Le soutien aux producteurs de la Colombie (ESP en %) a représenté en moyenne 11.5 % des recettes agricoles brutes sur la période 2017-19, ce qui se situe en dessous de la moyenne de l’OCDE. Le soutien des prix du marché (SPM) est la principale composante de l’ESP : il en représente 90 % sur la période 2017-19. Il est principalement déterminé par des mesures à la frontière qui s’appliquent à divers produits agricoles (maïs, riz, volaille, lait, sucre et viande porcine). Les transferts budgétaires aux producteurs représentent 10 % de l’ESP au cours de la même période : il s’agit essentiellement de paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables, notamment les semences et les engrais. Les allocations budgétaires accordées aux services d’intérêt général de l’ensemble du secteur (ESSG) sont relativement modestes, s’établissant en moyenne à 2.7 % seulement de la valeur ajoutée de l’agriculture. Le soutien aux services d’intérêt général se concentre sur la recherche agricole et le transfert de connaissances, les infrastructures, en particulier l’irrigation, et la restructuration des exploitations (régularisation des titres et droits fonciers, accès aux terres).
Politiques agricoles : Suivi et évaluation 2020 (version abrégée)
9. Colombie
Copier le lien de 9. ColombieSoutien à l’agriculture
Copier le lien de Soutien à l’agriculturePrincipales évolutions de l’action publique
Copier le lien de Principales évolutions de l’action publiqueEn 2019, le gouvernement a mis en place un nouveau programme majeur pour l’agriculture contractuelle. Ce programme vise à favoriser les relations à long terme entre les petits producteurs et les marchés en mettant en œuvre divers instruments d’action qui encouragent les dispositifs commerciaux inclusifs entre les entreprises et les petits exploitants. Parmi les instruments d’action propres à ce programme figurent des stratégies de commercialisation par secteur, des alliances entre les secteurs agricole et industriel, une assistance technique complète aux agriculteurs (p. ex., formation à l’entrepreneuriat et à la commercialisation), la création de foires aux produits agricoles destinées aux producteurs et aux entreprises de transformation afin de mieux mettre en relation l’offre et la demande, le développement de l’offre rurale grâce à l’accroissement de la production agricole.
En 2019, des mesures sanitaires et phytosanitaires ont été supprimées afin de permettre l’accès à un certain nombre de marchés d’exportation, dont le corossol (Guatemala), le matériel de propagation in vitro de bananes (Égypte), la farine de volaille (Pérou), le riz poli et les brisures de riz (Équateur), les cuirs salés (Égypte), les avocats Hass (République populaire de Chine et Japon), les plants d’orchidées à racines nues sans substrat (Mexique), les cochons d’Inde vivants (Équateur), la lime de Tahiti (Pérou) ou la viande bovine (Argentine). En outre, en 2019, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a déclaré la Colombie comme zone indemne de fièvre aphteuse où la vaccination est pratiquée.
Les dépenses publiques totales du secteur agricole ont diminué entre 2018 et 2019 et plusieurs programmes ont été démantelés. Cependant, vingt-deux nouveaux programmes consacrés aux services d’intérêt général, principalement sur la restructuration foncière (enregistrement et droits fonciers) et les services de vulgarisation, ont été mis en place, mais leur financement a été limité.
Évaluation et recommandations
Copier le lien de Évaluation et recommandationsAu cours des vingt dernières années, l’investissement dans les services d’intérêt général à l’agriculture a été modeste alors que le secteur agricole colombien reste confronté à de nombreuses difficultés structurelles. Les réponses à courte vue apportées aux problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs, principalement sous forme de subventions à l’utilisation d’intrants, mobilisent des ressources économiques rares, au détriment de la mise en place d’un environnement favorable à la croissance durable du secteur.
