L’émigration a continué d’augmenter et la population lituanienne de décroître, passant, selon les estimations, de 3 millions d’habitants lors du recensement de 2011 à 2.81 millions au début de l’année 2018. En 2017, le nombre de ressortissants étrangers résidant en Lituanie a augmenté de 0.8 % pour s’établir à 49 400 individus début 2018, soit 1.75 % de la population totale. Les non-citoyens de l’EEE représentaient 86 % des résidents étrangers. Près de la moitié d’entre eux étaient titulaires d’une autorisation de séjour de longue durée.
La Lituanie présente des taux d’émigration parmi les plus élevés en Europe et l’émigration continue de croître. En 2017, 57 300 individus ont quitté la Lituanie, contre 50 300 en 2016 et 44 500 en 2015. En 2016, le Royaume-Uni demeure leur principale destination (46 %), suivi de l’Irlande, de la Norvège et de l’Allemagne (8 % chacune). Comme en 2015, 49 % des émigrés étaient âgés de 15 à 34 ans en 2016. Plus de 92 % étaient lituaniens, soit beaucoup plus qu’en 2015 (80 %).
L’immigration est tombée à 22 100 en 2015 et à 20 200 en 2016, ce qui est légèrement en deçà du niveau enregistré les deux années précédentes. Une forte hausse a été observée en 2017 – avec 29 500 immigrés. En 2016, 76 % des immigrés étaient des ressortissants lituaniens de retour au pays (contre 83 % en 2015) ; 27 % des ressortissants étrangers étaient ukrainiens et 19 % bélarussiens. En 2016, la Lituanie a enregistré un solde migratoire négatif de 30 200 individus, soit un niveau très supérieur à celui de 2015 (22 400) ; il est tombé à 27 800 en 2017.
Le nombre de permis de travail délivrés par le ministère de la Sécurité sociale et du Travail en 2016 a été presque multiplié par trois, s’établissant à 19 700 contre 6 900 l’année précédente. Sur ce total, 1 100 permis ont été accordés à des travailleurs détachés en provenance d’un autre pays de l’UE. La plupart des permis de travail (81 %) ont été accordés à des conducteurs de véhicules de fret international employés par des entreprises lituaniennes et travaillant majoritairement dans d’autres pays ; 9 % ont été délivrés à des travailleurs du bâtiment.
Le nombre d’étudiants en mobilité internationale continue d’augmenter en Lituanie, alors que les inscriptions de ressortissants lituaniens diminuent. On comptait 6 600 étudiants en mobilité internationale au cours de l’année universitaire 2016/17, contre 6 200 en 2015/16 (6 % des inscriptions totales). Le nombre d’étudiants en mobilité internationale inscrits dans des cursus diplômants a augmenté, passant de 4 700 to 5 000. Les principaux groupes d’étudiants en mobilité internationale étaient originaires du Bélarus (17 %) et d’Inde (11 %).
La Lituanie a reçu 600 demandes d’asile en 2017, contre 425 en 2016 et 180 en 2015 selon le Département des Migrations. En 2017, 38 % des demandeurs d’asile étaient syriens et 15 % étaient russes ; 280 personnes ont obtenu le statut de réfugié et 13 ont bénéficié d’une protection subsidiaire. La Lituanie s’est engagée à accueillir environ 1 100 réfugiés au titre du programme européen de relocalisation et de réinstallation. À la mi-février 2018, la Lituanie avait relocalisé et réinstallé environ 470 réfugiés, dont 350 avaient déjà quitté le pays.
En 2017, 2 400 personnes ont été réintégrées dans leur nationalité (personnes possédant la nationalité lituanienne avant 1940 ainsi que leurs descendants) ; 170 ressortissants étrangers ont été naturalisés en 2017.
En 2017, l’obligation de demander un permis de travail ainsi que le test du marché du travail ont été supprimés pour les travailleurs dont la profession figure sur la liste des métiers en tension. Parmi les réformes de la Carte bleue européenne mises en œuvre en 2017, figure l’établissement d’une nouvelle liste de 27 professions nécessitant des qualifications professionnelles très avancées ; les étrangers exerçant ces professions peuvent demander immédiatement la Carte bleue européenne et sont dispensés de test du marché du travail. Le minimum salarial a également abaissé de 2 à 1.5 fois le salaire moyen (de 1 496 à 1 122 EUR), et une expérience professionnelle de 5 ans est désormais assimilée à un diplôme de l’enseignement supérieur.
Toujours en 2017, le permis investisseur a été réformé afin de réduire le risque de création frauduleuse de petites entreprises aux seules fins de l’obtention d’un permis de séjour. Le permis accordé aux membres de la direction collégiale ou de l’organe de surveillance d’une entreprise a été supprimé, bien qu’une option complémentaire ait été créée pour les dirigeants de certaines grandes entreprises n’ayant pas investi personnellement dans l’entreprise.
Le permis de l’UE pour les personnes faisant l’objet d'un détachement intragroupe est entré en vigueur en septembre 2017 suite à la transposition de la Directive européenne. Le salaire minimum pour ce permis a été fixé à 380 EUR par mois. Il est valable pendant une durée maximale de trois ans et permet à la famille du travailleur de l’accompagner et de chercher un emploi en Lituanie.
Depuis 2017, les étudiants en mobilité internationale bénéficient de conditions plus favorables en Lituanie. Une fois diplômés, ils ne sont plus soumis au test du marché du travail avant de pouvoir commencer un travail correspondant à leurs qualifications. Pendant leur études, ils ont le droit de travailler (jusqu’à 20 heures par semaine) dès qu’ils obtiennent un permis de séjour temporaire, et n’ont plus besoin d’attendre leur deuxième année d’études.
Les relations avec les émigrés et la diaspora lituaniens sont maintenues par le biais du « Programme mondial pour la Lituanie ». Parmi les activités de ce programme, l’organisation à but non lucratif Invest Lithuania a mis en œuvre un projet intitulé « Attirer les talents en Lituanie », qui vise à présenter la Lituanie comme un pays attractif pour les demandeurs d’emploi hautement qualifiés d’origine lituanienne ou étrangère. Des salons de l’emploi Match your talent LT auxquels participent de grands employeurs lituaniens ont été organisés en 2016 et 2017. Un site Internet spécialisé a été mis en ligne (workinlithuania.lt).