Le soutien total à l’agriculture (EST) dans les pays de l’OCDE1 s’est élevé à 319 milliards USD (279 milliards EUR) par an en moyenne sur la période 2017‑19, dont 72 %, soit 231 milliards USD (202 milliards EUR), sont allés directement aux producteurs (ESP). Le soutien aux producteurs représentait 17.6 % des recettes agricoles brutes (ESP en %) au cours de la période 2017‑19 dans l’ensemble de la zone de l’OCDE, contre 29 % environ sur la période 2000‑02 et plus de 35 % sur la période 1986‑88 (tableau 2.1).
Outre ses variations en volume, le soutien aux agriculteurs a aussi changé dans ses modalités. Dans la zone OCDE, en particulier, la situation se caractérise par un long déclin du soutien lié à la production de produits de base (comprenant le soutien des prix du marché et les paiements au titre de la production). D’après les travaux de l’OCDE, avec les paiements fondés sur l’utilisation d’intrants variables sans contraintes, qui sont en légère augmentation dans les pays membres par rapport au début du millénaire, cette forme de soutien est la plus susceptible de fausser la production et les échanges. Ensemble, les aides de cette nature représentaient 8.5 % des recettes agricoles brutes et 48 % du soutien aux producteurs sur la période 2017‑19, contre 19.5 % et 68 %, respectivement, en 2000‑02.
À l’autre bout du spectre de la classification de l’ESP, des formes de soutien moins génératrices de distorsions sont aussi utilisées dans certains pays, comme les paiements basés sur des paramètres qui ne dépendent pas de la production courante ou sur des critères qui ne sont pas liés à des produits de base, tels que le gel des terres ou les transferts visant des résultats spécifiques en matière d’environnement ou de bien-être des animaux. Surtout, les paiements au titre de droits antérieurs (généralement la superficie cultivée ou le nombre d’animaux d’une année de référence dans le passé) ont sensiblement augmenté dans de nombreux pays de l’OCDE au cours des deux décennies écoulées, atteignant quelque 3.5 % des recettes agricoles brutes et environ un cinquième de l’ESP pendant la période 2017‑19. Les paiements reposant sur la superficie cultivée et le nombre d’animaux sont restés presque inchangés par rapport à la période 2000‑02 et représentent à l’heure actuelle 22 % environ du soutien total aux producteurs (tableau 2.1).
Les dépenses destinées à financer les services d’intérêt général (ESSG) dans le secteur agricole ont augmenté (en termes nominaux) dans la zone de l’OCDE, passant de 36 milliards USD par an pendant la période 2000‑02 à 43 milliards USD pendant la période 2017‑19. Elles servent encore majoritairement à financer les infrastructures (18.4 milliards USD), ce poste enregistrant une légère progression par rapport à 2000‑02, tandis que les dépenses consacrées aux connaissances et à l’innovation agricoles (13 milliards USD) ont connu une hausse des deux tiers dans le même temps. Les dépenses destinées aux services d’inspection et de contrôle ont doublé tandis que les fonds octroyés aux activités de commercialisation et de promotion et plus encore au stockage public diminuaient, mais tous ces postes représentaient une part beaucoup plus réduite de l’ESSG (tableau 2.1).