D’après les données de l’Office fédéral de la statistique, environ 1.7 million d’étrangers sont arrivés en Allemagne en 2016 (en 2015 : 2 millions), et environ 1.1 million ont quitté le pays, d’où un solde migratoire positif de quelque 635 300, en forte baisse par rapport à 2015, où il s’établissait approximativement à 1.2 million.
Plus de la moitié des nouveaux immigrés arrivés en 2016 étaient des ressortissants de pays tiers (922 600). Ce nombre a considérablement diminué par rapport à 2015, où l’on comptait 1.2 million d’entrées au total. Quelque 796 500 ressortissants de pays de l’UE se sont établis en Allemagne en 2016, soit une baisse de 6 % par rapport à 2015, alors que les sorties de ressortissants de pays de l’UE étaient légèrement supérieures à celles de l’année précédente (respectivement, 584 500 et 518 500).
Quelque 23 % de la population établie en Allemagne en 2016 étaient issus de l’immigration, c’est-à-dire ne possédaient pas eux-mêmes ou avaient au moins un parent qui ne possédait pas la nationalité allemande à la naissance. Cette part est en hausse de quatre points par rapport à 2011. Elle passe à 38 % en ce qui concerne les enfants âgés de 5 ans ou moins.
En 2016, la plupart des nouveaux immigrés étaient des ressortissants de Roumanie (222 400), suivie de la Syrie (179 400), la Pologne (160 700) et la Bulgarie (83 000). Ces nationalités représentaient environ 40 % des nouveaux immigrés en 2016. Une fois les départs d’Allemagne pris en compte, la composition du solde migratoire est différente. Les Syriens affichaient le solde migratoire le plus élevé en 2016 (145 800), suivis des Roumains (60 100), des Afghans (56 100) et des Iraquiens (47 700).
D’après les données de l’Office fédéral des migrations et des réfugiés, l’immigration de travailleurs originaires de pays tiers a augmenté de plus de 30 %, pour s’établir à 51 000. Sur ce total, environ 65 % étaient hautement qualifiés. Cette hausse est en partie due à une politique temporaire mise en œuvre en octobre 2015 pour les ressortissants des Balkans occidentaux, les autorisant à travailler en Allemagne sous certaines conditions, quel que soit le niveau de qualification de l’offre d’emploi. L’immigration à titre familial des ressortissants de pays hors UE a également augmenté de 28 %, pour s’établir à 105 600 nouvelles entrées en 2016.
Au cours du semestre d’hiver 2016/17, 150 000 étudiants originaires de pays de l’UE et hors UE ont commencé des études universitaires en Allemagne. Les inscriptions d’étudiants en mobilité internationale se sont établies à environ 265 000 au total, soit 15 000 de plus que l’année précédente. Les principaux pays d’origine des étudiants nés à l’étranger demeurent la Chine (13 %), l’Inde (6 %) et la Russie (4 %).
En 2017, près de 200 000 premières demandes d’asile ont été déposées, soit une baisse de plus de 70 % par rapport à 2016 (722 000). La plupart des demandeurs étaient syriens (25 %), suivis des Iraquiens (11 %) et des Afghans (8 %). Près de 40 % des demandeurs étaient des femmes (contre 34 % en 2016) ou des mineurs de moins de 16 ans.
En 2016, la hausse des demandes d’asile s’est accompagnée d’un grand nombre de recours. Environ 25 % des décisions ont fait l’objet d’un recours devant un tribunal administratif en 2016. 40 % des dossiers rejetés ont fait l’objet d’un recours. Même parmi les ressortissants syriens ayant obtenu une protection subsidiaire, 37 % ont formé un recours. Le nombre de dossiers en instance devant les tribunaux administratifs a augmenté, passant de 60 000 en 2015 à 285 000 au deuxième trimestre 2017.
En 2017, 605 000 dossiers ont été traités, un chiffre très inférieur à celui de 2016 (695 000) ; 39 % des demandes ont été rejetées, contre 25% en 2016, et 18 % ont été déclarées inadmissibles. Les 43 % restants ont obtenu une forme quelconque de protection : statut de réfugié (21 %), protection subsidiaire (16 %) ou un statut interdisant une reconduite à la frontière (7 %).
Après l’entrée en vigueur en 2016 de la loi sur l’intégration (Integrationsgesetz) et de la nouvelle législation sur l’asile, l’année 2017 a été marquée par une phase de consolidation axée sur la mise en œuvre de programmes d’apprentissage de la langue à des fins professionnelles, par exemple.
En 2017, la plupart des évolutions ont porté sur la réintégration et le retour. Depuis février 2017, les demandeurs d’asile originaires de certains pays peuvent toucher 800 à 1 200 EUR d’aide financière en plus de l’aide normale au retour s’ils acceptent de repartir pendant la procédure d’asile ou après le rejet de leur demande. Cette aide complémentaire en espèces est également accessible aux personnes ayant obtenu le statut de réfugié qui décident de retourner dans leur pays. En outre, l’Office fédéral des migrations et des réfugiés propose une assistance téléphonique qui informe les demandeurs d’asile sur les programmes de retour volontaire et de réintégration.
Un paquet législatif entré en vigueur en 2017 oblige les demandeurs d’asile sans papiers à communiquer leur numéro de téléphone mobile à l’Office fédéral des migrations et des réfugiés, qui peut utiliser les métadonnées pour déterminer leur identité et leur nationalité. Il permet également aux gouvernements des Länder de voter des lois pour obliger les demandeurs d’asile à vivre dans des centres d’accueil pendant une durée maximale de 2 ans, et faciliter la détention des individus représentant un menace sévère, avant leur expulsion vers leur pays d’origine. La loi dispose également que les bureaux d’aide sociale à l’enfance doivent déposer une demande d’asile pour le compte des mineurs isolés dans les meilleurs délais.
En outre, en 2017, l’Allemagne a transposé les directives établissant les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers dans le cadre d'un transfert temporaire intragroupe, aux fins d’un emploi en tant que travailleur saisonnier et à des fins de recherche et d'études.