L’action publique devrait mettre l’accent sur des investissements stratégiques, notamment sur les investissements dans l’irrigation en dehors de l’exploitation ; dans les infrastructures de transport ; dans les capacités de recherche-développement (R-D) et d’innovation du secteur ; dans les services de protection et de contrôle phytosanitaires et zoosanitaires ; dans la promotion d’une utilisation durable des ressources naturelles ; et dans un système national et fonctionnel de vulgarisation/formation et d’assistance technique qui favorise l’adoption de technologies. Des investissements suffisants dans ces domaines devraient contribuer à améliorer la productivité et la compétitivité du secteur, ainsi qu’à garantir son développement durable. Une réorientation du soutien au détriment des subventions aux intrants et au profit des services d’intérêt général favoriserait également une croissance agricole plus durable et plus inclusive.
Un cadre d’action global visant l’accès aux terres, bien que complexe sur le plan politique, est nécessaire pour promouvoir le développement rural et sectoriel. La Colombie est confrontée à la double difficulté d’une concentration élevée de la propriété foncière et d’une sous-exploitation des terres arables. En outre, plus de 40 % des terres ne font toujours pas l’objet de titres de propriété officiels. L’actualisation du système cadastral et l’accélération de l’enregistrement des droits fonciers sont essentielles pour le secteur. L’amélioration des droits fonciers contribue à la croissance à long terme du secteur agricole et à la promotion du développement rural.
Il serait important de procéder à un examen et à une évaluation approfondis de l’impact de la vaste gamme d’instruments et de programmes en faveur de l’agriculture. En effet, dans leur majorité, les programmes en vigueur couvrent des domaines très larges et différents, et mobilisent toute une panoplie d’instruments dont les effets ne sont pas clairs. L’examen devrait donc servir à redéfinir et à réorganiser les instruments d’action en s’appuyant sur un calcul coûts-avantages.
S’agissant du changement climatique, dans sa contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN), la Colombie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux du scénario de référence d’ici 2030. Si l’agriculture n’est pas explicitement visée, cet engagement aura de nombreuses répercussions sur le secteur agricole, celui-ci contribuant fortement aux émissions. En outre, le pays doit continuer à traiter plus systématiquement des aspects de la durabilité tels que la biodiversité, l’utilisation de l’eau et la déforestation.
Mesures en rapport avec la pandémie de COVID-19
Copier le lien de Mesures en rapport avec la pandémie de COVID-19Mesures liées à l’agriculture
Le décret 486 de 2020 fournit une prime de 80 000 COP (20 USD) aux travailleurs et aux producteurs agricoles de plus de 70 ans. La Banque nationale de développement (Financiera de desarrollo territorial ou FINDETER) offre des taux bonifiés aux agriculteurs afin de garantir la permanence de l’offre de produits agricoles et de la sécurité alimentaire dans l’ensemble du territoire national dans le contexte de l’état d’urgence nationale économique, sociale et écologique.
Le décret 523 de 2020 fait passer les droits de douane à 0 % pour les importations de maïs jaune, de sorgho, de soja et de farine de soja jusqu’au 30 juin 2020, avec une possibilité de prolongation de trois mois.
Mesures liées à la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire
Le décret 482 de 2020 fournit des mesures concernant la prestation du service de transports publics et son infrastructure, dans le contexte de l’état d’urgence nationale économique, sociale et écologique. Le Centre de logistique et de transport a été créé afin de faciliter la circulation des produits agroalimentaires dans le pays. Ce Centre est composé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Le décret 465 de 2020 donne le pouvoir à l’Agence de développement rural (Agencia de Desarrollo Rural ou ADR) d’autoriser les villes à utiliser l’eau stockée dans les districts d’irrigation de Ranchería, Triángulo del Tolima y Tesalia-Paicol.
Mesures liées aux consommateurs
Le décret 507 de 2020 crée, pour les foyers les plus vulnérables, un dispositif d’inspection et de surveillance des prix pour les produits, les médicaments et les appareils médicaux du panier de base, dans le contexte de l’état d’urgence nationale économique, sociale et écologique.
Le décret 470 de 2020 assure la continuité des déjeuners pour les familles avec enfants appartenant au Programme d’alimentation scolaire (PAE), mais qui ne peuvent pas aller à l'école en raison de l'isolement.
