En 2016, la population née à l’étranger résidant aux États-Unis représentait 43.7 millions de personnes, soit 13.4 % de la population totale du pays. Les principaux pays d’origine de cette catégorie de population étaient le Mexique (26.5 %), suivi de l’Inde (5.6 %), de la République populaire de Chine (4.9 %) et des Philippines (4.4 %).
On comptait 1 183 500 immigrés admis aux États-Unis comme résidents permanents légaux (LPR, Lawful Permanent Resident) au cours de l’exercice budgétaire 2016, dont environ 50 % de nouveaux immigrés. Cette hausse annuelle de 12.6 % est la troisième consécutive. Toutefois, selon les données préliminaires de 2017, le nombre de LPR devrait diminuer de 4.4 %, principalement en raison de la diminution du nombre de nouvelles arrivées.
Au cours de l’exercice budgétaire 2016, 39 % de l’ensemble des résidents permanents légaux étaient originaires d’Asie, suivie de l’Amérique du Nord (36 %), de l’Afrique (9.6 %) et de l’Europe (7.9 %). Les immigrés parrainés par un membre de la famille et les parents directs de ressortissants américains représentaient 68 % de l’ensemble des personnes ayant obtenu le statut de LPR ; 11.7 % ont obtenu ce statut pour raisons professionnelles (membres de la famille accompagnante compris), et 13.3 % après avoir été reconnus comme réfugiés ou demandeurs d’asile. L’immigration familiale était la principale catégorie d’immigration des Sud-Américains (80.3 %), tandis que l’immigration pour raisons professionnelles était plus importante depuis l’Europe et l’Océanie (22.8 %).
Au total, 84 989 réfugiés ont été réinstallés au cours de l’exercice budgétaire 2016 ; en outre, 20 455 personnes déjà présentes aux États-Unis ont obtenu l’asile, soit 39 % de moins qu’au cours de l’exercice précédent. Les réfugiés réinstallés étaient principalement originaires de la République démocratique du Congo (19 %), suivie de la Syrie (15 %) et de la Birmanie (15 %). Au cours de l’exercice budgétaire 2017, le quota d’admission de réfugiés, fixé à 110 000 sous l’administration précédente, n’a pas été atteint, 54 000 réfugiés ont été admis. L’admission de réfugiés a été plafonnée à 45 000 pour l’exercice budgétaire 2018, son niveau le plus bas depuis le lancement du programme en 1980.
Les demandes d’asile à la frontière et sur le territoire des États-Unis ont augmenté. Au cours de l’exercice budgétaire 2016, 93 000 personnes exprimant des craintes crédibles ont été recensées (dont 73 % étant originaire du Guatemala, du Honduras et du Salvador), alors que le nombre de demandes affirmatives déposées a atteint 115 000, son niveau record en 20 ans. Pendant les trois premiers trimestres de l’exercice budgétaire 2017, 61 000 demandes pour crainte crédible ont été enregistrées, et 111 000 nouvelles demandes affirmatives d’asile ont été déposées (affirmative applications). Le nombre de dossiers de demande d’asile en attente se montait à 311 000 en janvier 2018 ; depuis, les demandes sont traitées en fonction de la date de dépôt du dossier, priorité étant accordée aux plus récentes.
Les visas temporaires délivrés à des non-immigrés ont diminué de 4.7 % au cours de l’exercice budgétaire 2016, et de 2.7 % au cours de l’exercice budgétaire 2017, après plusieurs années de hausse. Les admissions d’étudiants internationaux ont considérablement diminué (‑26 % au cours de l’exercice budgétaire 2016, à 502 000, et ‑16.2% au cours de l’exercice budgétaire 2017, à 421 000) ; les étudiants ne sont plus la première catégorie d’immigrés. Les étudiants originaires de Chine et d’Inde – la moitié du total – représentent une part toujours moins importante des étudiants en mobilité internationale – cette part ayant diminué de, respectivement, 61 % et 39 % entre 2015 et 2017.
