La croissance de la production s’est redressée au quatrième trimestre de 2022, s’établissant à un niveau supérieur de 5.0 % à celui de la même période de l’année précédente, mais s’est à nouveau modérée au premier trimestre de 2023. La levée de toutes les restrictions de déplacement encore en place à compter du 1er janvier 2023 favorise la reprise dans le secteur des services, mais la consommation est toujours bien inférieure à ses niveaux d’avant la pandémie. La demande de biens de consommation durables a été atone en 2022. Ainsi, les ventes de véhicules à deux roues ont été inférieures de 10 % à la moyenne des ventes sur les sept années antérieures à la pandémie, même si elles se sont redressées au début de 2023. La prudence des consommateurs reflète en partie la croissance anémique des salaires réels. Les indicateurs avancés comme les achats de ciment et les importations d’équipements industriels laissent penser que la contribution de l’investissement à la croissance du PIB reste limitée, malgré l’élargissement du programme public d’infrastructures. Les tensions sur les prix ont continué de s’estomper et la hausse modeste des prix des produits alimentaires et des transports publics enregistrée cette année à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr a contribué au recul de l’inflation, revenue à 4.3 % en glissement annuel en avril. Un autre signal positif est venu des introductions en bourse, dont le nombre a atteint un record historique en 2022 et qui ont généré au premier trimestre de cette année des produits dont le montant n’avait jamais été aussi élevé.
La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a des répercussions contrastées en Indonésie, dont les échanges directs avec la Russie et l’Ukraine sont relativement restreints. Néanmoins, le remplacement d’une partie des importations de pétrole brut par des achats, à la Russie, de pétrole brut de l’Oural à prix réduit contribue à juguler les tensions inflationnistes. En revanche, les perturbations des chaînes de valeur mondiales et les restrictions d’exploitation sur les marchés de l’énergie se sont répercutées sur les prix intérieurs, notamment ceux des produits alimentaires, des engrais et des carburants. Parallèlement, l’Indonésie étant grande productrice de denrées agricoles, minerais et métaux divers, elle a bénéficié des fortes hausses de prix de certains d’entre eux à l’échelle mondiale. Les termes de l’échange se sont nettement améliorés en 2022 et les échanges nets ont soutenu la croissance, malgré l’existence de mesures visant à limiter les exportations d’huile de palme et à les subordonner à des obligations d’approvisionnement prioritaire du marché intérieur.