’objectif est notamment d’augmenter le nombre de nouveaux étudiants internationaux en France par le biais d’une simplification de la politique de visas, d’une augmentation de l’offre de cours de français langue étrangère (FLE) et de programmes en anglais. Il est également prévu d’augmenter et de différencier les frais de scolarité en fonction du niveau de diplôme et des revenus des étudiants et de leur famille. Enfin, il est prévu d’améliorer et d’uniformiser les conditions d’accueil des étudiants internationaux par la création d’un label et de tripler le nombre de bourses accordées.
Pour de plus amples informations :
www.immigration.interieur.gouv.fr
www.ofii.fr
http://www.ofpra.gouv.fr