En 2016, le nombre d’entrées d'étrangers au Luxembourg a diminué après six années de hausse, passant de 22 600 à 21 600. Les départs augmentent depuis 2012, s’établissant à 1 400 en 2016. Par conséquent, le solde migratoire est tombé à son plus bas niveau en six ans. Sur les 22 900 entrées au Luxembourg en 2016, 5 % étaient luxembourgeois, 70 % de ressortissants d’autres pays de l’UE et 25 % de ressortissants de pays tiers. L’immigration a contribué à 82 % de la croissance de la population (84 % en 2015).
En 2016, 5 000 premiers permis de séjour ont été délivrés, soit une hausse de plus de 9 % principalement due à la hausse du nombre de travailleurs salariés (+23 %, pour s’établir à 740 personnes). Le nombre d’immigrés ayant obtenu le statut de réfugié a été multiplié par trois (720 personnes). La principale catégorie, à savoir les membres de la famille de ressortissants de pays tiers, a diminué de 8 % (pour s’établir à 1 200 individus), à l’instar des résidents de longue durée (800 individus). Globalement, les ressortissants des États-Unis, de Chine et d’Inde sont restés les nationalités les plus représentées.
Le nombre de nouveaux étudiants étrangers enregistrés a augmenté de 2% en 2016/17, après avoir reculé de 4 % pour s’établir à 1 500 individus durant l’année universitaire 2015/16. Les étudiants ressortissants des pays de l'UE réprésentent plus des trois-quarts de les inscriptions (1 200).
En janvier 2016, 48 % des résidents du Luxembourg étaient des étrangers. Représentant un tiers de la population étrangère totale (35 %), les Portugais sont restés le groupe le plus important, suivis des Français (16 %) et des Italiens (8 %), tandis que les ressortissants de pays tiers les plus nombreux étaient les Monténégrins et les Polonais. Le nombre des ressortissants syriens est passé de 150 en 2015 à 1 400 en 2016. .
D’après l’enquête nationale sur les forces de travail, les ressortissants étrangers de l’UE représentaient 44 % de la main-d’œuvre salariée au premier trimestre 2017, alors que la part des ressortissants de pays tiers se montait à 6.5 %. En outre, les travailleurs transfrontaliers représentaient 45 % de l’ensemble de la main-d’œuvre salariée au Luxembourg ; plus de la moitié étaient français.
Les demandes de protection internationale enregistrées par la Direction de l’immigration sont tombées à environ 2 000 en 2016, après avoir culminé à 2 500 en 2015. Le profil des demandeurs de la protection internationale au Luxembourg a profondément changé à partir de 2015. En 2016, la Syrie est restée la première region d’origine (14 % du total), suivie de l’Albanie (11 %), du Kosovo (10 %), de l’Iraq et de la Serbie (8 %). Si en 2015 le statut de réfugié a été accordé dans 16 % des décisions prises, ce pourcentage a augmenté pour atteindre 33 % en 2016.
Dans le cadre de l’accord UE-Turquie de mars 2016 relatif à la réinstallation et à la réadmission des ressortissants syriens, le Luxembourg s’est engagé à réinstaller 190 ressortissants syriens d’ici à 2017. Le Luxembourg a également réinstallé 28 réfugiés en provenance de la Turquie et du Liban. Dans le cadre de la décision de Conseil de l’UE de relocaliser 160 000 demandeurs de la protection internationale en provenance de Grèce et d’Italie, 550 personnes avaient été relocalisées fin 2017.
Depuis 2016, le gouvernement a lancé deux projets d’intégration : « Welcome to Luxembourg », un projet pilote axé sur l’intégration des demandeurs d'asile, l’accent étant mis sur l’égalité des chances entre hommes et femmes, et le PIA (Parcours d’intégration accompagné), un projet visant à lancer le processus d’intégration dès l’arrivée du demandeur d'asile au Luxembourg. Depuis son lancement en septembre 2017, 266 demandeurs ont participé à la première phase du projet, qui se compose de 9 heures de cours de luxembourgeois et de 8 heures de formation portant sur la vie quotidienne au Luxembourg, comme les droits et devoirs des demandeurs et l’égalité des chances, entre autres. En outre, en septembre 2017, un nouveau plan d’action national pluriannuel relatif à l’intégration a été approuvé. Il comporte deux volets : l’accueil et le suivi des demandeurs d'asile, et l’intégration des résidents non luxembourgeois.
En décembre 2017, un projet de nouvelles écoles publiques internationales et de classes anglophones internationales complémentaires de niveau primaire/post-secondaire a été adopté pour encourager les investisseurs, les entreprises ou les professionnels étrangers à s’installer avec leur famille au Luxembourg.
L’Université du Luxembourg a créé un « bureau d’intégration » pour faciliter l’entrée à l’université des demandeurs et bénéficiaires de protection internationale, en leur proposant une aide individualisée. Réfugiés et demandeurs d'asile peuvent suivre des cours en auditeurs libres et peuvent s’inscrire dans un cursus d’études après avoir obtenu un statut de protection internationale.
Suite aux résultats du référendum sur l’octroi du droit de vote aux résidents étrangers réalisé en 2015 au Luxembourg, la durée de résidence requise pour pouvoir être naturalisé a été réduite de sept à cinq ans, un droit du sol a été mis en place pour la première génération, et une procédure simplifiée d’acquisition de la nationalité luxembourgeoise par « option » a été réintroduite. Les critères de langue et autres ont été modifiés pour garantir un niveau minimal de connaissance de la langue et d’éducation civique.
Suite aux flux d’immigration observés en 2015/2016, le nombre de ressortissants de pays tiers en situation irrégulière a considérablement augmenté, et la politique de retour est devenue prioritaire. Suite à une hausse considérable du nombre de demandes infondées, certaines modifications administratives ont été apportées à la procédure de protection internationale. En avril 2017, un nouveau centre d’hébergement d’urgence pour les demandeurs relevant du Règlement de Dublin est entré en service.