L’immigration nette en Fédération de Russie a augmenté, s’établissant à 212 000 personnes en 2017, soit 19 % de moins que l’année précédente (262 000). Le flux d’immigrés permanents s’est monté à 598 000 personnes (contre 575 000 en 2016). Les principaux pays d’origine des immigrés étaient l’Ukraine (150 000), le Kazakhstan (72 000), l’Ouzbékistan (64 000), le Tadjikistan (63 000) et l’Arménie (47 000). L’émigration au départ de la Fédération de Russie a augmenté de manière significative, s’établissant à 377 000 départs, contre 313 000 en 2016. Le nombre de départs est encore plus élevé qu’en 2015 (353 000), essentiellement du fait que des travailleurs immigrés n’ont pas pu renouveler leur permis de travail en raison de conditions économiques défavorables. Les principaux pays de destination des émigrés étaient l’Ukraine (102 000 – en hausse de 72 % par rapport à 2016), l’Ouzbékistan (42 000), le Kazakhstan (39 000), l’Arménie (33 000), le Tadjikistan (29 000), la Moldova et le Kirghizstan (22 000 chacun).
En 2017, le Service fédéral de l’immigration a délivré 304 000 autorisations de séjour temporaire (‑8 % par rapport à 2016) et 182 000 autorisations de séjour permanent (soit presqu’autant qu’en 2016). La plupart de ces autorisations ont été délivrées à des ressortissants de l’Ukraine (34 %), du Kazakhstan et du Tadjikistan (12 % chacun) et de l’Ouzbékistan (11 %). Fin 2017, le nombre de titulaires d’une autorisation de séjour s’est établi à 1.14 million de personnes, soit 2 % de plus que fin 2016. La plupart des titulaires d’une autorisation de séjour étaient des ressortissants d’Ukraine (346 000, soit 30 % du total), d’Ouzbékistan (149 000), du Tadjikistan (126 000), d’Arménie (107 000), d’Azerbaïdjan ou du Kazakhstan (environ 93 000 chacun).
L’immigration de travail a augmenté en 2017. Les autorités russes ont délivré environ 1.8 million de permis de travail (un chiffre en hausse de 9 % par rapport à 2016). Les ressortissants de pays nécessitant un visa ont obtenu 148 000 permis de travail (presqu’autant qu’en 2016), les premiers bénéficiaires de ces permis étant les ressortissants chinois (35 %), nord-coréens (22 %) et vietnamiens (10 %). Les ressortissants des pays de l’ex-URSS ne nécessitant pas de visa ont acheté environ 1.7 million de licences (brevets), soit une hausse de 11 %. Environ 94 % de l’ensemble des brevets ont été délivrés à des travailleurs des trois pays suivants : Ouzbékistan (976 000, soit 58 %), Tadjikistan (468 000, soit 28 %) et Ukraine (133 000, soit 8 %). Les ressortissants de Moldova et d’Azerbaïdjan ont acheté chacun environ 3 % de l’ensemble des brevets. Le recrutement des travailleurs étrangers sans permis (comme le montrent les notifications envoyées par les employeurs au Service fédéral de l’immigration) a considérablement augmenté pour s’établir à 626 000, soit 90 % de plus qu’en 2016. La majeure partie d’entre eux (470 000) étaient des ressortissants de pays membres de l’Union économique eurasienne (soit deux fois plus qu’en 2016), alors que le reste était titulaire d’un permis de séjour ou appartenait à d’autres catégories de travailleurs étrangers.
Le nombre d’étudiants en mobilité internationale inscrits dans l’enseignement supérieur en Russie a continué de croître. Ainsi, au cours de l’année universitaire 2017/18, on comptait 259 000 étudiants en mobilité internationale, un chiffre en hausse de 6 % par rapport à 2016. La plupart des étudiants inscrits étaient originaires des pays de l’ex-URSS, notamment le Kazakhstan (65 000), l’Ouzbékistan (26 000), le Turkménistan (22 000) et l’Ukraine (20 000). Les étudiants chinois étaient le groupe le plus représenté parmi les autres pays (16 000). Le nombre de nouvelles inscriptions d’étudiants étrangers est resté à peu près égal à son niveau de 2016 (86 000).
On comptait 592 réfugiés en Russie fin 2017, alors que le nombre de bénéficiaires de l’asile temporaire est tombé à 125 000, contre 228 000 en 2016 et 314 000 en 2015. L’asile temporaire est le principal type de protection offert par la Russie. Depuis le début du conflit armé dans les régions du Sud-Est de l’Ukraine en 2014, plus de 300 000 migrants forcés en provenance de ce pays ont obtenu l’asile temporaire en Russie. Alors que le nombre de demandes d’asile avait atteint le niveau record de 151 000 en 2015, il a diminué de façon spectaculaire pour s’établir à 13 000 en 2017. L’intégration des bénéficiaires de l’asile temporaire au programme national de réinstallation des compatriotes résidant à l’étranger a permis à beaucoup d’entre eux d’obtenir la nationalité russe par le biais d’une procédure simplifiée.
Plus de 254 000 étrangers ont été naturalisés russes en 2017, soit une baisse de 4 % par rapport à 2016. La plupart des personnes naturalisées étaient des ressortissants d’Ukraine (40 %), du Kazakhstan (15 %), d’Arménie, du Tadjikistan et d’Ouzbékistan (9 % chacun).
Les politiques migratoires de la Fédération de Russie ont peu évolué en 2017. L’amendement de la loi sur la citoyenneté est le principal changement notable, les ressortissants ukrainiens étant désormais autorisés à demander la nationalité russe sans renoncer à leur nationalité d’origine. D’autres modifications mineures concernent les sorties du/entrées dans le pays, les règles de séjour et de résidence, et la coopération bilatérale de la Russie avec certains pays. La réorganisation du Service fédéral de l’immigration suite à son rattachement au ministère de l’Intérieur (en avril 2016) s’est poursuivie en 2017.