En 2016-17, le nombre de visas accordés dans le cadre du programme d’immigration permanente a diminué de 3 %, pour s’établir à 183 600. La composition de l’immigration à titre permanent, toutes catégories confondues, est restée similaire au cours des cinq dernières années. La plupart des visas octroyés en 2016‑17 l’ont été au titre de l’immigration qualifiée (Skill stream) (67 %), et 31 % environ pour raisons familiales (Family stream) ; 3 400 visas enfant (2 %), et les 420 visas restants (0.2 %), ont été octroyés au titre des catégories de visas spéciaux (Special Eligibility).
La part des visas octroyés au titre de l’immigration qualifiée a diminué de 4 %, passant de 128 600 visas en 2015-16 à 123 600 en 2016-17. Les visas de travail à points et les visas parrainés par les employeurs ont respectivement représenté 55 % et 39 % des visas octroyés aux travailleurs qualifiés. Les visas restants sont ceux délivrés pour affaires, innovation et investissement (6 %) et pour talent exceptionnel (200 visas seulement). Les visas octroyés au titre de l’immigration familiale l’ont été essentiellement aux conjoints mariés ou non (Partner visa, 85%), 13 % étant octroyés aux pères et mères (Parent visa). Les 830 visas restants relèvent de la catégorie « Autres membres de la famille » (Other family category) – qui inclut les parents aidants (Carer visa), les autres parents proches dont la seule famille restante est établie en Australie (Remaining Relative visa), les parents âgés à charge (Aged Dependant Relative visa) et les orphelins (Orphan Relative visa).
Les principaux pays d’origine des migrants bénéficiant du programme d’immigration étaient l’Inde (21 %, 38 400 places), la Chine (15 %, 27 800) et le Royaume-Uni (9 %, 16 900). Globalement, près d’un tiers de l’ensemble des migrants étaient originaires d’Asie du Sud – notamment d’Inde, du Sri Lanka, du Pakistan et du Bangladesh.
Contrairement à l’immigration permanente, l’immigration temporaire a augmenté de 9 % en 2016-17, pour s’établir à 8.4 millions de visas, dont près de deux tiers ont été accordés à des personnes ayant obtenu le statut de visiteur, et 23 % à des ressortissants néo-zélandais ayant obtenu un visa de catégorie spéciale (Special Category visa). Un peu plus de 211 000 visas ont été octroyés au titre du programme de vacanciers actifs (Working Holiday Maker Programme), le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Corée et la France étant les principaux pays d’origine des bénéficiaires. Les visas de travail temporaire (qualifié – sous-catégorie 457) ont également augmenté de 2 % en 2016-17, un quart ayant été octroyés à des ressortissants indiens, suivis des Britanniques (16 %) et des Chinois (6 %).
L’immigration à des fins de poursuite d’études a augmenté au cours de la dernière décennie, pour s’établir au niveau record de 343 000 visas étudiants octroyés en 2016-17, soit 10 % de plus que l’année précédente. Les principaux pays d’origine des étudiants internationaux demeurent la Chine (23 %), l’Inde (10 %) et le Brésil (6 %). Les étudiants originaires des pays de l’OCDE ne représentent que 21 % des visas octroyés. La croissance annuelle la plus forte a été enregistrée par le Népal (+74 %), le Brésil et la Colombie.
Le nombre de visas octroyés au titre du Programme humanitaire a augmenté de 25 % en 2016-17, pour s’établir à près de 22 000, dont 20 300 dans le cadre de la réinstallation de demandeurs situés à l’étranger et 1 700 dans le cadre de la protection des demandeurs déjà présents sur le territoire. Les cinq principaux pays de naissance des individus ayant obtenu un visa depuis l’étranger étaient l’Iraq, la Syrie, l’Afghanistan, le Myanmar et le Bhoutan. La plupart de ces visas ont été accordés à des jeunes, 58 % des bénéficiaires étant âgés de moins de 30 ans et 32 % de moins de 14 ans.
Tout au long de l’année 2017, l’Australie a procédé à un certain nombre de réformes des programmes d’immigration qualifiée temporaire et permanente parrainée par les employeurs. Le visa de travail temporaire (qualifié – sous-catégorie 457) a été supprimé et remplacé par le Temporary Skill Shortage (TSS) visa. Il existe deux catégories de visa TSS : un visa à court terme (valable pendant une durée maximale de deux ans) et un visa à moyen terme (valable pendant une durée maximale de quatre ans pour faire face aux pénuries de compétences plus critiques). Le visa TSS est assorti de plusieurs conditions nouvelles, comme un renforcement du niveau minimal requis en anglais, la justification pour les candidats d’une expérience professionnelle pertinente d’au moins deux ans. La liste des métiers en tension est désormais mieux alignée sur les besoins du marché du travail (mise à jour deux fois par an) et un examen du marché du travail ainsi que l’obligation pour l’employeur de s’acquitter d’une redevance auprès du fond australien de formation continue (Skilling Australians Fund) sont rendus obligatoires.
Les conditions d’accès aux visas permanents parrainés par les employeurs ont été durcies. Les demandeurs doivent désormais être âgés de moins de 45 ans au moment de la demande, et justifier d’au moins 3 ans d’expérience professionnelle. Ils doivent s’acquitter d’une redevance auprès du Skilling Australians Fund, et leurs employeurs doivent les rémunérer au taux du marché australien et respecter le seuil de revenu minimum pour la main-d’œuvre qualifiée étrangère temporaire (TSMIT).
Le visa Vacances-Travail (sous-catégorie 462) a également été réformé. Ce visa permet désormais de rester chez un même employeur pendant une durée maximale de 12 mois, à condition de travailler dans une région différente pendant le second semestre. L’âge limite pour l’obtention de ce visa va être porté de 30 à 35 ans. Depuis le début de l’année 2017, quatre nouveaux accords vacances-travail ont été conclus avec la Hongrie, le Luxembourg, Saint-Marin et le Viet Nam.
Le Community Proposal Pilot a été remplacé par le Community Support Programme, lancé en juillet 2017. Ce programme permet aux collectivités, aux entreprises et aux particuliers de proposer des perspectives d’emploi aux demandeurs de visas humanitaires, et de venir en aide aux nouveaux arrivants. Les soutiens doivent démontrer leur capacité à fournir une aide adaptée pour permettre aux réfugiés de devenir autonomes financièrement au cours de leur première année en Australie. Les 16 250 places prévues dans le cadre du programme humanitaire 2017-18 comprennent 1 000 places au titre du Community Support Programme. Autre programme public d’aide à l’installation : le Career Pathways Pilot, un projet sur trois ans visant à aider les migrants humanitaires nouvellement arrivés à exercer une profession similaire à celle qu’ils exerçaient dans leur pays d’origine. Les participants pilotes doivent être présents en Australie depuis moins de 5 ans, et posséder des compétences professionnelles ou commerciales et un bon niveau en anglais.