En 2017, la situation en Grèce s'est quelque peu stabilisée en termes d'’accueil et d’intégration des immigrés se sont quelque peu stabilisés en Grèce. Par rapport à 2016, les entrées irrégulières sur le territoire grec ont considérablement diminué, bien que le nombre de demandes d’asile soit resté élevé. Dans le même temps, des mesures d’intégration ont été prises parallèlement aux évolutions institutionnelles axées sur la régularisation de la situation de la population immigrée au regard des règles déterminant la résidence, et la promotion de son intégration à long terme. Des difficultés demeurent, comme la situation sur les îles grecques, qui accueillaient près de 15 000 demandeurs d’asile dans des centres d'accueil fin 2017.
D’après les données de l’Enquête européenne sur les forces de travail de 2017, la Grèce comptait 430 900 ressortissants de pays tiers et 85 400 ressortissants de pays de l’UE, soit respectivement 4 % et 0.8 % de la population totale résidente. Le nombre d’étrangers a diminué au cours des quatre dernières années. Le groupe le plus important (plus de 60 %), est composé d’Albanais (325 500), suivi des Bulgares (29 800) et des Roumains (16 900).
D’après les statistiques officielles relatives aux permis de séjour, on enregistrait 541 000 ressortissants de pays tiers titulaires d’un permis de séjour fin 2017, et 112 000 demandes de premier permis ou de renouvellement. Ces dernières années, un nombre croissant d’immigrés ont obtenu un permis de long séjour, notamment des permis de 10 ans, qui permettent d’obtenir le statut de résident européen de longue durée lors de leur renouvellement, sous réserve de respecter les conditions requises. La part des permis de long séjour augmenté, passant de 23 % en 2012 à 37 % en 2017. Suite à une réforme du code de la nationalité en 2015, le nombre de naturalisations a également augmenté, notamment les naturalisations d’immigrés installés et d’enfants d’immigrés.
L’émigration demeure importante en Grèce : selon les estimations, 427 000 individus ont émigré entre 2008 et 2016. Les flux d’émigration annuels ont augmenté, passant d’environ 40 000 personnes avant 2010 à plus de 100 000. Contrairement aux vagues d’émigration précédentes, les émigrés actuels sont majoritairement jeunes, célibataires, urbains et très instruits. Les trois quarts des émigrés étaient diplômés du supérieur et un tiers d’entre eux étaient titulaires d’un diplôme postlicence ou d’un diplôme de médecine ou d’ingénierie. Environ 80 % s’installent dans un autre pays de l’UE, l’Allemagne et le Royaume-Uni en accueillant chacun 25 % environ.
La Grèce, qui a fait face à un afflux important de migrants en situation irrégulière ces dernières années, a vu le nombre d’arrivées et donc les arrestations décroître considérablement entre 2015 et 2017. Suite à l’entrée en vigueur de la Déclaration UE-Turquie le 21 mars 2016, le nombre d’arrivées a considérablement diminué : de 977 700 entre le 20 avril 2015 et le 20 mars 2016, il est tombé à 26 900 au cours des 11 mois suivants. Sur les 204 800 arrestations enregistrées en 2016, 80 % ont eu lieu au cours des seuls trois premiers mois de l’année, et le nombre total d’arrestations en 2017 se montait 63 100 selon les données de fin novembre.
Bien que le nombre d’arrivées ait diminué, le nombre de demandes d’asile a considérablement augmenté. Entre 2015 et 2016, il est passé de 13 200 à 51 100, et est resté élevé en 2017 (58 700), du fait que nombre de demandeurs d'asile qui cherchaient auparavant à transiter vers d’autres pays européens sont restés en Grèce et ont déposé leur demande d'asile dans ce pays. La plupart étaient originaires de Syrie (34 %), suivie du Pakistan (13 %), de l’Afghanistan (12 %) et de l’Iraq (10.6 %). Les Syriens et les Palestiniens ont bénéficié de taux de reconnaissance élevés (99.6 % et 95.4 %). Fin février 2018, 38 700 premières demandes d’asile étaient en cours de traitement.
En décembre 2017, 21 700 individus ont été relocalisés dans d’autres pays de l’UE dans le cadre du mécanisme de relocalisation d’urgence de l’UE. Suite à l’entrée en vigueur de la Déclaration UE-Turquie, 1 449 individus étaient retournés en Turquie et 1 909 autres étaient retournés volontairement dans leur pays d’origine en novembre 2017. En vertu de procédures spéciales établies en 2016 pour faire face au grand nombre d’arrivées, près de 15 000 personnes entrées par voie maritime attendaient sur les îles en mars 2018.
Les mineurs isolés représentent un groupe de réfugiés important : plus de 5 000 sont arrivés en 2016 ; 2 000 ont demandé l’asile en 2016, et 2 500 en 2017. Le gouvernement grec fait des efforts pour tenter de répondre aux besoins de ces enfants ; citons notamment une décision ministérielle visant à accroître l’aide à l’éducation, harmoniser la procédure d’évaluation de l’âge et attribuer un tuteur légal à chaque mineur isolé. Toutefois, la mise à disposition d’un hébergement adapté continue de poser de nombreuses difficultés, et selon les estimations, le nombre de mineurs isolés attendant une place en centre d’accueil est deux fois supérieur au nombre de places actuellement disponibles.
L’éducation des enfants dans les centres d’hébergement et les écoles publiques locales a été renforcée, et un nouveau programme de formation culturelle et linguistique visant les mineurs de 15 à 18 ans a été annoncé en janvier 2018.
Les responsabilités du ministère de l’Intérieur en matière de politiques d’immigration, d’accueil et d’identification, d’asile et d’intégration sociale des migrants et des réfugiés ont été transférées au ministère de la Politique migratoire créé en novembre 2016. Ce ministère comprend également un service d’identification et d’accueil, un service d’asile et une autorité de recours indépendante.