En 2017, la République tchèque a accueilli environ 46 000 immigrés, contre 37 500 en 2016. Au cours de la même année, environ 17 700 personnes, dont des ressortissants tchèques, ont déclaré leur départ du pays (17 500 en 2016), soit un solde migratoire positif de 28 300 personnes environ.
Selon Eurostat, 49 000 nouveaux permis ont été délivrés en 2017 pour une durée supérieure ou égale à 12 mois, contre 62 400 en 2016 (-21 %). Environ 40 % ont été accordés pour motif professionnel, 27 % pour motif familial, 16 % pour motif d’études et 13 % pour d’autres motifs. Au cours de la même année, 8 700 nouveaux permis ont été délivrés pour une durée allant de 3 à 11 mois.
Environ 2 900 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 1 800 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 24 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 7% par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
L’Ukraine, la République slovaque et la Russie comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, l’Ukraine a enregistré la plus forte hausse (+4 600) et l’Allemagne la plus forte baisse (-400) de leurs flux d’entrées en République tchèque par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale dans la République tchèque a augmenté de 19.3 %, pour s’établir à 1 400 environ. La majorité des demandeurs viennent de l’Ukraine (300), de Cuba (100) et de la Géorgie (100). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants de Cuba (+90) et le recul le plus marqué les ressortissants de l’Azerbaïdjan (-85). Sur les 1 400 décisions prises en 2018, 11.1 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants de la République tchèque vers les pays de l’OCDE a diminué de 0.3 % pour s’établir à 20 000 personnes. Près de la moitié (47.8 %) d’entre elles ont émigré en Allemagne, 8.1 % en Autriche et 5.1 % en Suisse.
En août 2017, la République tchèque a achevé la transposition des directives de l’UE relatives aux travailleurs saisonniers et aux personnes transférées au sein de leur entreprise en introduisant quatre nouveaux types de visas et de permis de séjour. En outre, une nouvelle catégorie de permis de séjour est désormais prévue pour les investisseurs étrangers dans la loi sur le séjour des étrangers.
La loi relative à l’emploi a également été modifiée en août 2017 adoptant des critères plus stricts en ce qui concerne l’octroi de permis de travail intérimaire aux agences privées de travail temporaire. En outre, les employeurs qui ne se conforment pas à la réglementation du travail en ce qui concerne l’emploi de travailleurs de pays tiers peuvent désormais être considérés comme des « employeurs peu fiables » et ne pas avoir le droit de recruter des travailleurs immigrés.
En janvier 2018, le gouvernement a doublé le quota annuel d’immigrés qualifiés et peu qualifiés en provenance d’Ukraine pour le porter à 19 600 personnes par an et a mis en place de nouveaux programmes d’immigration pour les travailleurs originaires de la Mongolie (1 000 par an), des Philippines (1 000 par an), de la Serbie (2 000 par an) ainsi que pour les travailleurs hautement qualifiés originaires de l’Inde (500 par an).
Afin de faciliter la délivrance des visas et de réduire le délai d’attente pour les étudiants originaires de certains pays tiers, un projet pilote (« Student Mode ») a été lancé en 2017.
D’importants amendements ont été proposés mi-2018 ; ils devraient être adoptés en 2019. Un cours d’intégration obligatoire de huit heures serait alors prévu pour la plupart des titulaires de permis d’ici à 2021. La transposition de la directive européenne relative aux étudiants et aux chercheurs permettrait aux étudiants en mobilité internationale de bénéficier d’une prolongation de neuf mois de leur permis de recherche d’emploi après l’obtention de leur diplôme, mais sans autorisation de travailler. Des quotas annuels, répartis en parts égales chaque mois, seraient fixés pour les visas de résidence de longue durée de plus de 90 jours pour motif professionnel et pour les cartes d’emploi (permis uniques). Le processus d’appréciation de la situation de l’emploi serait ramené à 10 jours. Les mesures de conformité seraient renforcées tandis que les changements d’emploi ne nécessiteraient plus d’approbation. En revanche, les immigrés ne seraient pas autorisés à changer d’emploi moins de six mois après avoir obtenu une carte d’emploi.
La République tchèque a actualisé sa politique d’intégration en 2017 en mettant davantage l’accent sur certaines catégories d’immigrés (les femmes, les enfants et les personnes âgées) et en informant les immigrés sur le système éducatif tchèque. En 2018, la construction d’un réseau de centres d’intégration dans les 14 régions de la République tchèque s’est achevée avec l’ouverture de nouveaux centres d’intégration dans la dernière région qui en était dépourvue. Les centres d’intégration fonctionnent depuis 2009.
En 2017, la loi sur les demandes d’asile a été modifiée, l’objectif étant d’autoriser la vidéoconférence dans le cadre des procédures d’appel devant les tribunaux, tant pour les décisions en matière d’asile que pour celles en matière de rétention. En outre, depuis juillet 2018, une modification de la loi permet aux demandeurs d’asile de demander une assistance juridique gratuite dans le cadre des procédures administratives. Les frais de justice sont à la charge du ministère de la Justice. En outre, en 2017, le gouvernement tchèque a transféré la responsabilité de la fourniture de services d’intégration aux bénéficiaires d’une protection internationale de Caritas à l’Administration des centres pour les réfugiés, qui est gérée par le ministère de l’Intérieur.
En 2017, le ministère de l’Intérieur a lancé son propre programme de retour volontaire et a également développé sa coopération avec l’OIM en matière de retour volontaire, en se concentrant sur le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iraq et le Nigéria.
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