La population étrangère a fortement augmenté au Chili au cours des 10 dernières années, passant de 155 000 en 2006 à 456 000 en 2015 et 1 118 000 à la fin de 2017. Les principaux pays de nationalité sont le Pérou (24 %), la Colombie (13 %), le Venezuela (12%), la Bolivie (11 %) et Haïti (10%). Néanmoins, les flux se sont diversifiés en 2016, avec la hausse des entrées de ressortissants de pays plus lointains, comme le Venezuela (3 700 permis de séjour permanent accordés), Haïti (3 600), l’Espagne (1 700), la République dominicaine (1 100) et la Chine (900).
En 2016, 53 200 permis de séjour permanent ont été délivrés, soit une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente, inférieure toutefois à la hausse de 35 % enregistrée en 2015 et 2014. Entre 2005 et 2011, le nombre de permis de séjour permanent délivrés chaque année n’a pas dépassé 20 000 (sauf en 2009, lorsqu’un important programme de régularisation a été mis en œuvre). En 2016, les nouveaux titulaires d’un titre de séjour permanent étaient principalement péruviens (25 %), colombiens (23 %), boliviens (15 %), et vénézuéliens et haïtiens (7 % chacun). Le nombre de permis de séjour permanent délivrés à des ressortissants vénézuéliens et haïtien a plus que doublé en 2016.
Le nombre de visas temporaires délivrés en 2016 s’est établi 141 100, hors renouvellements. Sur ce total, 136 300 sont des « visas temporaires » généraux, soit une hausse de 32 % par rapport à 2015. La plupart des titulaires d’un visa temporaire peuvent demander un titre de séjour permanent après une ou deux années passées au Chili. En 2016, les nouveaux visas temporaires ont été principalement accordés à des ressortissants colombiens et péruviens (20 % chacun), suivis des Haïtiens (17 %) et des Vénézuéliens (16 %). Cette catégorie de permis inclut des ressortissants d’autres pays d’Amérique du Sud migrant dans le cadre de l’Accord de résidence du Marché commun du Sud (Mercosur). Des visas temporaires ont été octroyés à 1 500 nouveaux étudiants en mobilité internationale et à 3 200 nouveaux travailleurs sous contrat, dont les employeurs sont tenus de financer le retour dans le pays d’origine à l’expiration du contrat de travail.
Les migrants originaires d’Amérique latine peuvent facilement entrer ou s’installer au Chili dans le cadre des programmes de mobilité du Mercosur ou de l’Alliance pacifique. De même, un nombre croissant de ressortissants de deux pays des Caraïbes sont entrés au Chili ces dernières années. Le nombre de permis de séjour permanent délivré aux Haïtiens a triplé en 2016 par rapport à 2015. Nombre d’Haïtiens sont d’abord entrés en tant que touristes. Les ressortissants de République dominicaine sont soumis à une obligation de visa depuis 2012 ; certains passent par l’Équateur ou la Colombie, qui n’exigent pas de visa, avant d’entrer au Chili illégalement.
En 2016, le Chili a reçu près de 2 300 nouvelles demandes d’asile, soit quatre fois plus qu’en 2015. Cette même année, il a accordé le statut de réfugié à 34 personnes, et a rejeté 27 dossiers. En outre, 66 Syriens sont arrivés du Liban pour être réinstallés au Chili.
En 2017, le Chili a mis en place la procédure « Visa Tech », qui vise à simplifier la délivrance de visas aux spécialistes ou techniciens étrangers recrutés par des entreprises ayant le statut de sponsor autorisé.
En avril 2018, de nouveaux amendements au projet de loi de 2013 sur l’immigration ont été présentés au congrès national afin de moderniser la législation actuelle, qui date de 1975. Les amendements créent un Comité ministériel pour les Politiques Migratoires et un Service National des Migrations. De nouvelles catégories de visas devraient être disponibles à partir du mois d’août: un « visa d'opportunité » de 12 mois pour chercher du travail au Chili, demandé à l'étranger; et deux visas pour les diplômés des universités chiliennes et étrangères. Pour faire face à l'arrivée spontanée de Haïtiens et de Vénézuéliens, une catégorie de visa de tourisme de 90 jours a été créée pour les Haïtiens, ainsi que des canaux de regroupement familial et un quota humanitaire. Pour les Vénézuéliens, un visa de Responsabilité Démocratique est introduit. Une régularisation pour les étrangers arrivant au Chili avant le 8 avril 2018 est incluse dans la loi. 125 000 ont demandé une régularisation au cours du premier mois. De plus, le nouveau projet de loi vise à accorder à chaque visiteur (hors touristes) qui vient résider au Chili une carte nationale d’identité.
Depuis 2017, le ministère de l’Immigration propose un portail en créole haïtien, et a formé certains de ses agents à cette langue. Le ministère de l’Immigration, en collaboration avec le ministère du Travail, a créé un nouveau visa temporaire de formation et de travail pour faciliter l’insertion des migrants sans papiers sur le marché du travail. Des cours d’espagnol et des formations professionnelles de 120 à 300 heures dans les métiers en tension ont été mis en place. Des programmes subventionnés d’apprentissage et de formation, relatifs à l’employabilité des jeunes et des femmes et à la certification des compétences, sont également accessibles à la population étrangère. Le gouvernement a mis en place le plan Chile te recibe en 2017 afin d’accroître la capacité des guichets en charge de l’accueil des migrants, de moderniser les services et d’accroître l’attention portée à certains groupes spécifiques, comme les enfants de familles en situation irrégulière. En août 2017, le gouvernement a commencé à délivrer des visas temporaires aux enfants de sans-papiers inscrits dans un établissement scolaire ou préscolaire. Le plan est mis en œuvre par les gouvernements des provinces.