Autre
La Colombie est en état d’urgence économique, sociale et écologique depuis le 25 mars, avec une restriction des déplacements des personnes et des obligations d’isolement. Cet état d’urgence devrait être levé le 27 avril 2020.
Le soutien aux producteurs (ESP en %) a considérablement diminué depuis le début des années 2000. Sur la période 2017-19, l’ESP s’est élevée à 11.5 % des recettes agricoles brutes. La part des transferts pouvant créer le plus de distorsions a légèrement reculé au fil du temps, mais 90 % environ des transferts restent liés au soutien des prix du marché (graphique 9.1). Selon les estimations, les prix payés aux agriculteurs sont supérieurs de 12 %, en moyenne, à ceux observés sur les marchés mondiaux. En 2017-19, la part des dépenses consacrées aux services d’intérêt général (ESSG) équivalait à 2.7 % de la valeur ajoutée de l’agriculture, une proportion plus importante que les 1.9 % observés en 2000-02, mais nettement inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE. Les produits ayant donné lieu à des transferts au titre d’un seul produit (TSP) particulièrement élevés ont été le riz (45 % des recettes agricoles brutes dues à ce produit), le maïs (34.6 %), le lait (25.4 %) et la viande porcine (21.5 %) – la quasi-totalité des TSP se fait par l’intermédiaire d’un SPM. L’ESP de la Colombie a nettement diminué en 2019. Cette évolution s’explique principalement par une baisse du SPM, qui résulte d’une réduction de l’écart de prix, les prix de référence ayant augmenté davantage que les prix intérieurs (graphiques 9.2 et 9.3).
Tableau 9.1. Colombie : Estimations du soutien à l'agriculture
Copier le lien de Tableau 9.1. Colombie : Estimations du soutien à l'agricultureMillions USD
2000-02 |
2017-19 |
2017 |
2018 |
2019p |
|
---|---|---|---|---|---|
Valeur totale de la production (en sortie de l'exploitation) |
10 565 |
26 741 |
27 554 |
28 036 |
24 634 |
dont : part des produits SPM (%) |
80.7 |
74.8 |
72.4 |
71.1 |
81.0 |
Valeur totale de la consommation (en sortie d'exploitation) |
7 938 |
21 284 |
23 176 |
21 237 |
19 439 |
Estimation du soutien aux producteurs (ESP) |
2 546 |
3 131 |
2 940 |
3 758 |
2 695 |
Soutien au titre de la production des produits de base |
2 460 |
2 775 |
2 497 |
3 420 |
2 408 |
Soutien des prix du marché1 |
2 460 |
2 758 |
2 475 |
3 391 |
2 408 |
Soutien positif des prix du marché |
2 466 |
2 763 |
2 490 |
3 391 |
2 408 |
Soutien négatif des prix du marché |
-6 |
-5 |
-15 |
0 |
0 |
Paiements au titre de la production |
0 |
17 |
22 |
29 |
0 |
Paiements au titre de l’utilisation d’intrants |
86 |
356 |
443 |
338 |
287 |
Utilisation d’intrants variables |
53 |
206 |
247 |
185 |
185 |
avec contraintes sur les intrants |
36 |
164 |
183 |
138 |
173 |
Formation de capital fixe |
16 |
98 |
132 |
110 |
53 |
avec contraintes sur les intrants |
3 |
56 |
67 |
63 |
38 |
Services utilisés sur l’exploitation |
17 |
52 |
65 |
43 |
50 |
avec contraintes sur les intrants |
5 |
21 |
18 |
8 |
36 |
Paiements au titre des S/Na/Rec/Rev courants, production requise |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Au titre des Recettes / du Revenu |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Au titre de la Superficie cultivée / du Nombre d'animaux |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
avec contraintes sur les intrants |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Paiements au titre des S/Na/Rec/Rev non courants, production requise |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Paiements au titre des S/Na/Rec/Rev non courants, production facultative |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Avec taux de paiement variables |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
