En 2017, l’immigration nette de longue durée a augmenté pour atteindre 282 000 personnes, soit +13 % par rapport à 2016. L’immigration nette de ressortissants de l’UE, qui a diminué de 33 000 personnes, s’est établie à 100 000, soit à peine plus de la moitié du total enregistré pour 2015 (184 000). L’immigration nette de ressortissants de pays hors UE s’est élevée à 229 000 personnes, soit un chiffre considérablement plus élevé que celui de l’année précédente (176 000), le nombre net de personnes originaires d’Asie atteignant 151 000. Les entrées estimées de ressortissants de l’UE étaient de 239 000, un chiffre analogue à l’estimation de 250 000 entrées en 2016. Les entrées de ressortissants de pays extérieurs à l’UE ont enregistré une forte hausse, passant de 265 000 à 313 000.
En 2017, le Royaume-Uni a accueilli 342 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (y compris dans le cadre d’un changement de statut et de la libre circulation), soit -2.5 % par rapport à 2016. Ce chiffre comprend 53.7 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 9.1 % de travailleurs immigrés, 23.1% de membres de la famille (y compris les accompagnants) et 5.5 % de migrants humanitaires.
Environ 306 000 permis ont été délivrés à des étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur et 91 000 à des travailleurs immigrés temporaires ou saisonniers (à l’exclusion des migrations intra-UE). En outre, 60 000 détachements intra-UE ont été enregistrés en 2017, soit une augmentation de 4 % par rapport à 2016. Ces travailleurs détachés étaient généralement titulaires de contrats de courte durée.
La Chine, la Roumanie et l’Inde comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2017. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Chine a enregistré la plus forte hausse (+23 000) et la France la plus forte baisse (-11 000) de leurs flux d’entrées au Royaume-Uni par rapport à l’année précédente.
En 2018, le nombre de personnes ayant déposé une demande d’asile initiale au Royaume-Uni a augmenté de 8.5 %, pour s’établir à 37 000 environ. La majorité des demandeurs viennent de l’Iran (3 000), de l’Iraq (3 600) et du Pakistan (2 600). La plus forte hausse depuis 2017 concerne les ressortissants de l’Érythrée (+1 100) et le recul le plus marqué les ressortissants du Pakistan (‑600). Sur les 29 000 décisions prises en 2018, 34.9 % étaient positives.
L’émigration des ressortissants britanniques vers les pays de l’OCDE a progressé de 0.4 % pour s’établir à 131 000 personnes. Environ 16.0 % d’entre elles ont émigré en Espagne, 13.3 % en Australie et 8.7 % en Allemagne.
Depuis 2011, un plafond limite le nombre de visas de catégorie 2 (travailleurs qualifiés) délivrés chaque année à 20 700. Avant décembre 2017, ce plafond n’avait été atteint qu’une seule fois, mais il a été atteint tous les mois entre janvier et mai 2018. En juin 2018, le gouvernement a annoncé que les médecins et les infirmiers ne seraient plus soumis à ce plafond.
Face à la pénurie anticipée de travailleurs agricoles à la suite du brexit, un programme pilote sur deux ans a été annoncé par les ministres de l’Intérieur et de l’Environnement pour les travailleurs saisonniers, en septembre 2018. Chaque année, jusqu’à 2 500 travailleurs peuvent venir offrir leurs services à des agriculteurs britanniques pendant six mois maximum au moment des saisons agricoles.
En décembre 2018, le gouvernement britannique a publié un Livre blanc sur le futur système national d’immigration fondé sur les qualifications (« UK’s future skills-based immigration system »). Ce futur système s’appliquera aussi bien aux ressortissants de l’UE qu’aux ressortissants de pays extérieurs à l’UE. Les règles en vigueur continueront de s’appliquer pendant la période de mise en œuvre, qui devrait se dérouler sur l’année 2020. Le Livre blanc a largement suivi les recommandations du Comité consultatif sur les migrations (MAC) en septembre 2018 concernant la modification des dispositifs applicables aux étudiants, à la mobilité et aux travailleurs. Le test du marché du travail pour les résidents (« Resident Labour Market test ») sera supprimé pour les travailleurs les plus qualifiés. Aucun plafond ne sera appliqué à la délivrance de visas aux travailleurs qualifiés, et cette catégorie comprendra à l’avenir les travailleurs moyennement qualifiés. Un allongement de la durée de prolongation de visa à la fin des études sera prévu pour permettre aux diplômés de rester et de chercher un emploi ou un parrainage – six mois pour les titulaires d’une licence (contre deux auparavant) et les titulaires d’une maîtrise (contre quatre auparavant), et douze mois pour les titulaires d’un doctorat (qui relèvent actuellement d’un programme distinct de 12 mois). Le Livre blanc propose aussi une voie d’entrée transitoire limitée dans le temps pour les travailleurs temporaires de courte durée, à savoir une période de travail de 12 mois maximum suivie d’une période de pause de 12 mois en dehors du Royaume-Uni. Seuls les ressortissants des pays mentionnés auront le droit de participer à ce programme, qui sera examiné en 2025.
Le gouvernement a aussi mis en place le programme d’installation de l’UE pour les ressortissants de l’EEE déjà présents au Royaume-Uni. Les ressortissants de l’UE doivent obtenir un permis spécial pour rester sur le territoire britannique. Les résidents depuis plus de cinq ans peuvent obtenir le droit de s’installer, tandis que les immigrés plus récents peuvent obtenir des permis de séjour jusqu’à ce qu’ils puissent déposer une demande pour s’installer durablement dans le pays.
En juillet 2018, le Royaume-Uni a créé une nouvelle forme d’autorisation pour les enfants relocalisés au Royaume-Uni en vertu de l’article 67 de la Loi de 2016 relative à l’immigration (l’amendement Dubs), qui n’ont droit ni au statut de réfugié, ni à une protection humanitaire. Ils reçoivent un permis de résident, valable cinq ans, à l’échéance duquel ils peuvent déposer une demande d’installation dans le pays. Il reste 480 enfants à transférer en application de l’article 67.
En février 2019, le gouvernement a publié le Plan d’action en faveur de l’intégration au niveau local (Integrated Communities Action Plan), qui vise à s’attaquer aux causes profondes des mauvais résultats en matière d’intégration et à mettre en place des communautés locales économiquement et socialement plus fortes, davantage propices à l’intégration. Le plan d’action prévoit des mesures spécialement axées sur les immigrés récents, y compris les réfugiés, et reconnaît que l’intégration est un processus à double sens qui associe à la fois les immigrés récents et les populations installées. Le Plan d’action s’applique avant tout à l’Angleterre, même si quelques mesures couvrent l’ensemble du Royaume-Uni.
Pour de plus amples informations :
www.ons.gov.uk
www.gov.uk/government/organisations/home-office