Pour une grande partie de la population, les contacts avec les services de santé revêtent le plus souvent la forme de consultations chez le médecin généraliste, qui débouchent souvent sur une prise en charge médicale. Les consultations peuvent avoir lieu au cabinet médical, dans les centres de santé communautaires, dans les services de consultation externe des hôpitaux ou, dans certains cas, au domicile des patients. De plus en plus, les patients se voient proposer des téléconsultations, c’est-à-dire des consultations en ligne, souvent par le biais d’appels vidéo (OCDE, 2023[1]).
En 2021, le nombre de consultations de médecins en présentiel a varié de moins de 3 au Mexique, au Costa Rica, en Suède, en Colombie et au Chili, à plus de 15 en Corée (Graphique 5.11). La moyenne de l’OCDE était de 6 consultations par personne et par an, la plupart des pays en déclarant entre 4 et 10. Les différences en ce qui concerne les modalités de prestation de services expliquent une partie des variations entre les pays. Au Canada, en Finlande, en Irlande, en Nouvelle‑Zélande, en Suède, au Royaume‑Uni et aux États-Unis, le nombre relativement faible de consultations médicales peut s’expliquer en partie par le fait que les infirmiers et autres professionnels de santé jouent un rôle important en matière de soins primaires – notamment en ce qui concerne la gestion des patients atteints de maladies chroniques et le traitement des patients ayant des problèmes de santé mineurs. Cela réduit la nécessité de consulter un médecin (Maier, Aiken and Busse, 2017[2]).. Ces dernières années, les téléconsultations ont également joué un rôle plus important dans de nombreux pays.
Les modes de paiement des prestataires et les montants du ticket modérateur ont également un impact sur le nombre de consultations médicales. Dans certains pays, les médecins sont payés essentiellement en honoraires pour service (p. ex., en Allemagne, au Japon, en Corée et en République slovaque). Ces pays ont généralement des taux de consultation plus élevés que les pays où les médecins sont le plus souvent salariés ou rémunérés à la capitation (p. ex., le Danemark, la Finlande, le Mexique et la Suède). Pour autant, aux États-Unis, où les médecins sont le plus souvent rémunérés à l’acte, les taux de consultation sont également inférieurs à la moyenne. Cela peut s’expliquer par le fait qu’une grande partie de la population doit s’acquitter d’un ticket modérateur élevé, ce qui peut inciter les patients à ne pas consulter un médecin en raison du coût des soins.
Le nombre et le type de consultations peuvent varier selon le groupe socio‑économique. Les personnes les plus aisées consulteront plus facilement un médecin que les personnes du quintile de revenu inférieur, pour un niveau de besoin comparable. Ces inégalités d’accès selon le niveau de revenu sont beaucoup plus marquées pour les consultations de spécialistes que pour les consultations de généralistes (OCDE, 2019[3]).
Alors que le nombre de consultations de médecins en présentiel a été relativement stable dans la plupart des pays de l’OCDE entre 2011 et 2019 (à l’exception de fortes augmentations en Türkiye et en Lituanie), elles ont été moins nombreuses en 2021 qu’en 2019 dans tous les pays. Cette situation témoigne de l’impact considérable du COVID‑19 en termes de perturbation des services et de la réticence de la population à se rendre dans les établissements de santé par crainte d’attraper le virus. Elle montre également un recours accru aux téléconsultations pendant la pandémie dans tous les pays pour lesquels des données sont disponibles (voir la section « Santé numérique »). Ainsi, en 2021, 19 % des consultations médicales étaient des téléconsultations, en moyenne dans les 20 pays de l’OCDE disposant de données comparables (Graphique 5.12). En Espagne, au Portugal, en Estonie et au Danemark, le nombre de téléconsultations a été particulièrement élevé : elles ont constitué plus de 30 % de l’ensemble des consultations médicales.
Les informations relatives au nombre de consultations de médecins par personne peuvent servir à estimer le nombre annuel de consultations par médecin. Cet indicateur ne doit pas être considéré comme une mesure de la productivité des médecins, d’une part parce que la durée et l’efficacité des consultations varient, d’autre part parce qu’il ne prend en compte ni les services que les médecins fournissent aux patients hospitalisés, ni le temps consacré aux tâches administratives et aux travaux de recherche. Si l’on garde à l’esprit ces problèmes de comparabilité, c’est en Corée, au Japon et en Türkiye que le nombre estimé de consultations par médecin est le plus élevé (Graphique 5.13). Les chiffres les plus bas ont été enregistrés en Grèce et en Suède. En Suède, les consultations médicales, aussi bien dans le cadre de soins primaires qu’à l’hôpital, sont généralement limitées aux patients dont le cas est relativement grave ou complexe.