En 2016, la République tchèque a accueilli quelque 37 500 nouveaux immigrés, soit un peu plus qu’en 2015 (35 000). Quelque 17 500 personnes, dont des ressortissants tchèques, ont quitté le pays cette même année (en 2015 : 19 000), d’où un solde migratoire positif d’environ 20 000. À la fin de l’année 2016, près de 495 000 étrangers résidaient légalement dans le pays, soit un peu plus qu’en 2015 (465 000). Pour plus d’un tiers de cette population, le lieu de résidence déclaré était Prague, et un peu plus de la moitié (55 %) était titulaire d’un permis de séjour permanent. Quelque 40 % de ces immigrés étaient des ressortissants de pays de l’UE. Fin 2016, la population tchèque comptait 5 % de personnes nées à l’étranger.
Conformément aux tendances migratoires de ces dernières années, les principaux pays d’origine des immigrés arrivés en 2016 étaient la République slovaque (6 700), l’Ukraine (5 800) et la Russie (2 400). Environ 55 % des immigrés nouvellement arrivés étaient des hommes.
Selon Eurostat, 80 000 nouveaux permis ont été délivrés en 2016, contre 70 000 en 2015. Près de 80 % d’entre eux avaient une durée de 12 mois ou plus. Quelque 30 % ont été accordés pour raisons familiales, suivies des raisons professionnelles (29 %), des études (21 %) et des autres raisons (19 %). Ces parts étaient très similaires en 2015.
Les effectifs de travailleurs et entrepreneurs étrangers en République tchèque sont globalement à la hausse depuis 2006. Ils ont atteint un nouveau point culminant en 2016, où ils se sont établis à 470 000 (soit plus du double des effectifs de 2006, où l’on comptait 220 000 travailleurs étrangers). Le nombre d’étudiants étrangers a également augmenté. En 2016, on recensait près de 44 000 étudiants étrangers en République tchèque, soit 2 000 de plus qu’en 2015. Environ 50 % d’entre eux étaient des ressortissants slovaques. Quelque 5 500 personnes ont acquis la nationalité tchèque en 2016, 500 de plus qu’en 2015.
Comme en 2015, les ressortissants tchèques constituent le principal groupe d’émigrés (4 000), suivis des Ukrainiens (2 400). En outre, l’émigration des ressortissants tchèques demeure supérieure au nombre de ressortissants tchèques établis à l’étranger et revenant vivre au pays (-1 300 en 2016), comme cela a été le cas au cours des cinq dernières années.
Quelque 1 500 personnes ont demandé l’asile en 2016, soit autant que l’année précédente. Au premier semestre 2017, environ 600 demandes avaient été déposées. Les ressortissants ukrainiens sont restés le principal groupe de demandeurs d’asile en 2016 (500 déposants). L’Iraq, Cuba et la Syrie font partie des autres pays d’origine importants. Environ un tiers des demandeurs se sont vu octroyer une forme de protection internationale ; près de 150 personnes ont obtenu le statut de réfugié, et 300 autres ont bénéficié d’une protection subsidiaire. En outre, 89 personnes ont été réinstallées dans le cadre du Programme européen de relocalisation et du programme national d’admission humanitaire, outre les 20 personnes réinstallées en 2015.
La loi de transposition des Directives européennes relatives aux travailleurs saisonniers et aux transferts intra-entreprise a été finalisée en 2016 et est entrée en vigueur en 2017. En outre, une résolution du gouvernement adoptée en 2015 pour faciliter l’entrée des travailleurs hautement qualifiés originaires d’Ukraine a été élargie en 2016 pour inclure les professions techniques. Les deux dispositifs ont été prolongés en 2017.
En 2016, d’autres modifications ont été apportées au dispositif visant les investisseurs étrangers, l’objectif étant de le rendre plus attractif pour les immigrés, tout en garantissant que les investissements contribuent au développement économique. Ces modifications sont entrées en vigueur en août 2017.
Le « Concept d’intégration des étrangers sur le territoire de République tchèque » trace les contours de la stratégie du gouvernement en matière d’intégration, et a été révisé en 2016. Il compte désormais les réfugiés parmi ses groupes cibles, met davantage l’accent sur le partage d’informations avec le grand public et les pays d’origine en ce qui concerne les migrations et l’intégration, et se concentre davantage sur l’éducation des enfants d’immigrés. Le budget consacré à l’intégration a presque doublé par rapport à 2015, pour s’établir à 54.3 millions CZK (environ 2.1 millions EUR).
En outre, la Stratégie nationale de lutte contre le trafic d’êtres humains a été actualisée en 2016. La lutte contre l’exploitation de la main-d’œuvre et le trafic d’enfants a été élevée au rang de priorité jusqu’en 2019.