Après deux années de croissance supérieure à 10 %, le PIB devrait refluer, avec des projections de croissance de 4.4 % en 2023 et de 3.7 % en 2024, sous l’effet de l’affaiblissement progressif du dynamisme des exportations des secteurs dominés par les multinationales. En dépit de l’inflation persistante, les dépenses de consommation seront relativement élevées en 2023, sous l’impulsion de la forte hausse de l’emploi et de la saison touristique estivale. Par suite de l’amélioration de la confiance, les carnets de commande des entreprises se rempliront, les incitant davantage à investir. La demande intérieure modifiée, qui annule certaines distorsions dues à la proportion élevée d’entreprises multinationales, progressera de 1.8 % en 2023 et de 3.0 % en 2024.
Dans un contexte de recettes fiscales toujours abondantes, les autorités ont annoncé début 2022 des aides liées au coût de la vie représentant au total 2.4 % du PIB (soit 4.4% du RNI*, ou revenu national brut, hors effets de la mondialisation) et leur ciblage de plus en plus important. Pour améliorer la viabilité à long terme des finances publiques et accroître la résistance aux chocs, l’affectation des recettes fiscales exceptionnelles au Fonds de réserve de stabilisation devrait être poursuivie et l’application de la règle du plafonnement des dépenses à 5 % rapidement restaurée. Les réformes structurelles visant à renforcer la productivité devront permettre de faire face au vieillissement rapide de la population et à d’autres enjeux budgétaires à long terme.