La croissance économique rebondira pour atteindre 5.4 % en 2023 et 5.1 % en 2024. La levée des restrictions imposées par la politique « zéro COVID » ayant libéré la demande contenue de services en personne, les recettes ont augmenté dans des secteurs durement touchés par les confinements comme le tourisme ou les loisirs. L’assouplissement du cadre prudentiel applicable au logement et la baisse du coût des prêts hypothécaires ont stabilisé l’immobilier. Le report de grands projets d’infrastructure prévus à l’origine pour l’exercice précédent provoquera une forte expansion du secteur de la construction. La croissance des exportations sera atténuée par une demande mondiale en berne. L’inflation mesurée par les prix à la consommation restera modeste en raison d’une reprise peu vigoureuse de la demande intérieure.
La politique monétaire est devenue plus expansionniste du fait d’une série de baisses de taux d’intérêt et de réductions des réserves obligatoires. Les sorties de capitaux et la forte dépréciation de la monnaie enregistrées en 2022 ont commencé à s’inverser depuis la réouverture de l’économie. Des déductions et exonérations d’impôts et de redevances d’utilisation bénéficieront à certains groupes ciblés, en particulier les petites et microentreprises. La reprise du secteur du logement stimulera les recettes budgétaires. Bien qu’il soit nécessaire de soutenir la demande jusqu’à l’affermissement de la reprise, une analyse coûts-avantages des mesures en place s’impose. Pour favoriser la reprise des entreprises privées, il conviendrait de renforcer les réformes structurelles visant à assurer des règles du jeu équitables. La stricte application des lois sur l’égalité de rémunération et, s’il le faut, des mesures de discrimination positive, réduiraient l’écart salarial entre les genres et permettraient aux femmes d’exploiter leur potentiel.