En 2016, 58 500 étrangers ont immigré en Norvège, soit 600 de moins que l’année précédente. Globalement, 46% étaient des femmes, mais le ratio hommes-femmes varie en fonction du pays d’origine : par exemple, les migrants originaires de Thaïlande et des Philippines étaient majoritairement des femmes (80 % environ), alors que ceux originaires d’Afghanistan et de Syrie étaient principalement des hommes (respectivement 75 % et 63 %). L’immigration nette totale, Norvégiens compris, était de 21 300, son plus bas niveau depuis 2012.
Environ 40 % des immigrés étrangers étaient originaires de pays de l’UE, soit une baisse de 10 points par rapport à 2015. Pour la première fois, la Syrie était le premier pays d’origine des immigrés, avec plus de 11 200 entrées en 2016 (+7 000 par rapport à 2015), suivie de la Pologne (6 000 personnes) et de l’Érythrée (2 700).
Pour la première fois depuis 2005, l’immigration familiale était la principale catégorie d’entrée, s’établissant à un tiers du total. Les principaux groupes de migrants familiaux étaient originaires de Syrie, de Pologne, de Thaïlande et d’Érythrée. Le nombre de permis accordés à des Syriens pour raisons familiales en 2016 était trois fois plus important qu’en 2015.
Quelque 30 % des immigrés enregistrés ont obtenu une autorisation de séjour suite à une demande d’asile, ou relevaient du quota annuel de réinstallation des réfugiés (3 200 places en 2016). La plupart étaient originaires de Syrie (63 %). Le nombre de nouveaux demandeurs d’asile a considérablement diminué entre 2015 (31 000) et 2016 (3 500) et 2017 (3 600, dont 1 250 relocalisés en provenance d’Italie et de Grèce). Une baisse similaire a été enregistrée pour les mineurs isolés : seules 320 demandes asile ont été enregistrées en 2016, contre près de 5 500 l’année précédente.
L’immigration de travail, qui a longtemps été la seule catégorie d’entrée, représentait 28 % de l’immigration totale de personnes non nordiques en 2016, la Pologne et la Lituanie étant les premiers pays d’origine. L’immigration nette en provenance des pays nordiques était négative pour la première fois depuis plusieurs années. Les 8 % d’immigrés restants se sont vus accorder un permis pour études, formation, échanges culturels et en tant que travailleurs au pair.
En 2016, la police norvégienne a renvoyé près de 8 100 étrangers en situation irrégulière. Environ un tiers d’entre eux étaient des demandeurs d’asile renvoyés en vertu de la procédure de Dublin ou d’anciens demandeurs d’asile dont la demande a été rejetée ; 1 500 autres immigrés sont retournés dans leur pays dans le cadre de l’aide au retour volontaire.
Près de 13 700 personnes ont été naturalisées en 2016, soit 10 % de plus qu’en 2015. Les principaux pays d’origine étaient l’Érythrée (1 900), la Somalie (1 200) et l’Afghanistan (1 000). Près d’un tiers de l’ensemble des nouveaux citoyens étaient âgés de moins de 18 ans ; la part des enfants était particulièrement importante parmi les Érythréens (38 %).
Suite à la hausse du nombre de demandeurs d’asile entrés en Norvège en 2015, la Norvège a adopté plusieurs mesures législatives pour assurer la pérennité de la politique d’asile et d’immigration et renforcer les contrôles aux frontières. Parmi les principales mesures entrées en vigueur en 2016/17, figure une réforme de la politique d’immigration familiale, en vertu de laquelle une demande au titre du regroupement familial peut être refusée si le parrain a obtenu une protection subsidiaire et non un permis de résidence permanente, et si l’on estime que la famille vit dans un pays tiers sûr où elle entretient des relations sociales plus solides. En outre, lors de la soumission d’une demande de regroupement familial, le délai d’attente imposé aux réfugiés avant exonération de la condition d’indépendance financière a été abaissé d’un an à six mois. Dans les cas de fondation d’une famille, les deux parties doivent avoir au moins 24 ans pour faire une demande en tant que famille, mais des exemptions sont possibles si la relation est de toute évidence volontaire.
Les critères d’octroi des permis de résidence permanente ont été modifiés pour encourager l’intégration. Depuis janvier 2017, un niveau minimum de maîtrise orale du norvégien, et la réussite d’un test de connaissances sociales sont exigés. Les demandes de résidence permanente peuvent désormais être rejetées si elles entrent en conflit avec des problématiques importantes en matière de régulation des migrations.
Un certain nombre de nouvelles mesures d’intégration ont été adoptées en 2016 et 2017. Par exemple, la Norvège a commencé à élaborer des procédures de reconnaissance de certaines formations professionnelles de niveau secondaire et supérieur. En 2017, des procédures de reconnaissance des qualifications professionnelles du secondaire et du supérieur ont été mises en place pour 15 programmes de formation professionnelle en Pologne, en Allemagne, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie. En outre, étant donné les difficultés rencontrées par les travailleurs de certaines professions réglementées pour trouver un emploi convenable, le gouvernement a mis en place en août 2017 de nouveaux cours passerelles pour le personnel infirmier et enseignant formé à l’étranger. Des cours similaires sont en cours d’élaboration pour les réfugiés qualifiés en sciences ou en technologie, afin de les rendre plus attractifs pour les employeurs norvégiens.
Les politiques d’éducation visant les migrants ont été approfondies suite à un amendement de la loi sur l’éducation, en vertu duquel tous les enfants ont le droit de suivre un enseignement primaire et secondaire le plus rapidement possible et dans un délai d’un mois au maximum. De même, les migrants adultes titulaires d’un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire obtenu à l’étranger – qui n’est pas reconnu en Norvège – ont désormais le droit d’accéder gratuitement au deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
En juin 2017, le parlement a adopté une nouvelle loi sur l’égalité et la lutte contre les discriminations, qui regroupe plusieurs lois antidiscrimination. Un nouveau tribunal antidiscrimination a été mis en place pour recevoir les plaintes.