En 2017, le Luxembourg a accueilli 22 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit 10.3 % de plus qu’en 2016. Ce chiffre comprend 77.8 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 6.9 % de travailleurs immigrés, 8.4 % de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 6.2 % de migrants humanitaires.
Environ 400 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 1 200 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers, et stagiaires (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 33 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 23 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
La France, le Portugal et l’Italie comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Inde a enregistré la plus forte hausse (200) de son flux d’entrées au Luxembourg par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale a diminué de 4.3 %, pour s’établir à 2 200 environ. Les groupes de demandeurs les plus importants viennent de l’Érythrée (400), de la Syrie (300) et de l’Iraq (200). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants de l’Érythrée (200) et le recul le plus marqué, les ressortissants de la Syrie (-100). Sur les 1 400 décisions prises en 2018, 71.9 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants luxembourgeois vers les pays de l’OCDE a diminué de 19 % pour s’établir à 3 000 personnes. Deux tiers d’entre elles (64.4%) ont émigré en Allemagne, 9.7 % en France et 5.7 % aux Pays-Bas.
La Loi du 8 mars 2017 modifie la législation relative à l’immigration légale des travailleurs salariés, des travailleurs indépendants, des détenteurs de la Carte bleue européenne, des étudiants et des membres de la famille. Elle introduit également un nouveau statut de résident pour les investisseurs et intègre les directives européennes relatives aux travailleurs saisonniers, aux transferts intra-entreprise et à la Carte bleue européenne. Elle précise les catégories de ressortissants de pays tiers qui ne sont pas autorisés à passer du statut de résident temporaire à celui de résident de longue durée, en particulier les stagiaires, les personnes au pair et les travailleurs saisonniers.
La directive européenne modifiée sur les étudiants et les chercheurs a été transposée en juillet 2018, allongeant pour la première fois la période de recherche d’emploi des étudiants en mobilité internationale diplômés. Ils peuvent donc rester au Luxembourg pendant une durée maximale de neuf mois pour chercher un emploi ou créer une entreprise. Elle porte aussi le nombre d’heures de travail que peuvent effectuer les étudiants à 15 heures par semaine.
Approuvée en 2017, la nouvelle Loi sur la nationalité luxembourgeoise modifie les politiques de naturalisation qui existaient avant. Le principal changement concerne la diminution de la durée de séjour requise, de sept à cinq ans, et l’introduction du droit du sol, subordonné à une période de séjour ininterrompue au cours des cinq années précédant l’âge de la majorité (18 ans). En ce qui concerne les critères linguistiques, il suffit à présent uniquement de réussir les tests oraux. La loi a également mis en place un cours obligatoire pour tous les candidats admissibles, intitulé « Vivre ensemble au Grand-Duché ».
Un nouveau plan d’action national sur l’intégration (PAN Intégration) a été adopté en juillet 2018 sous l’égide du comité interministériel à l’intégration et de l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI). Il porte principalement sur deux domaines : i) l’accueil et l’aide sociale accordée aux demandeurs de la protection internationale, et ii) l’intégration de tous les non-Luxembourgeois résidant au Luxembourg. Il recouvre trois domaines transversaux : l’accès à l’information et l’interdépendance, la qualité des services, et la coordination et la coopération internationales et nationales.
Depuis les élections législatives d’octobre 2018, l’accueil des demandeurs de la protection internationale relève de la compétence du ministère de l’Immigration et de l’asile (il dépendait auparavant du ministère de la Famille et de l’intégration). Des mesures facilitant l’intégration des demandeurs (en particulier un accès plus simple à l’autorisation d’exercer un travail temporaire et au logement social) sont prévues, de même que l’allongement de trois à six mois de la période pendant laquelle les demandeurs de la protection internationale ne sont pas tenus de disposer d’une assurance maladie, d’un logement ou de certaines conditions de ressources pour prétendre au regroupement familial. Il est prévu que la Loi du 16 décembre 2008 sur l’accueil et l’intégration soit modifiée en conséquence. Les municipalités devraient ensuite recevoir davantage de soutien pour intégrer les nouveaux arrivants, en particulier avec la nomination d’agents d’intégration locaux. Concernant les séjours illégaux, des représentants de la société civile devraient être mobilisés pour conseiller le ministère au cas par cas sur les régularisations pour raisons humanitaires.
Pour de plus amples informations :
www.mae.lu
www.statistiques.public.lu
www.olai.public.lu
www.guichet.public.lu/citoyens/fr/immigration/