La croissance devrait ralentir sensiblement pour s’établir aux alentours de 1.4 % en 2022 puis de 0.1 % en 2023. L’inflation élevée, le resserrement des conditions financières et le démantèlement des mesures budgétaires exceptionnelles pèseront sur la consommation des ménages. Le durcissement des conditions financières et l’incertitude entourant la nouvelle Constitution freineront probablement l’investissement des entreprises. L’inflation globale se modèrera en 2023, mais restera forte en raison de l’effet induit sur les prix de l’énergie par l’embargo de l’Union européenne (UE) sur le pétrole russe.
La préservation de la viabilité des finances publiques dépendra de la mise en œuvre de l’ambitieux programme d’assainissement prévu. La lenteur du redressement de l’emploi et la hausse des prix mondiaux des produits alimentaires et de l’énergie imposeront d’apporter une aide budgétaire ciblée et temporaire aux ménages les plus vulnérables. Une réforme budgétaire destinée à remédier à la faiblesse structurelle des recettes publiques du Chili et au manque de progressivité de son système fiscal est nécessaire pour satisfaire des besoins infrastructurels et sociaux urgents. Une hausse de l’investissement dans les énergies renouvelables, couplée à une accélération de l’arrêt progressif de la production d'électricité à partir de charbon, peut contribuer à réduire la dépendance énergétique du Chili et le coût de l’énergie. La banque centrale devrait continuer à durcir sa politique afin que l’inflation revienne au niveau de son objectif, mais à un rythme moins rapide, compte tenu du ralentissement économique.