Le nombre de travailleurs étrangers temporaires (visas H) a considérablement augmenté au cours des deux dernières années (+11.5 % au cours de l’exercice budgétaire 2016 et +5.7 % au cours de l’exercice budgétaire 2017). Le plafond du visa H-1B (travailleurs étrangers temporaires occupant des emplois spécialisés) ayant été atteint dès la première semaine ces dernières années, cela a conduit à l’organisation d’une loterie pour attribuer les 65 000 visas disponibles, avec 20 000 exemptés du plafond pour les travailleurs détenant un diplôme américain au moins équivalent au master. Le traitement premium a été temporairement suspendu pour les pétitions H-1B de l'exercice fiscal 2018 uniquement.
Le Département de la sécurité intérieure (Department of Homeland Security (DHS)) passe actuellement en revue les mesures administratives prises par l’administration précédente. Un projet de règlement qui devrait entrer en vigueur à la mi-2018 proposerait de supprimer la disposition de 2015 permettant à certains conjoints de titulaires d’un visa H-1B d’accéder à l’emploi. Parmi les autres programmes examinés, figurent l’extension des autorisations de travailler après l’obtention du diplôme pour certains étudiants étrangers, l’admission temporaire pour les entrepreneurs internationaux, et les règles d’admissibilité des transferts intra-entreprises. En outre, le DHS prépare de nouvelles réglementations visant à renforcer les programmes EB-5, afin notamment de préciser les motifs de refus liés à une dépendance aux prestations publiques et de renforcer les obligations en matière de biométrie. Les propositions de loi en cours de discussion incluent la suppression du Diversity Visa, la mise en place d’un système au mérite pour hiérarchiser les demandes et sélectionner les candidats, et la modification du programme EB-5 des investisseurs immigrés (Immigrant Investor Program).
Au total, 81 000 étrangers ont été expulsés depuis l’intérieur du pays au cours de l’exercice budgétaire 2017, les expulsions étant en forte hausse (+37 %) depuis janvier 2017. En revanche, les expulsions à la frontière ont diminué, d’où une baisse de 5.9 % du nombre total d’expulsions au cours de l’exercice budgétaire 2017, à 226 100 (contre 240 400 lors de l’exercice budgétaire 2016 et 409 800 lors du pic de l’exercice budgétaire 2012).
On a enregistré 703 000 naturalisations au cours de l’exercice budgétaire 2017, et 753 000 au cours de l’exercice budgétaire 2016. Environ 56 % concernaient des femmes. Au cours de l’exercice budgétaire 2017, les principaux groupes de personnes naturalisées étaient les ressortissants mexicains (118 200), suivis des Indiens (49 600), des Chinois (37 600) et des Philippins (36 300).
La suppression du dispositif Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA) en date de 2012 a été annoncée le 5 septembre 2017. Suite à des ordonnances des tribunaux fédéraux, l’USCIS continue d’accepter certaines demandes de renouvellement, mais aucune nouvelle demande. Des solutions législatives ont été discutées, mais pas finalisées.
Parmi les décrets émis, figure le décret 13780 (mars 2017) qui limite les voyages aux États‑Unis en provenance de certains pays. Suite à des contestations judiciaires, la Proclamation présidentielle 9645 de septembre 2017 a restreint les voyages en provenance du Tchad, de l’Iran, de la Libye, de la Corée du Nord, de la Somalie, de la Syrie, du Venezuela et du Yémen. La restriction est entrée en vigueur en décembre 2017. Un autre décret impose aux organismes gouvernementaux de « proposer de nouvelles règles et de publier de nouvelles directives [...] pour protéger les intérêts des travailleurs américains dans l’administration du système d’immigration ». Enfin, le statut de protection temporaire (TPS) a été aboli pour plusieurs pays, dont El Salvador, Haïti et Nicaragua.