avec exceptions sur les produits |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Avec taux de paiement fixes |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
avec exceptions sur les produits |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Paiements sur critères non liés à des produits de base |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Retrait de ressources à long terme |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Production de produits particuliers autres que produits de base |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Autres critères non liés à des produits de base |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Paiements divers |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
ESP en pourcentage (%) |
24.1 |
11.5 |
10.5 |
13.2 |
10.8 |
CNP des producteurs (coeff.) |
1.31 |
1.12 |
1.10 |
1.14 |
1.11 |
CNS aux producteurs (coeff.) |
1.32 |
1.13 |
1.12 |
1.15 |
1.12 |
Estimation du soutien aux services d'intérêt général (ESSG) |
154 |
520 |
539 |
566 |
455 |
Système de connaissances et d'innovation agricoles |
49 |
251 |
315 |
262 |
176 |
Services d'inspection et de contrôle |
9 |
45 |
40 |
52 |
45 |
Développement et entretien des infrastructures |
95 |
201 |
164 |
230 |
209 |
Commercialisation et promotion |
0 |
22 |
21 |
22 |
25 |
Coût du stockage public |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Divers |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
ESSG en pourcentage (% de l'EST) |
5.7 |
14.2 |
15.5 |
13.1 |
14.4 |
Estimation du soutien aux consommateurs (ESC) |
-2 234 |
-3 348 |
-3 292 |
-3 767 |
-2 986 |
Transferts des consommateurs aux producteurs |
-2 003 |
-2 501 |
-2 453 |
-2 625 |
-2 425 |
Autres transferts des consommateurs |
-248 |
-878 |
-876 |
-1 181 |
-579 |
Transferts des contribuables aux consommateurs |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Surcoût de l'alimentation animale |
16 |
31 |
37 |
39 |
19 |
ESC en pourcentage (%) |
-28.3 |
-15.7 |
-14.2 |
-17.7 |
-15.4 |
CNP des consommateurs (coeff.) |
1.40 |
1.19 |
1.17 |
1.22 |
1.18 |
CNS aux consommateurs (coeff.) |
1.39 |
1.19 |
1.17 |
1.22 |
1.18 |
Estimation du soutien total (EST) |
2 700 |
3 651 |
3 480 |
4 323 |
3 150 |
Transferts des consommateurs |
2 251 |
3 379 |
3 329 |
3 805 |
3 004 |
Transferts des contribuables |
697 |
1 150 |
1 027 |
1 698 |
724 |
Recettes budgétaires |
-248 |
-878 |
-876 |
-1 181 |
-579 |
EST en pourcentage (% du PIB) |
2.8 |
1.1 |
1.1 |
1.3 |
1.0 |
Estimation du soutien budgétaire total (ESBT) |
240 |
893 |
1 004 |
932 |
742 |
ESBT en pourcentage (% du PIB) |
0.2 |
0.3 |
0.3 |
0.3 |
0.2 |
Déflateur du PIB (2000-02=100) |
100 |
237 |
228 |
236 |
246 |
Taux de change (monnaie nationale par USD) |
2 297.17 |
3 063.08 |
2 951.29 |
2 956.90 |
3 281.07 |
Note : p : provisoire. CNP : Coefficient nominal de protection. CNS : Coefficient nominal de soutien. S/Na/Rec/Rev : Superficie cultivée/Nombre d'animaux/Recettes/Revenu. 1. Le soutien des prix du marché (SPM) s'entend net de prélèvements aux producteurs et de surcoût de l'alimentation animale. Les produits SPM pour la Colombie sont : le maïs, le riz, le sucre, le lait, la viande bovine et porcine, la volaille, les œufs, les bananes, les plantains, le café, l'huile de palme et les fleurs.
Source : OCDE (2020), « Estimations du soutien aux producteurs et aux consommateurs », Statistiques agricoles de l'OCDE (base de données). http://dx.doi.org/10.1787/agr-pcse-data-fr