En moyenne, la part de la population âgée de 65 ans et plus a doublé au cours des dernières décennies dans les pays de l’OCDE, passant de moins de 9 % en 1960 à 18 % en 2021. La baisse des taux de fécondité et l’allongement de l’espérance de vie (voir la section « Espérance de vie à la naissance » au chapitre 3) signifient que les personnes âgées représentent une proportion toujours plus importante des populations des pays de l’OCDE. En 2021, on comptait plus de 242 millions de personnes de plus de 65 ans dans les 38 pays membres de l’OCDE, dont plus de 64 millions avaient au moins 80 ans. Cette évolution démographique souligne combien il importe de veiller à ce que les systèmes de santé soient armés pour répondre aux nouveaux besoins d’une population plus âgée.
En moyenne dans les pays membres de l’OCDE, la proportion de la population âgée de plus de 65 ans devrait continuer d’augmenter dans les prochaines décennies, et passer de 18 % en 2021 à 27 % en 2050 (Graphique 10.1). Dans cinq pays (Corée, Japon, Italie, Grèce et Portugal), plus d’un tiers de la population sera âgée de plus de 65 ans en 2050. En revanche, en Israël, au Mexique, en Australie et en Colombie les personnes âgées de 65 ans et plus représenteront moins d’un cinquième de la population en raison de taux de fécondité et d’immigration supérieurs.
L’augmentation de la part de la population âgée de 65 ans et plus a été marquante dans toute la zone OCDE, avec une hausse particulièrement rapide pour le groupe des « plus âgés » (les personnes de 80 ans et plus). En moyenne dans les pays de l’OCDE, la part de la population âgée de 80 ans et plus devrait doubler entre 2021 et 2050, passant de 4.8 % à 9.8 %. Au moins une personne sur 10 pourrait atteindre 80 ans ou plus dans près de la moitié (18) de ces pays d’ici à 2050, tandis qu’elles pourraient être plus d’une sur huit dans cinq pays (Corée, Japon, Italie, Grèce et Portugal).
La plupart des pays partenaires de l’OCDE présentent une pyramide des âges plus jeune que de nombreux pays membres, mais le vieillissement de la population les touchera néanmoins dans les années à venir, et parfois à un rythme plus rapide que celui que connaissent les pays membres. En République populaire de Chine, la proportion de la population de plus de 65 ans augmentera beaucoup plus rapidement que dans les pays membres de l’OCDE, passant de 12.6 % en 2021 à 30.1 % en 2050. La proportion des 80 ans et plus y augmentera encore plus brusquement, et sera multipliée par plus de quatre (2.3 % en 2021 contre 10.3 % en 2050). Le Brésil – dont la part de population âgée de 65 ans et plus n’était que d’environ la moitié de la moyenne de l’OCDE en 2021 – connaîtra une hausse identique : près de 22 % de sa population devraient avoir plus de 65 ans en 2050. La vitesse du vieillissement de la population a fortement varié d’un pays de l’OCDE à l’autre, le Japon en particulier a connu un vieillissement rapide au cours des trois dernières décennies. Dans les prochaines années, c’est la Corée qui devrait subir le vieillissement de population le plus rapide parmi les pays membres de l’OCDE : la proportion des plus de 80 ans devrait presque quintupler pour passer de 3.9 % en 2021 (en dessous de la moyenne OCDE de 4.8 %) à 16.5 % (bien au-dessus de la moyenne OCDE de 9.8 %) en 2050. Dans les pays partenaires de l’OCDE, la rapidité du vieillissement démographique a été moindre, même s’il va s’accélérer dans certains grands pays comme le Brésil et la Chine au cours des prochaines décennies.
En raison de leur espérance de vie supérieure, les femmes sont généralement plus nombreuses dans ces cohortes plus âgées. En moyenne dans l’OCDE, les femmes représentaient 56 % de la population âgée de plus 65 ans en 2021, en légère baisse par rapport à 2000 (59 %) (Graphique 10.2). En Lettonie, Lituanie et Estonie, les femmes constituaient plus de 65 % des 65 ans et plus en 2021, alors que ce pourcentage n’était que de 52 % en Islande.
Une des implications majeures de ce vieillissement rapide de la population est la baisse de l’offre potentielle de main-d’œuvre dans l’économie et ce, malgré les récents efforts des pays en faveur de l’allongement de la vie professionnelle. En outre, malgré l’amélioration de l’espérance de vie en bonne santé observée ces dernières années (voir la section « Espérance de vie et espérance de vie en bonne santé à 65 ans »), les systèmes de santé devront s’adapter pour répondre aux besoins d’une population vieillissante, dont probablement un accroissement de la demande de soins de longue durée à forte intensité de main-d’œuvre et un besoin accru de soins intégrés, centrés sur la personne. Entre 2015 et 2030, le nombre de personnes âgées ayant besoin de soins dans le monde devrait augmenter de 100 millions (OIT/OCDE, 2019[1]). Des pays comme les États-Unis sont déjà confrontés à des pénuries de travailleurs dans le secteur des soins de longue durée, et dans les années à venir, d’autres pays rencontreront des difficultés à recruter et à conserver du personnel qualifié dans ce secteur (voir la section « Emploi dans le secteur des soins de longue durée »). Plus récemment, la crise du COVID‑19 a mis en lumière le manque de personnel dans le secteur des soins de longue durée. Même si le nombre total de travailleurs dans ce secteur a augmenté dans un certain nombre de pays, il n’a pas suivi le rythme du vieillissement de la population. De ce fait, le nombre de personnels de soins de longue durée pour 100 personnes âgées (65 ans et plus) stagne dans la plupart des pays depuis 2011 (OCDE, 2020[2]).