Au total, 566 600 étrangers résidaient en Irlande en avril 2017, un chiffre en hausse par rapport à 2016 (550 500). Toutefois, ce nombre demeure inférieur au record précédent, enregistré avant la récession de 2008 (575 600). Les étrangers représentent actuellement 11.8 % de la population totale, contre 11.6 % en 2016. Au cours des douze mois ayant précédé avril 2017, les flux d’immigration ont augmenté de 2 % (84 600) par rapport à l’année précédente (82 300). Les flux d’émigration ayant atteint 64 800 en 2017 (en baisse de 2 % par rapport à l’année précédente), le solde migratoire se montait à 19 800. Le solde migratoire des ressortissants irlandaisest resté négatif, à un niveau très inférieur à celui des années précédentes toutefois, alors que celui des ressortissants étrangers s’est accru.
De 2016 à 2017, les effectifs d’immigrés ont augmenté, toutes régions d’origine confondues. Comme au cours des années précédentes, les ressortissants étrangers étaient majoritairement originaires des 12 nouveaux pays membres de l’UE (250 300) en 2017, et représentaient 5 % de la population totale. Ce groupe n’a pas beaucoup augmenté par rapport à 2016 (249 400). Par ailleurs, les ressortissants des pays non européens représentaient 2.9 % de la population totale (139 600), les ressortissants du Royaume-Uni 2.2 % (107 700) et les immigrés originaires d’autres pays européens 1.4 % (69 000).
La part des immigrés provenant du reste du monde (à l’exclusion de l’UE, de l’Australie, du Canada et des États-Unis) dans l’immigration totale a augmenté au cours des dernières années pour s’établir à 27 % en 2017. Cette hausse est imputable à l’immigration de personnes très qualifiées pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre sur le marché du travail irlandais, ainsi qu’à l’augmentation du nombre d’étudiants en mobilité internationale. L’accroissement du nombre de migrants d’âge actif (25-44 ans) s’est poursuivi en 2017 ; ils représentent plus de la moitié des immigrés (53 %).
Environ 124 200 demandes de visa d’entrée pour des séjours de courte et de longue durée ont été reçues en 2016, soit une hausse de 7.4 % par rapport à 2015. Le taux d’obtention de visas était de 90 %, et les demandes émanaient principalement de 5 pays, à savoir l’Inde (20 %), la Chine (13 %), la Russie (10 %), le Pakistan (8 %) et la Turquie (5 %). En 2016, le nombre de nouveaux permis de travail est passé à 7 700 (contre un peu plus de 6 000 en 2015). Comme au cours des années précédentes, les titulaires d’un permis de travail étaient principalement originaires d’Inde (32 %), du Pakistan (11 %) et des États-Unis (9 %).
Au total, 2 200 personnes ont déposé une demande d’asile en Irlande en 2016, soit une baisse de plus de 30 % par rapport à 2015. Quelque 1 600 dossiers ont été traités en 2016. La majorité des demandeurs d’asile étaient originaires de Syrie (11 % du nombre total de demandes), du Pakistan et d’Albanie (10 % chacun), du Zimbabwe et du Nigeria. Le nombre de recours formés par des demandeurs d’asile a également fortement augmenté, passant de 1 400 en 2015 à 2 200 en 2016.
La Loi relative à la protection internationale de 2015, qui crée une procédure de demande unique et harmonise le traitement irlandais des demandes de protection avec celui des autres États membres de l’UE, est entrée en vigueur le 31 décembre 2016. En outre, une série de réformes ont été mises en œuvre suite au remaniement de Direct Provision, le système d’accueil irlandais des demandeurs d’asile. Citons notamment l’amélioration des normes d’hébergement, la hausse des allocations et le renforcement de l’accès à l’éducation.
En mai 2017, la Cour suprême d’Irlande a déclaré inconstitutionnelle l’interdiction de travailler formulée à l’encontre des demandeurs d’asile, et a commandé un rapport à un groupe de travail intergouvernemental. Suite à ce rapport, l’Irlande a décidé d’adopter la Directive (révisée) de l’UE relative aux conditions d’accueil (2013/33/UE), qui définit les normes d’accueil des demandeurs d’une protection internationale. Le gouvernement a indiqué qu’à compter de novembre 2017, les demandeurs d’asile seront autorisés à travailler au plus tard neuf mois après le dépôt de leur demande, s’ils n’ont pas reçu de réponse concernant leur dossier. Depuis le 9 février 2018, les personnes demandant une protection internationale en Irlande peuvent chercher un emploi par le biais du système de permis de travail ou demander une autorisation pour exercer une activité indépendante.
En vertu du Programme irlandais de protection des réfugiés (IRPP) approuvé en 2015 en réponse à la crise migratoire, l’Irlande s’est engagée à accueillir 4 000 réfugiés d’ici à la fin 2017. L’engagement d’accueillir 1 040 réfugiés dans le cadre du Programme de réinstallation de l’ONU était largement respecté fin 2017. En vertu du Programme de réinstallation de l’UE, 240 réfugiés ont quitté la Grèce pour l’Irlande fin 2016.
Irish Educated, Globally Connected: An International Education Strategy for Ireland, 2016‑20 vise à accroître le budget de l’éducation internationale de 33 % (à 2.1 milliards EUR par an) d’ici à 2020. Cette stratégie préconise d’augmenter de 37 000 le nombre d’étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur et en langue anglaise, pour porter leur effectif total à 176 000.
Les réglementations révisées du programme des investisseurs immigrés (Immigrant Investor Programme) visant les ressortissants des pays tiers ont été publiées fin 2016, éliminant deux catégories d’investissement et portant les seuils d’investissement de 500 000 à 1 million EUR.