L’activité économique est en train de ralentir en raison d’une baisse de la consommation privée et des exportations. Selon les projections, le PIB réel devrait croître de 1.7 % en 2023 et de 1.2 % en 2024. Le ralentissement de la croissance de l’emploi, la persistance d’une inflation élevée et le durcissement des conditions de crédit limiteront la capacité de dépense des ménages, malgré une hausse des transferts sociaux. L’investissement privé continuera à progresser, mais à un rythme plus lent. La baisse des prix des matières premières et la demande mondiale en berne pèseront sur les exportations. L’inflation a reculé fortement en 2022, mais restera supérieure à la fourchette retenue comme objectif en 2023.
La politique monétaire devrait demeurer restrictive, le taux directeur restant inchangé à 13.75 % jusqu’au troisième trimestre de 2023 au moins, après quoi une possibilité d’assouplissement monétaire pourrait se faire jour. La politique budgétaire demeure expansionniste pour le moment, mais un assainissement progressif devrait débuter en 2024. La mise en œuvre d’un cadre budgétaire à moyen terme crédible contribuera à rétablir la confiance et à obtenir un dosage des politiques macroéconomiques plus cohérent. Mieux gérer les investissements dans les infrastructures publiques, simplifier les impôts indirects et accroître l’efficacité des transferts sociaux sont autant de mesures qui pourraient renforcer la croissance potentielle et la cohésion sociale tout en améliorant les finances publiques. Renforcer les incitations à la durabilité dans le secteur agricole et mettre fin à la déforestation illégale rendraient la croissance plus durable.