En 2016, la Belgique a accueilli 106 000 immigrés (ayant l’intention de rester au moins un an), soit 18 % de moins qu’en 2015. L’immigration nette d’étrangers, demandeurs d’asile compris, s’élevait à 44 000 personnes, soit 30% de moins qu’en 2015. Le solde migratoire des Belges reste négatif en 2016 ‑12 000 en 2015). Globalement, l’immigration nette a contribué à trois quart de l’accroissement de la population.
En 2016, 59 000 ressortissants de pays de l’UE (à l’exclusion des Belges) se sont installés en Belgique, soit 5 % de moins que l’année précédente. Ils représentent la moitié des immigrés, alors qu’ils étaient majoritaires en 2014. En 2016, les immigrés étrangers étaient principalement français (11 %), roumains (10 %) et néerlandais (7 %). En raison de l’afflux croissant de réfugiés, la Syrie est devenue le premier pays d’origine des migrants en provenance de pays non membres de l’UE, devant le Maroc, ces deux pays représentant chacun 4 % de l’immigration totale, suivis de l’Afghanistan (2.5 %). La population née à l’étranger comptait 1.9 million de personnes au 1er janvier 2017, soit 17 % de la population totale, le Maroc (214 000) et la France (185 000) étant les principaux pays d’origine.
Le nombre de premiers permis de séjour accordés à des ressortissants de pays tiers pour raisons professionnelles est passé à 5 200 (+5 %) en 2016, son niveau le plus élevé depuis 2009. Plus de la moitié des travailleurs hautement qualifiés étaient originaires de quatre pays : l’Inde (24 %), les États-Unis, le Japon et la Chine. Les migrants familiaux comptaient 26 000 ressortissants de pays tiers en 2016 (soit autant qu’en 2015), dont un cinquième venait rejoindre un réfugié ou une personne ayant un autre statut de protection. Le Maroc, la Syrie et l’Inde étaient les principaux pays d’origine des ressortissants de pays tiers titulaires d’un permis de séjour pour raisons familiales. Le nombre de ressortissants de pays tiers ayant obtenu un premier permis de séjour pour poursuivre des études (6 300) est proche de celui des trois années précédentes. Le Cameroun et la Chine représentent chacun 12 % des étudiants en mobilité internationale.
Après avoir enregistré une forte baisse entre 2015 et 2016 (de 39 000 à un peu plus de 14 000), le nombre de premières demandes d’asile est resté stable en 2017. Un tiers de l’ensemble des demandeurs d’asile en Belgique viennent de trois pays d’origine (par ordre décroissant) : la Syrie, l’Afghanistan et l’Iraq. 27 000 décisions rendues en première instance en 2017, parmi lesquelles 52 % étaient positives. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), si l’on tient compte des décisions rendues en appel, près de 10 000 immigrés adultes originaires de pays non membres de l’UE ont obtenu un statut de protection internationale en 2016, ainsi qu’environ 5 500 mineurs accompagnants. Du fait de cette hausse de 42 % (par rapport à 2015), la Belgique compte actuellement le plus grand nombre de nouveaux migrants humanitaires jamais enregistré au cours de son histoire récente. Trois quarts des migrants humanitaires étaient originaires de Syrie (46 %), d’Iraq (20 %) et d’Afghanistan (10 %).
Depuis janvier 2017, tous les ressortissants de pays tiers demandant un permis de séjour doivent signer une déclaration attestant qu’ils comprennent les valeurs fondamentales de la Belgique et qu’ils acceptent de s’y conformer. Ils peuvent perdre leur droit de séjour s’ils ne justifient pas d’efforts d’intégration raisonnables (p. ex. participation à un programme d’intégration, exercice d’un emploi, formation ou études, engagement au sein d’associations). Depuis mars 2017, les tarifs des demandes de permis de séjour ont augmenté dans toutes les catégories, passant à 350 EUR. Une redevance municipale complémentaire de 50 EUR peut être exigée.
En 2016, l’accord de vacanciers actifs avec la Corée est entré en vigueur. Chaque année, on compte moins de 200 vacanciers actifs de toutes origines.
Une nouvelle loi en vigueur depuis le 1er avril 2018 dispose que la reconnaissance de paternité hors mariage peut être refusée aux étrangers lorsqu’il existe un doute sérieux que cette reconnaissance de paternité vise à faciliter l’obtention d’un droit de séjour.
Une nouvelle loi sur l’asile, votée en 2017, a transposé la Directive européenne relative aux procédures communes pour l’octroi et le retrait de la protection internationale. Depuis août 2016, il est légalement possible de priver les demandeurs d’asile des droits d’accueil (hors aide médicale) et des prestations qui leur sont réservées. Un guichet unique d’enregistrement destiné aux demandeurs d’asile devrait ouvrir début 2019. Depuis 2016, les programmes d’insertion sur le marché du travail ciblent spécifiquement les demandeurs d’asile, les bénéficiaires de la protection internationale et les immigrés hautement qualifiés.
Les mesures d’intégration régionales ont également évolué. Depuis 2016, en Flandre, les immigrés qui souhaitent obtenir un certificat d’intégration civique à la fin du programme d’intégration doivent réussir un examen et démontrer leur maîtrise de la langue néerlandaise. À Bruxelles, depuis 2017, les nouveaux arrivants (âgés de moins de 65 ans) titulaires d’un titre de séjour valide et résidant en Belgique depuis moins de 3 ans doivent suivre un programme d’intégration, dont des cours de langue. Deux guichets ont été ouverts à Bruxelles pour organiser le programme d’intégration des nouveaux arrivants qui optent pour le module en français. En Wallonie, un décret devrait rendre le programme d’intégration obligatoire. La communauté germanophone a lancé un projet pilote en janvier 2016 afin de mettre en œuvre un programme d’intégration en 2018.
En février 2017, une nouvelle loi entrée en vigueur facilite le retour des ressortissants étrangers qui menacent la sécurité nationale.