En 2016, le solde migratoire en Suède a dépassé 117 000 personnes – un chiffre record. Cette hausse est principalement imputable à une envolée de l’immigration en 2016, mais également à une légère baisse de l’émigration. Environ 163 000 personnes ont immigré en Suède en 2016, soit une hausse de 21 % par rapport à l’année précédente, et la cinquième année de hausse consécutive en termes d’immigration.
Cette hausse de l’immigration est partiellement imputable au grand nombre de demandeurs d’asile arrivés en Suède en 2015, mais apparus seulement dans les statistiques de 2016 en raison des longs délais de traitement des demandes. De fait, les ressortissants syriens représentaient 42 % du solde migratoire en 2016 ; on comptait également de nombreux migrants originaires d’Érythrée, d’Afghanistan, de Somalie et d’Iraq, et apatrides. En 2016, les immigrés originaires de pays de l’UE (hors ressortissants suédois) étaient majoritairement originaires de Pologne, de Roumanie et de Finlande. Les ressortissants de l’UE ont été plus nombreux à émigrer qu’à immigrer, d’où un solde migratoire négatif.
Selon l’Agence suédoise de l’immigration, le nombre de permis de séjour délivrés a diminué de 10 % en 2017 par rapport à 2016, passant de 151 000 à 136 000. Cette baisse est largement imputable à la diminution de 36 % du nombre de permis délivrés aux réfugiés et à leur famille — de plus de 86 700 en 2016 à 55 700 en 2017. Le nombre total de permis délivrés en 2017 n’est pas retombé aux niveaux antérieurs à 2016, mais demeure supérieur à la moyenne de 115‑120 000 qui a précédé le pic. Le nombre de permis accordés aux travailleurs immigrés et à leur famille a augmenté, cette hausse atteignant 25 % en ce qui concerne les permis délivrés à des fins d’emploi (16 100) et 42 % en ce qui concerne les permis délivrés à la famille des travailleurs immigrés (12 200). Le nombre de permis délivrés à des travailleurs indépendants (220) et à des visiteurs scientifiques (1 200) a également augmenté. En outre, on a enregistré en 2017 une hausse de 23 % du nombre de visas délivrés à des étudiants et à leur famille, qui est passé à 13 400.
En 2016, le nombre de demandeurs d’asile arrivant en Suède (29 000) est tombé à son plus bas niveau depuis 2009, et a considérablement diminué par rapport à son pic de 2015 (163 000). Les derniers chiffres de 2017 mettent en évidence une nouvelle baisse, à tout juste 25 700. Bien que le nombre de demandeurs d’asile varie généralement en cours d’année, avec un pic à l’automne, il est resté stable en 2016/2017, autour de 400 à 600 demandes par semaine. La diminution du nombre de demandeurs d’asile serait en partie due à un certain nombre de changements législatifs qui ont rendu la Suède moins attractive, tel un durcissement des règles de regroupement familial et de la réglementation régissant les permis de séjour permanents. La mise en place de contrôles aux frontières et de contrôles d’identité, ainsi que les accords internationaux et le renforcement des frontières internationales, ont également joué un rôle.
En mai 2017, le gouvernement suédois a décidé de prolonger les contrôles de police aux frontières intérieures en vigueur depuis novembre 2015, mais a décidé de mettre fin aux contrôles d’identité au niveau du détroit d’Øresund. En outre, bien que la loi temporaire – qui dispose que les personnes ayant besoin d’une protection peuvent obtenir uniquement des permis temporaires et ne bénéficier que de manière limitée du regroupement familial – demeure d’actualité, une nouvelle loi adoptée en août 2017 garantit que ces personnes peuvent continuer de bénéficier des soins de santé et des prestations sociales si elles demandent une prolongation de leur permis temporaire avant son expiration. Des modifications ont également été apportées à la procédure de détermination de l’âge des mineurs isolés. Depuis mai 2017, l’Agence de l’immigration peut évaluer l’âge d’un mineur au début de la procédure d’asile et non plus dans le cadre de la décision finale, comme c’était le cas auparavant. En outre, depuis mars 2017, les demandeurs d’asile mineurs ont la possibilité de se soumettre volontairement à une évaluation médicale de l’âge à l’appui de la décision. Enfin, en juin 2017, des amendements ont été adoptés pour garantir que dans certaines conditions, les personnes âgées de 18 à 25 ans aient la possibilité de prolonger leur permis de séjour temporaire pendant toute la durée de leur scolarité dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
Les délais de traitement des permis de travail ont augmenté ces dernières années, notamment en raison du nombre important de demandes d’asile. Par conséquent, en mai 2017, l’Agence suédoise de l’immigration a prolongé un dispositif existant permettant de traiter dans un délai de 20 jours les demandes de permis de travail déposées par des employeurs certifiés. En outre, suite au rejet d’un certain nombre de demandes de permis en raison de divergences mineures et involontaires par rapport aux conditions requises pendant les périodes de permis précédentes, des mesures permettant aux employeurs de corriger ces erreurs avant de soumettre une demande ont été mises en place en décembre 2017.
La Suède a conclu un accord de vacanciers actifs en 2016 avec le Chili, et en 2017 avec Hong Kong, China et l’Argentine. Ces accords, qui sont déjà en place avec le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Corée de Sud, encouragent les échanges culturels et la mobilité chez les jeunes âgés de 18 à 30 ans en leur permettant de voyager pendant un an et de travailler temporairement pour financer leur voyage.