Très vigoureuse en 2021, la croissance du PIB devrait ralentir pour s’établir à 1.3 % en 2022 et à 1.8 % en 2023, en raison de la guerre en Ukraine. Le pouvoir d’achat des ménages se dégrade, l’inflation dépassant largement le rythme de progression des salaires nominaux. Les possibilités d’exportation devraient se réduire, ce qui, conjugué à un recul de la confiance, affaiblira l’investissement. L’économie sera soutenue par l’utilisation graduelle de l’épargne accumulée pendant la pandémie et dans des fonds de pension individuels, ainsi que par l’absorption des fonds reçus de l’UE. Le chômage devrait augmenter, sachant que le pays voit arriver un grand nombre de réfugiés et que ces derniers ne trouveront vraisemblablement pas tous un emploi immédiatement.
Étant donné que l’inflation est déjà élevée, les nouvelles dépenses publiques devraient être restreintes à l’aide aux réfugiés, à la défense et au développement d’infrastructures permettant d'accroître la sécurité énergétique. Il conviendrait de maintenir le ciblage étroit des mesures de soutien aux ménages modestes qui visent à atténuer les effets négatifs de l’inflation sur les besoins de consommation essentiels. L’afflux de réfugiés peut améliorer la situation du marché du travail, qui est tendue, et résorber les pénuries de compétences dont l’Estonie pâtit depuis longtemps, mais, pour cela, il faudra renforcer les politiques d’activation et rendre les cours de langue plus largement accessibles.