En 2017, 89 400 personnes se sont installées au Danemark, soit 5.3 % de moins qu’en 2016. Ce recul est majoritairement imputable à une baisse des entrées de ressortissants étrangers (67 400, 6.6 % de moins qu’en 2016). L’émigration a augmenté de 6 % pour s’établir à 64 800, les sorties de ressortissants étrangers ayant augmenté (43 700, soit une hausse de 10.7 %). Le solde migratoire était positif, à 24 600, mais inférieur à celui des deux années précédentes. En 2017, les principaux pays de dernière résidence des immigrés étaient les États-Unis (7 %), la Roumanie et l’Allemagne (6 % chacune), et le Royaume-Uni et la Pologne (5 % chacun). Les principaux pays de destination des émigrés étaient les États‑Unis (8 %), l’Allemagne (7 %), ainsi que le Royaume-Uni, la Suède et la Norvège (5 % chacun). On comptait 592 000 immigrés résidant au Danemark au 1er janvier 2018, ce qui représente une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente, et 10 % de la population résidente.
Le nombre de permis de séjour délivrés est passé de 80 000 en 2016 à 76 900 en 2017, après avoir enregistré de fortes hausses avant 2015. Cette baisse est imputable à une diminution considérable du nombre de permis de séjour accordés aux réfugiés, de 7 500 en 2016 à 2 700 en 2017. Ces permis de séjour ont été majoritairement octroyés à des Syriens, qui demeurent le principal groupe bénéficiaire en 2017 malgré une baisse de 81 % par rapport à 2016. Le nombre d’autres permis de séjour accordés est resté à peu près stable, ou a légèrement augmenté. Les permis de séjour délivrés pour raisons professionnelles étaient au nombre de 12 800 en 2017, soit autant qu’en 2016 (12 900), et les permis de séjour délivrés au titre du regroupement familial étaient au nombre de 7 800 en 2017, contre 8 100 en 2016. Les ressortissants des pays de l’UE/AELE ont obtenu plus de permis de séjour en 2017 (38 300) qu’en 2016 (37 200), à l’instar des étudiants en mobilité internationale, des stagiaires et des personnes au pair (15 300 en 2017, contre 14 300 en 2016). Les étudiants en mobilité internationale originaires de pays non membres de l’UE/AELE étaient le plus souvent originaires des États-Unis, de Chine ou du Népal, alors que les ressortissants ukrainiens et philippins étaient majoritaires parmi, respectivement, les stagiaires et les personnes au pair. En 2017, les principaux groupes de ressortissants de pays de l’UE/AELE étaient les Roumains, les Polonais et les Allemands. Les ressortissants indiens représentaient 30 % des nouveaux immigrés de travail en 2017, suivis des Ukrainiens et des Chinois, alors que les migrants à titre familial étaient le plus souvent originaires de Syrie, d’Érythrée et de Thaïlande.
D’après les premiers chiffres du ministère danois de l’Immigration et de l’Intégration, les demandes d’asile au Danemark sont tombées à 3 500 en 2017, soit environ la moitié du nombre enregistré en 2016, et une fraction seulement des demandes d’asile déposées en 2015 (21 300). Il s’agit du plus faible nombre enregistré depuis 2008. Le taux de reconnaissance s’établissait à 36 % en 2017, soit moitié moins qu’en 2016. En 2016, les demandeurs d’asile étaient principalement syriens (1 250), afghans (1 100), apatrides (490) et iraquiens (450). En 2017, les demandeurs d’asile étaient le plus souvent syriens (860), érythréens (370), marocains (330) et afghans (190).
Suite à une réforme autorisant la double nationalité en 2015, 15 000 personnes ont acquis la nationalité danoise en 2016, soit trois fois plus qu’en 2015, et le chiffre de loin le plus élevé depuis 2010. Elles étaient le plus souvent iraquiennes, afghanes, somaliennes ou turques.
En 2016, puis de nouveau à la mi-2017, les conditions d’obtention d’un permis de séjour permanent (sans obligation de justifier de « liens forts » avec le Danemark) ont été durcies. Ces conditions sont réparties en deux groupes : les conditions de base et les conditions complémentaires. Les demandeurs qui remplissent toutes les conditions peuvent obtenir un titre de séjour permanent au bout de 4 années de résidence en situation régulière, mais pour les autres, la durée de résidence requise est passée à 8 ans. Lorsque la résidence est subordonnée à une relation (conjoint/concubin), l’étranger ne peut obtenir un permis de séjour qu’après 8 années de relation interrompue (normalement).
En février 2018, le gouvernement danois a conclu un accord politique sur les nouvelles règles de regroupement familial. Ce nouvel accord remplace notamment la condition dite de rattachement, et fait suite à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme de 2016 contre les exonérations qui s’appliquaient uniquement lorsque la nationalité danoise était détenue depuis au moins 26 ans. Selon cet accord, quatre conditions sur six doivent être remplies : le parrain doit bien maîtriser la danois, occuper un emploi au Danemark depuis 5 ans ou plus, ou avoir suivi au moins 6 années d’études au Danemark ; le membre de la famille doit parler anglais ou un maîtriser un peu le danois, avoir occupé un emploi au moins 3 ans sur les 5 années précédentes, ou avoir suivi au moins un an d’études d’un niveau équivalent à l’enseignement supérieur ou à la formation professionnelle danois.