Selon Rosstat, l'immigration nette a encore fortement diminué en 2018 à 125 000 personnes et, pour la première fois depuis 2009, n'a pu compenser l’accroissement naturel négatif. En 2016 et 2017, l'immigration nette s'élevait respectivement à 262 000 et 212 000 personnes. La plupart des immigrants viennent de l'ex-URSS et en 2018, les principales sources d’immigration nette étaient le Tadjikistan (31 000) et le Kazakhstan (27 000).
En 2018, les services des migrations ont délivré 271 000 titres de séjour temporaires (baisse de 11 % depuis 2017) et près de 190 000 titres de séjour permanents (hausse de 4 %). Au total, les nouvelles émissions de titres de séjour sont passées de 486 000 en 2017 à 461 000 en 2018. L'Ukraine, le Tadjikistan et le Kazakhstan sont restés les trois premières nationalités des nouveaux arrivants, avec respectivement 142 000, 64 700 et 61 400 permis délivrés.
Début 2019, le nombre d'étrangers titulaires d'un permis de séjour temporaire ou permanent en cours de validité a atteint 1.143 million (presque aucun changement par rapport à l'année précédente), dont 30 % étaient des citoyens ukrainiens.
En 2018, les autorités ont délivré plus de 1.8 million de permis de travail, soit seulement 1.6 % de moins qu'en 2017. Parmi eux, environ 1.7 million ont été délivrés à des ressortissants d'États de l'ex-URSS exemptés de visa. Les autres autorisations étaient les permis de travail réguliers (82 000, soit une baisse de 21 % par rapport à 2017), les permis pour les professionnels qualifiés (20 000 ou 12 % de plus) et les spécialistes hautement qualifiés (28 000, soit une augmentation de 8 %). Plus de la moitié des autorisations délivrées (993 000) ont été accordées à des citoyens ouzbeks, soit une augmentation de 2 % par rapport à l'année précédente. Les citoyens du Tadjikistan ont suivi avec près de 471 000 brevets (presque le même nombre qu'en 2017) et 112 000 autorisations ont été délivrées à des citoyens ukrainiens, soit 17 % de moins qu'en 2017. Les migrants de ces trois pays représentaient 87 % de l'ensemble des autorisations délivrées.
Le 31 octobre 2018, le Décret n°622 du président de la Fédération de Russie a adopté un nouveau concept de la politique migratoire nationale pour la période 2019-2025, qui remplace le concept précédent approuvé en 2012. Il met l’accent sur la protection de la langue et de la culture russe, tout en exprimant la nécessité d’attirer différentes catégories d’immigrants en instaurant de nouvelles voies et conditions d’immigration, différentes de celles définies pour les migrants présentant des liens ethniques ou culturels avec la Russie. Un plan d’action destiné à mettre en œuvre ce nouveau concept est en cours d’élaboration. Un groupe de travail composé de représentants du Bureau exécutif du président, de l’Assemblée fédérale, du gouvernement de la Fédération de Russie, du gouvernement de Moscou, de la Chambre des comptes et d’organes exécutifs fédéraux, a été créé en mars 2019.
La Loi fédérale n°163-FZ a défini de nouvelles règles d’enregistrement pour les migrants séjournant dans un lieu de résidence temporaire. Un employeur ne peut plus fournir son adresse officielle pour l’enregistrement des travailleurs immigrés qui résident dans un autre lieu. C’est l’adresse du lieu de résidence effectif qui doit désormais être enregistrée.
Le 31 octobre 2018, des ressortissants de la Moldova qui avaient commis des infractions mineures à la législation administrative russe ont été amnistiés à l’issue de négociations menées entre les présidents de la Russie et de la Moldova. Les ressortissants de la Moldova qui avaient enfreint la durée de séjour autorisée (18 000 personnes environ) pouvaient quitter le territoire russe entre le 1er janvier et le 24 février 2019 sans encourir de sanction administrative ou une interdiction d’entrée pour violation des conditions de séjour.
La Russie a accueilli la Coupe du monde de football à l’été 2018. Plus de 700 000 supporters étrangers sont arrivés dans le pays suivant une procédure simplifiée qui a remplacé les visas d’entrée par des « cartes de supporter ». Le 3 août 2018, le président russe a signé une loi fédérale qui a prolongé jusqu’au 31 décembre 2018 le droit de pénétrer en Russie sans visa, sur présentation de documents d’identité en cours de validité, pour les ressortissants étrangers et les personnes apatrides qui s’étaient rendus dans le pays pour assister à la Coupe du monde.
La Russie a signé en 2018 des accords bilatéraux concernant des séjours sans visa avec la Jamaïque (ratifié en novembre) et les Émirats arabes unis (5 juillet 2018, projet d’accord). Les ressortissants des pays partenaires peuvent se rendre dans les pays concernés sans visa et y séjourner pendant 90 jours.
En 2018, la Russie a commencé à expulser les travailleurs immigrés nord-coréens conformément aux sanctions prises par les Nations Unies contre la République populaire démocratique de Corée.
Une loi adoptée le 18 décembre 2018 a simplifié la procédure d’octroi de la nationalité russe à certaines catégories d’étrangers. Elle a également étendu le pouvoir du président d’accorder la nationalité à des ressortissants de pays connaissant une situation sociopolitique ou économique complexe, telle que des conflits armés ou un changement de régime politique.
En mars 2019, les responsabilités du Bureau du président de la Fédération de Russie ont été élargies de manière à soutenir les actions menées par le président concernant la politique migratoire, telles que l’analyse de données et la formulation des orientations politiques.
Pour de plus amples informations :
https://мвд.рф
https://мвд.рф/mvd/structure1/Glavnie_upravlenija/guvm
https://мвд.рф/Deljatelnost/statistics/migracionnaya
www.mid.ru
www.gks.ru