En 2016, l’Office statistique autrichien a enregistré 174 300 entrées et 109 600 sorties, soit une immigration nette de 64 700, ce qui représente près de 50 000 personnes de moins qu’en 2015 (113 100). En ce qui concerne les ressortissants autrichiens, l’excédent des départs sur les arrivées se montait à 5 000. Près de 60 % des nouveaux arrivants étaient des ressortissants autrichiens ou des pays de l’UE ou de l’AELE (9 % étaient des citoyens autrichiens de retour au pays, et 49 % étaient originaires de pays de l’UE ou de l’AELE), et plus de 40 % de l’ensemble des immigrés étaient originaires de pays tiers. Les principaux pays d’origine étaient l’Afghanistan (7 %), la Syrie (5%) et l’Iran (3 %), ainsi que les pays d’ex-Yougoslavie (8 %). Les entrées totales représentaient 1.9 % de la population résidente. En janvier 2017, le nombre de ressortissants étrangers s’élevait à 1.3 million, soit 15.3 % de la population totale et une hausse de 5.9 % par rapport à janvier 2016. Les principaux groupes représentés étaient les Allemands (181 600), les Serbes (118 500), les Turcs (116 800), et les ressortissants de Bosnie-Herzégovine (94 600).
En 2016, 25 600 nouveaux permis de séjour ont été délivrés à des ressortissants de pays tiers, soit 8.8 % de moins que l’année précédente. Quelque 22.5 % ont été octroyés à des membres de la famille de ressortissants de pays non membres de l’Union européenne sur la base d’un quota, et les 77.5 % restants ont été délivrés à des membres de la famille de ressortissants autrichiens ou de pays de l’EEE, de titulaires de la Carte Rouge-Blanc-Rouge, de diplômés des universités autrichiennes ou de migrants humanitaires. Environ 8 300 permis de séjour temporaire ont été délivrés, principalement à des étudiants et aux membres de leur famille (60 %), suivis des travailleurs temporaires et des membres de leur famille (19 %). En 2016, 31 500 permis de travail ont été octroyés, soit 1 700 de plus qu’en 2015.
Entre 2015 et 2016, le nombre de demandes d’asile a reculé d’environ 50% pour s’établir 42 300, mais restent supérieurs à la moyenne des cinq années précédentes (33 100). Les demandeurs demeurent majoritairement originaires d’Afghanistan (11 800) et de Syrie (8 800). Par rapport à 2015, les demandes d’asile des Nigérians, Marocains et Algériens ont augmenté, alors que celles en provenance de nombreux autres pays d’origine ont diminué.
Les mineurs isolés représentaient 9 % de l’ensemble des demandes d’asile en 2016 (3 900 personnes), soit à peu près le même pourcentage qu’en 2015, mais 319 % de plus qu’en 2014. La majorité d’entre eux étaient originaires d’Afghanistan, suivi du Pakistan et de la Somalie. L’âge de la scolarité obligatoire a été relevé à 18 ans par une loi votée en 2016 pour les enfants ne pouvant justifier d’un niveau d’éducation minimum, ce qui concerne particulièrement les enfants réfugiés, dont la plupart ne sont pas en mesure d’apporter une telle preuve.
En 2016, 5 900 personnes sont retournées volontairement dans leur pays d’origine.Parmi elles, 4 800 été soutenues par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). En 2015, 4 100 personnes sont retournées volontairement dans leur pays d’origine avec l’aide de l’OIM. Pour soutenir ce mouvement, l’Autriche a commencé à participer au Réseau européen de réintégration (ERIN), ainsi qu’au programme de réintégration RESTART II de l’OIM, et à IRMA Plus, organisé par Caritas Autriche.
En 2016, le ministère fédéral de l’Intérieur a établi une unité de coordination de la planification stratégique de la politique migratoire, et une commission des migrations permanentes. Pour améliorer la reconnaissance des compétences et des diplômes acquis à l’étranger, une loi de 2016 a mis en place des organismes de service chargés d’évaluer et de certifier leur équivalence avec les diplômes autrichiens, ainsi que des centres de consultation prodiguant des informations sur les procédures de reconnaissance et d’évaluation. La loi a également mis en place des procédures pour les réfugiés et les personnes sous protection subsidiaire qui ne sont pas en mesure de présenter des justificatifs après avoir quitté leur pays d’origine.
En 2017, la carte Rouge-Blanc-Rouge a été réformée. La carte est désormais accessible aux titulaires d’une licence ou d’un doctorat obtenus dans une université autrichienne, par le biais d’une procédure spéciale, et les délais de recherche d’emploi ont été prolongés. Une nouvelle catégorie a été créée pour les créateurs de start-up. La carte Rouge-Blanc-Rouge est désormais valable deux ans (contre un an auparavant). Des réformes ont également été menées en 2017 en ce qui concerne les étudiants (la durée de travail hebdomadaire a été augmentée à 20 heures pour tous les étudiants), les personnes transférées au sein de leur entreprise et les travailleurs détachés, afin de lutter contre le dumping salarial et social. Les employeurs des travailleurs détachés sont obligés d’appliquer le droit autrichien du travail, et de garantir aux immigrés un traitement égal à celui accordé aux travailleurs autrichiens.
À l’été 2017, deux nouvelles lois sur l’intégration sont entrées en vigueur, dans le cadre d’un renforcement des efforts de promotion de l’intégration. La loi d’intégration oblige les réfugiés et les personnes sous protection subsidiaire à signer une « déclaration d’intégration » et à participer à des stages d’intégration. Ces stages portent sur les valeurs démocratiques fondamentales, la réglementation et l’apprentissage de la langue. Si les réfugiés ne suivent pas ces stages, ils encourent des sanctions telles qu’une diminution de l’aide au revenu par exemple. La loi relative àl’intégration (Intergrationsjahrgesetz) met l’accent sur les politiques actives du marché du travail, et impose aux chômeurs réfugiés et sous protection subsidiaire de participer à des formations afin de favoriser une insertion efficace sur le marché du travail.