Le 1er janvier 2017, on recensait quelque 5 047 000 ressortissants étrangers en Italie, soit 21 000 de plus que l’année précédente (soit 8.3 % de la population totale). Ils forment une population relativement jeune : 1 sur 5 était âgé de moins de 18 ans, et près de 40 % avaient moins de 29 ans. Environ la moitié était des femmes.
Parmi les ressortissants des pays de l’UE, les Roumains étaient les plus représentés (1.7 million, +2 % par rapport à 2016). Les ressortissants de pays tiers en situation régulière étaient au nombre de 3 717 000 (74 % du total des effectifs d’immigrés). Près d’un tiers étaient nés en Afrique. Venaient ensuite les ressortissants des pays européens hors UE et des pays asiatiques (29 %) et les Américains (10 %). Comme l’année précédente, les principaux pays d’origine étaient le Maroc (455 800, –4 %) et l’Albanie (442 000, –4 %). Les Chinois sont la population immigrée qui a le plus augmenté en Italie entre 2016 et 2017 (+4 %, pour s’établir à 319 000).
Entre 2016 et 2017, quelque 226 000 premiers permis de séjour ont été délivrés – soit quasiment moitié moins qu’en 2007 (515 000). Comme au cours des années précédentes, seuls 4 % des nouveaux permis ont été délivrés à titre professionnel, contre 46 % pour raisons familiales. Au début de l’année 2017, un tiers du total des permis de séjour délivrés en Italie l’ont été pour des raisons d’asile ou humanitaires, contre 28 % en 2015/16. Les communautés d’immigrés présentes de longue date en Italie (comme les Albanais, les Marocains et les Tunisiens) sont plus susceptibles d’être titulaires d’un permis pour raisons familiales, alors que certaines nationalités plus récentes (comme les Chinois, les Bangladais et les Péruviens) sont majoritairement titulaires d’un permis de séjour pour raisons professionnelles. Certaines nationalités de migrants sont principalement titulaires d’autorisations de séjour pour des raisons de protection : 95 % des Maliens, 94 % des Gambiens et 88 % des Afghans et Somaliens.
En 2017, l’Italie a accueilli plus de 130 000 demandeurs d’asile (10 000 de plus qu’en 2016). Ils étaient principalement de nationalité nigériane (18 %), bangladaise (10 %) et pakistanaise (7.5 %). Le nombre de mineurs isolés atteignait quasiment 18 300 à la fin de l’année.
En 2017, 119 000 migrants sont arrivés en Italie par voie maritime, 34 % de moins qu’en 2016 et 22 % de moins qu’en 2015. Cette baisse fait suite aux accords Italie-Lybie signés début 2017, qui limitent les flux d’immigration en provenance d’Afrique. Malgré cela, les principaux pays d’origine demeurent le Nigeria, la Guinée et la Côte d’Ivoire. En 2017, un grand nombre des migrants arrivés sur les côtes italiennes étaient des mineurs isolés (environ 16 000), principalement originaires d’Afrique, malgré une baisse de 39 % par rapport à 2016.
Le nombre total d'étrangers ayant acquis la nationalité italienne est passé de 286 000 en 2001 à environ 1 350 000 en 2016. En 2016, 202 000 ressortissants étrangers ont acquis la nationalité italienne suite à un long séjour dans le pays ou en tant qu’enfants mineurs de parents naturalisés, soit une hausse de 13 % par rapport à 2015. Environ deux cinquièmes des personnes ayant acquis la nationalité italienne en 2016 étaient albanaises (20 %) et marocaines (19 %), mais également, dans une moindre mesure, indiennes (5 %), bangladaises (5 %) et pakistanaises (4 %). En outre, environ 15 000 ressortissants de l’UE ont acquis la nationalité italienne en 2016.
Dans le même temps, un nombre croissant d’Italiens ont quitté le pays. Le nombre de ressortissants italiens ayant déclaré avoir transféré leur résidence à l’étranger a augmenté de plus de 11 %, passant de 102 000 en 2015 à 114 000 en 2016. L’émigration déclarée est probablement très inférieure à l’émigration réelle : l’émigration d’Italiens en 2016 serait plutôt comprise entre 125 000 et 300 000 personnes.
Trois réformes principales ont modifié la loi italienne sur l’immigration au cours de l’année 2017. En mars 2017 la loi « Dispositions relatives aux mesures de protection des mineurs isolés étrangers » a été approuvée par le parlement italien. Cette nouvelle loi dispose que les mineurs étrangers arrivant en Italie non accompagnés d’adultes ne peuvent pas être refoulés à la frontière. La durée maximale pendant laquelle les mineurs isolés peuvent être hébergés dans les centres de premier accueil pendant la procédure d’identification et de vérification de l’âge a été abaissée de 60 à 30 jours. Conformément à l’intérêt supérieur de l’enfant, la loi donne la possibilité au mineur de recevoir une aide jusqu’à l’âge de 21 ans. Un système national d’informations destiné aux mineurs isolés étrangers a été mis en place par le ministère du Travail et des Politiques sociales.
En avril 2017, le parlement italien a réformé la procédure d’asile avec la loi « Dispositions urgentes pour l’accélération des procédures dans le domaine de la protection internationale, et la lutte contre l’immigration illégale ». Quatre modifications majeures ont été mises en œuvre : (i) abolition d’un niveau de juridiction pour les demandeurs d’asile formant un recours suite au refus de leur demande ; (ii) suppression de la nécessité pour le juge d’entendre personnellement les demandeurs d’asile formant un recours suite à un refus ; (iii) augmentation du nombre de centres de rapatriement de quatre à vingt – soit un par région ; (iv) possibilité pour les demandeurs d’asile et les réfugiés de faire du bénévolat.
En décembre 2017, un décret a nommé des agents du ministère de l’Intérieur plutôt que de la police dans les commissions d’asile locales. Ce même décret a modifié la procédure d’attribution d’un tuteur aux mineurs isolés.