En 2017, l’Italie a accueilli 217 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 2.3 % de plus qu’en 2016. Ce chiffre comprend 28.4 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 2.2 % de travailleurs immigrés, 52.3 % de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 14.7 % de migrants humanitaires.
Environ 2 900 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 4 500 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 65 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
La Roumanie, le Nigéria et le Maroc comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Nigéria a enregistré la plus forte hausse (+8 600) et l’Inde la plus forte baisse (-2 300) de leurs flux d’entrées en Italie par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale en Italie a diminué de 57.8%, pour s’établir à 53400 environ. La majorité des demandeurs viennent du Pakistan (7 400), du Nigéria (5 100) et du Bangladesh (4 200). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants du Salvador (+900) et le recul le plus marqué les ressortissants du Nigéria (-19 400). Sur les 95 000 décisions prises en 2018, 32.2 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants italiens vers les pays de l’OCDE a diminué de 0.2 % pour s’établir à 172 000 personnes. Environ 30.0 % ont émigré en Allemagne, 16.7 % en Espagne et 11.1 % au Royaume-Uni.
En 2017, le nombre de ressortissants italiens ayant déclaré un transfert de résidence à l’étranger a été de 114 000, comme en 2016. Certains de ces transferts ont été réalisés par des immigrés naturalisés qui sont retournés dans leur pays d’origine ou sont partis dans un pays tiers, essentiellement en Europe. Adopté en janvier 2018, le décret annuel définissant les flux de l’immigration de travail a fixé le nombre des entrées pour un emploi temporaire à 18 000 et celui des entrées des employés et travailleurs indépendants à 12 350. Parmi ces dernières, 9 850 correspondaient à un changement de statut, les permis ayant été initialement délivrés à des fins d’études, de formation et d’enseignement professionnel. Il a été accordé 2 400 autorisations d’entrée à des travailleurs indépendants, dans les catégories allant des artistes et professions libérales aux investisseurs et entrepreneurs de start-up. L’entrée des travailleurs immigrés ne relevant pas de ces catégories est acceptée à titre dérogatoire. Ce décret reflète étroitement les conditions de celui de 2017. Le gouvernement a indiqué que le décret 2019 serait largement similaire à celui des années précédentes.
Fin 2018, 140 000 personnes environ étaient couvertes par le régime de la protection nationale et 110 000 demandes d’asile étaient en attente.
L’Italie a réformé sa législation sur l’asile et l’immigration en octobre 2018. La nouvelle loi apporte quelques modifications au régime en place. Les conditions de délivrance des permis pour raisons humanitaires - aux personnes qui ne bénéficient pas de la protection internationale - sont moins arbitraires et limitées à des cas bien précis, tels que la traite, les violences domestiques, le travail forcé et les risques de persécution ou de torture en cas de retour dans le pays d’origine. À l’expiration de leur permis, les personnes qui ont déjà bénéficié d’une protection humanitaire temporaire sont autorisées à changer de statut pour obtenir celui d’immigrés de travail ou familiaux si elles remplissent les conditions requises. Dans le cas contraire, elles doivent satisfaire aux nouvelles conditions encadrant le renouvellement de la protection humanitaire, faute de quoi, celle-ci leur sera retirée. La procédure d’asile est accélérée pour les ressortissants de pays sûrs et les demandes d’asile défensives et de nouveaux tribunaux d’asile ont été créés pour diminuer le temps de traitement des dossiers.
Le système d’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile (SPRAR) est devenu le système de protection des titulaires d’une protection internationale et des mineurs étrangers non accompagnés (SIPROIMI). L’accueil des demandeurs d’asile se fait dans les « centres d’asile » (CAR) et n’est plus effectué avec celui des réfugiés et des personnes bénéficiant de la protection subsidiaire.
Les demandeurs d’asile peuvent être retenus dans des centres spéciaux pendant une durée maximale de 30 jours pour vérifier leur identité et certains peuvent être retenus dans des centres fermés (centres d’identification et d’expulsion) pendant une durée maximale de 180 jours. Les avocats commis d’office ne seront plus autorisés pendant les appels. Au titre de la nouvelle législation, la protection des auteurs de certaines infractions peut être supprimée, et leur demande d’asile refusée. De même, les réfugiés qui se rendent dans leur pays d’origine sans justification se verront retirer leur protection.
La citoyenneté de résidence ou par mariage peut désormais être acquise uniquement au-delà quatre ans, au lieu de deux, après la date de dépôt de la demande, et nécessite de détenir le niveau de connaissance de l’italien B1, tel qu’il est défini dans le CECRL.
En janvier 2018, l’Italie a adopté de nouvelles réglementations pour les « visas start-up » créés en 2016, qui précisent les modalités d’octroi de ces visas et accélèrent les procédures de délivrance des permis. En mai 2018, le pays a transposé la Directive UE n°2016/801 relative aux conditions d’entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers à des fins de recherche, d’études, de formation, etc.
Pour de plus amples informations :
www.interno.gov.it
www.integrazionemigranti.gov.it
www.istat.it