D’après le système de demande en ligne (e‑résidence), par l’intermédiaire duquel les étrangers peuvent demander un premier permis de séjour, un renouvellement ou un changement de statut, le nombre de permis de séjour détenus par des étrangers en Turquie a augmenté de 29 % en 2017, pour s’établir à près de 600 000. Au 22 février 2018, ils étaient au nombre de 627 000. En 2017, les principaux pays d’origine des immigrés étaient l’Iraq (70 000) et la Syrie (65 000), suivie de l’Azerbaïdjan (49 000) et du Turkménistan (41 000). Le nombre de permis délivrés à des ressortissants d’Irak, de Syrie et du Turkménistan a doublé entre 2015 et 2017.
La principale catégorie de permis de séjour est celle des permis de court séjour, qui représentait environ un tiers du total en 2017 (383 000). 86 % des permis détenus par des Iraquiens et 76 % de ceux détenus par des Syriens appartiennent à cette catégorie. Les permis accordés pour raisons familiales se classent en deuxième position (68 000), suivis des permis étudiants (63 000). L’Azerbaïdjan est le premier pays d’origine des titulaires de permis dans ces deux catégories. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale délivre des permis de travail qui depuis 2015 font également office de permis de séjour. Le nombre de ces permis est également en hausse et s’est établi à 87 200 en 2017 (+25 % par rapport à 2015).
Les établissements d’enseignement supérieur turcs ont enregistré une hausse du nombre d’inscriptions d’étudiants en mobilité internationale. En 2016/17, on comptait 108 000 étudiants internationaux en Turquie, soit 23 % de plus par rapport à l’année universitaire précédente, et deux fois plus qu’en 2013/14. La Syrie et l’Azerbaïdjan étaient les principaux pays d’origine des étudiants internationaux (15 000 chacun). Viennent ensuite le Turkménistan avec 10 000 étudiants, puis l’Iran, l’Afghanistan et l’Iraq avec plus de 5 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur. En ce qui concerne l’enseignement primaire et secondaire, les données les plus récentes montrent que l’on comptait 166 500 élèves syriens inscrits dans les écoles publiques, et 293 000 élèves inscrits dans les centres d’éducation temporaire en 2016.
Entre 2008 et 2013, le nombre de travailleurs envoyés à l’étranger par l’Agence turque pour l’emploi est resté stable, à 55 000 personnes en moyenne ; ce chiffre est tombé à environ 40 000 en 2014 et à 24 000 en 2016, soit une baisse de 50 % en seulement quelques années. En 2016, les trois premiers pays de destination étaient l’Iraq (17 %), l’Algérie (16 %) et l’Arabie saoudite (8.5 %). D’après la Banque mondiale, les transferts de fonds à destination de la Turquie ont de nouveau diminué en 2017 (-4 % pour s’établir à 1.1 milliard USD), bien qu’à un rythme plus lent que précédemment (‑20 % en 2015 et ‑15 % en 2016).
La Direction générale de la gestion des migrations (DGMM), rattachée au ministère de l’Intérieur, est habilitée à exercer des fonctions et des activités en lien avec l’entrée, le séjour et la sortie des étrangers, ainsi que les procédures d’éloignement du territoire, la protection internationale, la protection temporaire et la protection des victimes de la traite d’êtres humains.
Au 22 février 2018, d’après la DGMM, on comptait plus de 3.5 millions de Syriens sous protection temporaire en Turquie, dont près d’un million d’enfants de moins de 10 ans. La population syrienne résidant dans des camps administrés par l’Autorité de gestion des catastrophes et urgences a légèrement diminué depuis 2016, et s’établissait à environ 230 000 en février 2018. La plupart des Syriens résident dans les provinces frontalières, où ils peuvent représenter jusqu’à un quart de la population, dans les provinces de Şanlıurfa et Hatay par exemple. Toutefois, la principale région de destination des Syriens est la province d’Istanbul, où plus de 500 000 d’entre eux sont établis (3.7 % de la population de la province).
En mars 2017, les textes de loi instaurant la « carte turquoise » pour les étrangers hautement qualifiés ont été publiés. Cette carte est accordée aux étrangers diplômés, expérimentés et contribuant à la technologie, l’emploi et l’économie turcs. Équivalente à un permis de travail permanent, elle autorise la famille à accompagner le travailleur en Turquie.
La question de la simplification de la procédure de naturalisation pour les étrangers, y compris pour les Syriens sous protection temporaire, était au premier plan en 2016/2017. Une réglementation adoptée en janvier 2017 vise à attirer les investisseurs étrangers, en accordant automatiquement la nationalité aux personnes achetant des biens immobiliers d’une valeur d’au moins 1 million USD en Turquie, à condition qu’ils ne soient pas revendus avant trois ans. La réglementation a également étendu la procédure de naturalisation aux étrangers ayant au moins 3 millions USD en dépôt en Turquie, à condition de ne pas les retirer pendant trois ans. Cette nouvelle réglementation vise notamment à accroître le nombre de ventes immobilières, qui a diminué en 2016.
En juillet 2017, le gouvernement a soumis une nouvelle proposition pour amender la « loi sur les services à la population », afin de simplifier la réglementation en matière de résidence et de citoyenneté pour les ressortissants étrangers. Conformément à la proposition d’amendement, les étrangers ayant obtenu un droit de séjour seraient inscrits dans le registre des étrangers en communiquant leur numéro d’identification au ministère de l’Intérieur. Les personnes souhaitant être naturalisées ne devraient pas quitter le pays plus de 9 mois au cours de la procédure de demande.