Le rôle de la Corée dans les migrations internationales continue de se renforcer. En 2016, le nombre d’immigrés admis en Corée pour un séjour permanent s’est établi à 95 000 (+17 % par rapport à 2015). Parmi ces immigrés permanents, la majorité (55 %) était des étrangers d’origine coréenne ; si 44 % étaient des migrants familiaux, on comptait seulement 1.3 % de travailleurs immigrés. Le nombre d’admissions d’immigrés temporaires est passé de 180 000 en 2015 à 184 000 en 2016, dont 108 000 travailleurs et 27 000 étudiants.
L’effectif de résidents étrangers en Corée ne cesse d’augmenter ; fin 2016, il s’établissait à 2.05 millions, soit 4 % de la population nationale. Le nombre d’immigrés résidant depuis longtemps dans le pays est passé de 1.47 million fin 2015 à 1.53 million un an plus tard. Le nombre d’étrangers d’origine coréenne (22 % des résidents étrangers) a progressé de 5 % par rapport à 2014, tandis que celui des autres étrangers enregistrés a augmenté de 13 %. Les résidents étrangers étaient principalement chinois (49 %), vietnamiens (7 %) et américains (7 %).
En 2016, on comptait 342 000 étrangers titulaires d’un permis de travail, en légère hausse par rapport à 2015 (339 000). Les trois premiers pays d’origine des nouveaux travailleurs immigrés étaient le Cambodge, le Népal et le Viet Nam. En 2016, le nombre de travailleurs peu qualifiés entrant dans le pays munis d’un permis de travail (E-9) se montait à 60 000, contre 51 000 l’année précédente. Globalement, la Corée comptait, en 2016, 279 000 titulaires d’un visa E-9, dont la majorité travaillait dans l’industrie manufacturière. Le nombre de travailleurs immigrés qualifiés et spécialisés, qui diminue lentement depuis 2016, a reculé de 2 % pour s’établir à 47 700 en 2016. Les filières d’entrée les plus courantes étaient les visas attribués aux enseignants de langue étrangère (E-2) et aux professionnels exerçant une activité spéciale (E‑7), utilisés respectivement par 15 500 personnes (32 % du nombre total d’immigrés qualifiés) et 21 500 personnes (45 %).
Le nombre d’étrangers d’origine coréenne titulaires d’un visa H-2 s’établissait à 255 000 en 2016 (contre 285 000 en 2015), dont 48 000 sont entrés en Corée en 2016. Cela représente une réduction du flux d’immigration de 13 % par rapport à l’année précédente, contre 28 % en 2015. Le nombre d’étrangers d’origine coréenne arrivés de Chine a diminué, et le nombre de transitions vers le visa F-4 (résidents coréens d’outre-mer) a augmenté ; le nombre de titulaires d’un visa F-4 est passé de 328 000 à 373 000.
Un système à points visant à sélectionner les travailleurs peu qualifiés (au titre du visa E-9) a été mis à l’essai puis adopté en 2016. Les points dépendent du niveau de maîtrise de la langue coréenne, de l’expérience professionnelle et du niveau de compétences dans leur branche.
Les quotas d’entrées de travailleurs étrangers au titre du programme E-9 sont répartis entre les nouveaux travailleurs et les travailleurs de retour, et par secteur. Les quotas de nouveaux travailleurs se montaient à 46 000 en 2016, 43 000 en 2017 et 45 000 en 2018. Les quotas de travailleurs de retour – pour un deuxième contrat d’une durée de cinq ans – se montaient à 12 000 en 2016, 13 000 en 2017 et 11 000 en 2018. Le principal employeur est l’industrie manufacturière, qui emploie environ trois quarts des travailleurs étrangers autorisés.
Un programme pilote visant les travailleurs saisonniers a été lancé en 2015 et prolongé en 2016-2017. Ce programme autorise les résidents étrangers et les autorités locales de certains secteurs à parrainer des amis ou des parents de leur pays d’origine pour travailler dans l’agriculture saisonnière pendant une durée pouvant atteindre 3 mois.
Au cours de la dernière décennie, le nombre d’étrangers titulaires d’un permis de séjour pour études a été multiplié par trois pour s’établir à 116 000 en 2016, dont 27 300 arrivés cette même année. Leur composition a changé au fil du temps. Le nombre d’étudiants étrangers autorisés à suivre un cursus diplômant est passé de 60 500 en 2013 à 76 000 en 2016. Le nombre d’étrangers titulaires d’un permis leur permettant de suivre des cours de langue s’établissait à 40 000 en 2016. Cette même année, les ressortissants chinois représentaient 58 % de l’ensemble des étudiants étrangers, suivis des Vietnamiens (13 %) et des Mongols (5 %).
Le nombre total d’étrangers immigrant à la suite d’un mariage et résidant en Corée s’est établi à 152 400 en 2016 ; la plupart d’entre eux étaient des femmes. Les pays d’origine les plus représentés étaient la Chine (59 %), le Viet Nam (41 %), le Japon (13 %) et les Philippines (11 %).
En 2016, le nombre total d’immigrés non autorisés restés illégalement sur le territoire après l’expiration de leur visa a légèrement diminué, s’établissant à 209 000 personnes.
Les demandes d’asile, plusieurs centaines par an dans les années 2000, ont augmenté. Elles étaient au nombre de 5 700 en 2015, de 7 100 en 2016 et de 2 000 au premier trimestre 2017. Au total, quelque 200 demandeurs ont obtenu le statut de réfugié en 2015-2016 et 740 ont obtenu un droit de séjour pour raisons humanitaires. Les principaux pays d’origine à cette période étaient le Pakistan, l’Égypte et la Chine.
En ce qui concerne la politique de naturalisation, les conditions de revenu pour obtenir la citoyenneté ont été doublées, de 30 millions KRW à 60 millions KRW. On a compté 14 200 naturalisations en 2014 et 13 500 en 2015.
En 2017, le niveau d’études minimum pour obtenir le visa technologique a été abaissé à deux années d’études supérieures, contre un niveau licence auparavant. Pour accroître le taux de participation, la Corée a lancé un concours en 2016, le K-StartUp Grand Challenge, qui accorde une aide financière et commerciale – notamment une aide à l’obtention de visas – aux start-up prometteuses qui se classent en tête.