Le 24 mars 2020, le ministère de l’Agriculture et du Bien-être des agriculteurs (MAFW) a ajouté des fonctionnalités à la plateforme eNAM (marché agricole national électronique). Ces fonctionnalités visent à réduire la nécessité de se déplacer physiquement jusqu’aux mandis pour vendre sa récolte. Elles comprennent : i) un module d’échange permettant de faciliter les transactions directes à partir des entrepôts sur la base de récépissés-warrants électroniques (eNWR) ; ii) un module d’échange destiné aux organisations de producteurs agricoles grâce auquel ces dernières peuvent vendre leurs produits à partir de leurs centres de collecte respectifs, sans les apporter jusqu’aux mandis (Gouvernement indien, 2020[6]).
Plusieurs mesures ont été prises pour limiter les perturbations liées au transport et les retards dans les chaînes d’approvisionnement. Le 25 mars 2020, le ministère de l’Intérieur a publié un avis informant les états et territoires de l’Union que le transport d’aliments pour animaux et de fourrage était considéré comme un service essentiel et ne serait donc soumis à aucune restriction de déplacement entre états en vertu de la loi de 2005 sur la gestion des catastrophes (Gouvernement indien, 2020[7]). L’assouplissement des règles de confinement applicables aux activités liées à l’agriculture permet également la circulation entre états des équipements utilisés pour récolter et semer (Times of India, 2020[1]). En outre, la compagnie indienne de chemin de fer, Indian Railways, fait rouler des trains de marchandises spéciaux pour transporter des produits essentiels, y compris alimentaires, conditionnés en petits colis (Gouvernement indien, 2020[8]).
Plusieurs états – Delhi, Karnataka, Kerala, Maharashtra, Telangana et Bengale occidental – ont émis des laissez-passer valides durant les périodes de couvre-feu et créé des groupes spéciaux dirigés par des policiers expérimentés afin d’assurer une circulation sans heurts des biens entre états (The Straits Times, 2020[9]).
Le ministère du Transport maritime a publié des directives spécifiques à l’intention des grands ports, en vigueur du 22 mars au 14 avril 2020 et concernant les exemptions et réductions de pénalités, de surestaries et d’autres droits portuaires applicables aux négociants, en cas de retard dans les activités portuaires de fret (Gouvernement indien, 2020[10]). Dans le même temps, les procédures portuaires ont été revues – des mesures de quarantaine aux obligations de déclaration et aux examens supplémentaires, et fin mars 2020 le ministère du Transport maritime a informé les ports qu’ils pourraient considérer la pandémie de COVID‑19 comme un motif permettant d’invoquer la force majeure, une clause qui dispense les entreprises d’honorer leurs engagements contractuels en raison d’événements hors de leur contrôle (Bloomberg, 2020[11]).
Le gouvernement central et les administrations des états fédérés se sont efforcés de maintenir en fonctionnement les canaux de distribution de fruits et de légumes. Durant la dernière semaine de mars 2020, près de 1 900 mandis de légumes ont recommencé à fonctionner pour assurer un approvisionnement régulier en fruits et légumes (Economic Times, 2020[12]). Des états tels que l’Odisha ont mis en place des « comptoirs maraîchers » pour offrir un autre canal de distribution tout en aidant les petits exploitants à vendre leurs produits dans les centres de quartier et les centres urbains (Deccan Herald, 2020[13]).
Le conseil national pour le développement du secteur laitier de l’Inde a exhorté toutes les coopératives laitières à veiller à l’approvisionnement en lait et produits laitiers, dans une période où des coopératives telles que la Karnataka Cooperative Milk Federation cessaient leurs ventes de lait aux états voisins (Dairy Global, 2020[14]).