Fin 2016, le nombre de résidents étrangers recensés au Japon a atteint le niveau record de 2.38 millions, soit 1.9 % de la population japonaise. Le groupe le plus important était les Chinois (696 000 personnes, soit 29 % du nombre total de résidents étrangers), suivis des Coréens (453 000 personnes, soit 19 %) et des Philippins (244 000 personnes, soit 10 %) Au total, 428 000 ressortissants étrangers sont entrés au Japon en 2016 (visiteurs temporaires et titulaires d’un permis de retour non compris), ce qui représente une augmentation de 9.3 % par rapport à 2015.
Le nombre de nouveaux arrivants entrant sur le territoire à des fins professionnelles a suivi la même tendance à la hausse, avec 85 000 nouveaux arrivants en 2016 (+8.4 % par rapport à 2015). Les professionnels du spectacle représentaient 46.2 % des nouveaux arrivants (+5.1 % par rapport à 2015), tandis que les ingénieurs et les spécialistes en sciences humaines/experts des services internationaux représentaient 25 % du nombre total d’entrées (+18.4 % par rapport à 2015). Les transferts intra-entreprises (+6.2 % par rapport à 2015) représentaient 9.1 % du nombre total d’entrées, et les professionnels hautement qualifiés 0.3 % des travailleurs immigrés. Professionnels du spectacle et transferts intra-entreprises non compris, le nombre de nouveaux travailleurs immigrés a augmenté de 12.4 %, passant de 33 600 en 2015 à 37 800 en 2016. D’après le ministère japonais de la Santé, du Travail et de la Protection sociale, en octobre 2017, le Japon comptait 1 278 000 travailleurs étrangers, soit une augmentation de 18 % par rapport à l’année précédente, et de 45 % par rapport à 2015. Quelque 459 000 travailleurs étaient enregistrés sur la base de leur statut (en tant que résidents permanents, descendants de Japonais, etc.), 260 000 étaient des étudiants étrangers travaillant à temps partiel, 238 000 travaillaient dans un domaine spécialisé ou technique et 258 000 effectuaient un stage technique.
En 2016, les nouveaux arrivants à des fins d’études étaient 108 000, en hausse de 8.6 % par rapport à 2015. D’après les données de la JASSO (Organisation des services étudiants du Japon), en mai 2017, les établissements japonais comptaient 267 000 étudiants étrangers (+11.6 %). Cette hausse fait suite à une hausse de 15 % l’année précédente. La plupart des étudiants étrangers (70.5 %) étaient inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur, le reste étant inscrit dans des instituts d’enseignement de la langue japonaise. Les ressortissants chinois représentaient 42.2 % du nombre total d’étudiants étrangers, suivis par les Vietnamiens (18.8 %) et les Népalais (8 %). De même, les Chinois représentaient 35.3 % des étudiants en langue japonaise, et les Vietnamiens 33.3 %. Le nombre de nouveaux arrivants effectuant un stage technique a également augmenté, s’établissant à 106 000 (+9.4 % par rapport à 2015). Enfin, de même que le nombre d’arrivants indépendants, le nombre d’immigrés dépendants accompagnant des travailleurs étrangers et des étudiants a augmenté, s’établissant à 27 000 (+15 %).
Début 2017, le Japon comptait 65 300 ressortissants étrangers restés illégalement sur le territoire après l’expiration de leur visa (+3.9 % par rapport à 2016). Cette catégorie de ressortissants étrangers était essentiellement de nationalité coréenne (13 300), chinoise (8 900) et thaïlandaise (6 500).
Le système de reconnaissance des réfugiés a été révisé en septembre 2015 afin de garantir un asile rapide et fiable aux vrais réfugiés. Les abus ou détournements croissants par des demandeurs en situation régulière (comme des étudiants ou des stagiaires dont le droit de séjour va expirer) font obstacle à une protection rapide des réfugiés, ce qui a incité le gouvernement à procéder à de nouvelles modifications. Depuis le 15 janvier 2018, les demandeurs d’asile qui ont déjà un droit de séjour au Japon pour une autre raison font l’objet d’un examen « accéléré » dans un délai de 60 jours suivant leur demande. Ceux dont les revendications sont clairement infondées ou qui ont soumis de multiples demandes n’auront pas accès à l’emploi en attendant la décision finale ; les autres y auront accès au bout de six mois. Les demandeurs dont les revendications sont manifestement infondées perdront leur droit de séjour et seront soumis aux procédures d’expulsion ordinaires.
Le programme de stages techniques (TITP), créé en 1993, a été réformé en novembre 2017 suite à l’entrée en vigueur de la « Loi sur la formation professionnelle des stagiaires et la protection des stagiaires techniques » en 2016. L’organisation pour la formation professionnelle des stagiaires (OTIT) a été créée pour gérer le TITP, répondre aux questions des stagiaires, et effectuer des contrôles réguliers. Le nombre maximal de personnes pouvant être accepté par les organismes appliquant ce programme est déterminé en fonction de la catégorie de la formation professionnelle et des effectifs de personnel à temps plein, les plafonds étant doublés pour les organismes de supervision d’excellent niveau et les organismes répondant à des critères spécifiques. La période de formation peut être prolongée de deux ans (jusqu’à cinq ans au total) pour les stagiaires employés par un organisme de ce type et réussissant un test de compétences. Les stagiaires techniques qui terminent une formation agricole peuvent bénéficier d’une passerelle pour travailler dans l’agriculture au sein des Zones spéciales d’intérêt stratégique national.
En avril 2017, le gouvernement japonais a ajusté son système à points destiné aux professionnels étrangers hautement qualifiés, afin de permettre à certains demandeurs totalisant un grand nombre de points d’obtenir plus rapidement le statut de résident permanent – au bout d’un ou trois ans, au lieu de cinq. La durée minimale de séjour a été abaissée à trois ans pour ceux totalisant 70 à 79 points, et à un an pour ceux totalisant 80 points ou plus. Ce système à points destiné aux professionnels hautement qualifiés a conduit à l’octroi d’environ 3 000 nouveaux permis de séjour à des professionnels étrangers hautement qualifiés entre la mi-2016 et la mi-2017. Le gouvernement s’est fixé pour objectif de faire bénéficier 20 000 professionnels étrangers hautement qualifiés de ce système d’ici à la fin 2022.