Au 1er janvier 2017, 151 100 ressortissants étrangers résidaient en Hongrie, soit un peu moins que l’année précédente (-3 %). Les étrangers représentaient 1.5 % de la population totale. Les principaux pays d’origine demeurent la Roumanie (24 000), la Chine (19 100) et l’Allemagne (18 600).
En 2016, le flux d’immigration de ressortissants étrangers a diminué d’environ 8 % sur une base annuelle, pour s’établir à 23 800. Le nombre de ressortissants étrangers quittant le pays était à peu près stable, à 10 500. Globalement, le solde migratoire est resté positif.
La forte baisse du nombre de demandes d’asile enregistrée en 2016 s’est poursuivie en 2017. Selon Eurostat, au cours des 11 premiers mois de 2017, les demandes sont tombées à 3 185, soit 9 fois moins qu’en 2016. Le groupe le plus important était composé des ressortissants afghans, suivis des Iraquiens et des Syriens. Au total, 2 210 décisions de fond ont été prises au premier trimestre 2017, soit 2 fois plus qu’à la même période en 2016 ; 3.6 % des décisions (80 déposants) étaient positives et ont accordé une protection.
En 2016/2017, le nombre d’étudiants étrangers avoisinait 29 000, soit 10 % de plus qu’en 2015 et 2 fois le niveau d’il y a 10 ans. Le programme de bourses d’études Stipendium Hungaricum, lancé en 2013 dans le cadre de la stratégie d’internationalisation de l’éducation hongroise (dans l’objectif d’attirer un total de 40 000 étudiants en mobilité internationale d’ici à 2020), a contribué à cette tendance.
En 2016, les flux d’immigration d’étudiants étrangers ont augmenté par rapport à 2015. D’après l’Office national du travail, 6 300 nouvelles autorisations de travail ont été délivrées (4 930 permis uniques, 940 permis de travail individuels, et 440 permis de travail saisonniers), soit 20 % de plus qu’en 2015. Les enregistrements de travailleurs étrangers dispensés de permis ont également augmenté, pour s’établir à 10 550 (dont 90 % de ressortissants de pays l’EEE, et 10 % de ressortissants de pays voisins). Les chiffres du premier semestre 2017 confirment cette tendance, avec 6 380 permis de travail délivrés et 6 100 nouveaux enregistrements. Les flux de travailleurs immigrés originaires de pays hors EEE sont restés très inférieurs au quota annuel (fixé à 49 000 en 2016 et 59 000 en 2017). Plus de 25 % des autorisations de travail ont été délivrées à des ressortissants ukrainiens. Les autres principaux groupes de bénéficiaires étaient les Chinois, les Indiens et les Serbes. Les travailleurs étrangers enregistrés étaient principalement originaires de Roumanie (deux sur cinq), de République slovaque, du Royaume-Uni et d’Ukraine.
Les amendements législatifs ont facilité le recrutement international de groupes spécifiques de travailleurs étrangers, ou dans certains secteurs. Depuis juillet 2016, le recrutement de ressortissants serbes et ukrainiens dans les métiers en tension identifiés par le ministère de l’Économie nationale (qui incluent actuellement les informaticiens, les ingénieurs, les chauffeurs, les infirmières et les charpentiers) ne doit plus être précédé d’une appréciation de la situation de l’emploi, et la décision doit être rendue aussi vite que possible. En outre, l’emploi saisonnier de Serbes et d’Ukrainiens pendant moins de 90 jours ne nécessite aucune autorisation de travail. Une procédure accélérée de demande de permis individuel est également à disposition des employeurs hongrois ayant signé un partenariat stratégique avec le gouvernement, ou mettant en œuvre un projet d’investissement d’intérêt national, ou prévoyant de recruter dans des métiers en tension. Dans le cas des « employeurs de référence », l’autorité du travail rend sa décision dans un délai de 8 jours, et le Bureau de l’immigration et de l’asile dans un délai de 21 jours. Un permis spécifique a également été mis en place pour les entrepreneurs immigrés.
La transposition des Directives de l’UE relatives aux travailleurs saisonniers et aux transferts intra-entreprises a également débouché sur des procédures d’admission simplifiées pour ces groupes de ressortissants de pays tiers sur le marché du travail hongrois depuis septembre 2016. La Directive remaniée relative aux étudiants et aux chercheurs a été transposée dans la législation hongroise en 2017, et prendra effet à compter de janvier 2018. En 2016/2017, la Hongrie a signé des accords vacances-travail avec l’Australie, le Chili, Hong Kong et le Japon ; des négociations sont en cours avec l’Argentine.
Les amendements à la loi sur l’asile entrés en vigueur au second semestre 2016 ont durci les conditions d’accueil, d’intégration et de séjour des bénéficiaires de la protection internationale. L’hébergement dans des centres ouverts suite à l’obtention du statut de réfugié ou de la protection subsidiaire est désormais possible pendant une durée maximale de 30 jours (au lieu de 60 jours). La durée d’accessibilité des services de santé de base a également été réduite de 12 à 6 mois. Le Bureau de l’immigration et de l’asile propose une aide à l’intégration aux bénéficiaires de la protection internationale ayant soumis une demande d’aide à l’intégration le 31 mai 2016 au plus tard. Les amendements ont mis en place une révision automatique du statut de réfugié et de la protection subsidiaire tous les trois ans.
Depuis mars 2017, des règles spéciales de contrôle à la frontière et d’asile s’appliquent en cas d’urgence due à un afflux massif vers la Hongrie. Les demandeurs d’asile doivent attendre la décision finale dans les zones de transit désignées. L’état d’urgence a été maintenu jusqu’en septembre 2018.
En vertu de l’édition 2017/2018 du programme hongrois d’aide au retour volontaire, de réintégration et d’information mis en œuvre par le Bureau de l’immigration et de l’asile, en coopération avec l’Office international pour les migrations, les migrants de retour n’ont plus accès à l’aide monétaire, sauf les migrants vulnérables et ceux souffrant de maladies chroniques (jusqu’à 650 EUR).