En 2016, le nombre de personnes nées à l’étranger dépassait le million, soit le double du niveau enregistré en 2000, mais représentait toujours moins de 1 % de la population totale. Malgré le nombre croissant d’entrées, le Mexique demeure essentiellement un pays d’émigration et de transit. Cet effectif en hausse doit être mis en perspective. En 2016, environ 73 % des habitants nés à l’étranger étaient originaires des États-Unis, dont un grand nombre de descendants d’émigrés mexicains résidant aux États-Unis. Toutefois, la croissance concerne principalement les ressortissants d’autres pays d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que d’Espagne, du Canada et de Chine.
En 2016, 35 900 étrangers ont obtenu un nouveau permis de résidence permanente, soit autant qu’en 2015 ; 15 500 permis de séjour permanent ont été délivrés pour raisons familiales, dont la moitié à des ressortissants du Venezuela, de Colombie, du Honduras, du Guatemala, de Cuba et des États-Unis. Le nombre de permis de séjour permanent délivrés pour raisons professionnelles en 2016 a légèrement diminué (4 %), pour s’établir à 8 500. 59 % des travailleurs immigrés étaient originaires du continent américain, suivi de l’Europe (21 %) et de l’Asie (19 %). 9 300 permis ont été délivrés pour d’autres raisons, notamment à des personnes financièrement indépendantes. La catégorie des permis de séjour permanent délivrés pour raisons humanitaires a été la seule à enregistrer une forte hausse : le nombre de permis délivrés a quasiment triplé en 2016, pour s’établir à 1 960. Une part importante (43 %) des Salvadoriens et des Honduriens ayant acquis un droit de séjour au Mexique en 2016 l’ont obtenu pour raisons humanitaires.
Au total, près des trois quarts des immigrés permanents étaient originaires du reste du continent, dont 19 % des seuls États-Unis. Les entrées permanentes d’immigrants cubains, vénézuéliens et chinois au Mexique ont augmenté ces cinq dernières années, et dépassent celles des Colombiens, des Honduriens ou des Guatémaltèques.
La part de la population étrangère naturalisée chaque année est relativement faible (0.8 %).
En 2016, 52 200 premiers permis de séjour temporaire ont été octroyés, dont 24 000 pour raisons professionnelles, les migrants originaires d’Asie ou d’Europe en recevant chacun 22 %. Les entrées d’étudiants en mobilité internationale sont tombées à 4 300 en 2016, contre 6 800 en 2015 ; plus d’un tiers étaient originaires de Colombie, de France, des États-Unis ou d’Allemagne. En outre, 14 900 permis de travail frontaliers ont été accordés, principalement à des Guatémaltèques, ce qui les autorise à travailler, dans le secteur agricole le plus souvent, dans l’État du Chiapas. En mars 2016, l’Institut Nacional de Migración a procédé au transfert de 6 000 migrants cubains bloqués au Costa Rica et au Panama depuis décembre 2015. Ces migrants ont bénéficié d’un permis humanitaire temporaire pour rejoindre la frontière nord du Mexique, et demandent une autorisation d’entrée aux États Unis.
En 2016, le nombre de demandeurs d’asile a atteint un record historique de 8 700 personnes, contre 3 400 en 2015. La plupart des déposants étaient originaires du Honduras, du Salvador et, dans une moindre mesure du Guatemala et de Cuba ; les mineurs isolés représentaient une part accrue des déposants.
Au premier semestre 2016, 46 600 Cubains sont entrés au Mexique, contre 43 200 pour l’ensemble de l’année 2015. La plupart avaient fui Cuba pour l’Équateur, qui n’exige pas de visa, avant de poursuivre leur voyage à travers la Colombie et l’Amérique centrale.
Les Haïtiens entrant au Mexique peuvent se voir remettre des papiers spéciaux valables 20 jours par les autorités mexicaines, afin de régulariser leur situation ou quitter le pays ; sinon, ils risquent le rapatriement. Selon les estimations, 12 800 Haïtiens ou ressortissants de pays africains sont entrés au Mexique au cours du premier semestre 2016 dans le but de gagner les États-Unis, et 9 300 sont parvenus à destination.
En juillet 2016, un accord a été signé entre le Secrétariat du gouvernement (SEGOB), la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés (COMAR) et le Secrétariat pour le Développement social (SEDESOL) afin de s’assurer que les réfugiés puissent bénéficier des programmes visant les populations en situation ou à risque de pauvreté ou de marginalisation. Du 9 janvier au 19 décembre 2017, un programme de régularisation temporaire a été ouvert aux étrangers entrés au Mexique avant le 9 janvier 2015 et n’ayant toujours aucun statut légal à la date du 9 janvier 2017. Un droit de séjour temporaire est accordé pour une durée de 4 ans et permet d’exercer des activités rémunérées sous certaines conditions.